4.7.09
"L’enquête" dissimulée de ONU sur les « crimes de guerre » israéliens
Par Alan Dershowitz | Jerusalem Post - Adaptation française de Sentinelle 5769
Juste après que le Cour suprême d’Espagne ait décidé de classer une enquête bidon sur un crime de guerre suite à une frappe de l’armée de l’air israélienne en 2002, un groupe d’avocats et d’experts militaires désignés par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a poursuivi son enquête bidon sur les « graves violations des droits de l’homme sur le territoire palestinien occupé, en particulier du fait des attaques militaires israéliennes récentes contre la bande de Gaza occupée ».
Le conseil des Droits de l’Homme de l’ONU est un scandale. C’est le successeur de la défunte Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. Les deux organisations ont une longue histoire de mise à l’écart d’Israël par condamnation, et d’aveuglement volontaire sur les transgresseurs de droits de l’Homme par les pires coupables du monde, dont plusieurs dominent le Conseil des Droits de l’Homme et son prédécesseur.
Comme l’universitaire Anne Bayefsky du ‘Hudson Institute’ l’a noté récemment :” : “Le Conseil a adopté plus de résolutions et de décisions condamnant Israël que tous les autres 191 Etats membres de l’ONU combinés. Plus le Conseil consacre de temps à diaboliser Israël, plus il est probable qu’il sera incapable de jamais condamner le génocide au Soudan, l’esclavage féminin en Arabie saoudite, ou la torture en Egypte ».
Le mandat même qui a autorisé l’enquête à Gaza révèle ses préjugés contre Israël. Le Conseil a déjà conclu, sans aucun simulacre d’investigation, qu’Israël est coupable de « graves violations des droits de l’homme, liées à ses attaques militaires ».
Il a aussi conclu que la Bande de Gaza « demeure occupée », bien qu’Israël ait mis fin à son occupation et retiré tous ses soldats et pionniers depuis 2005. De plus, le président actuel du conseil a limité la portée de l’enquête aux « violations commises dans le contexte du conflit qui a eu lieu du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 ». Ce sont les dates de la réponse israélienne à plus de sept années d’attaques à la roquette par des terroristes opérant derrière des boucliers humains à Gaza, le Hamas et ses alliés terroriste ont tiré des milliers de roquettes et d’obus de mortiers, blessant et traumatisant des femmes, des hommes et des enfants israéliens. Mais ces attaques qui ont provoqué des actions militaires d’autodéfense d’Israël, sont exclues de l’enquête, selon le mandat et son interprétation par le président du Conseil. C’est comme si le Conseil avait convoqué une enquête sur les Etats-Unis et le terrorisme mais limité l’enquête aux seules actions entreprises après le 12 septembre 2001.
La simple idée du Conseil de l’ONU conduisant une enquête « indépendante » ou bien une investigation objective est grotesque. C’est comme si une Cour du Mississipi totalement composée de blancs enquêtait sur l’autodéfense d’un homme noir, en réponse à des années de lynchages par des blancs, en limitant son enquête aux évènements ayant suivi les lynchages. Il n’y a simplement aucune voie pour une enquête conduite sous les auspices du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, et pour rester équitable. Ses antécédents de préjugés ne doivent pas être légitimés par des hommes et des femmes de bien qui se soucient vraiment des Droits de l’Homme.
C’est pourquoi il a été& si surprenant et troublant de voir un homme de bien comme Richard Goldstone donner son accord pour diriger l’équipe d’enquêteur nommée par le conseil des Droits de l’homme de l’ONU. Goldstone est un Sud-Africain qui a combattu l’apartheid et conduit une importante enquête sur les causes de la violence là-bas, reprochant finalement au gouvernement lui-même d’avoir mis en place la violence à travers une « troisième force ». Aurait-il réussi si sa commission avait été limitée à des membres blancs uniquement, et si le mandat de son enquête avait été limité à la violence noire en excluant la violence blanche qui la provoquait ? Aurait-il accepté de prêté la réputation de son nom pour légitimer la mauvaise narration des Cours d’apartheid composées de seuls blancs ? Qu’en aurait-il été » s’il était un avocat noir, sélectionné délibérément pat la cour seulement composée de blancs pour jouer les « Oncle Tom » justement parce qu’il était noir ?
Goldstone a été sélectionné pour diriger cette enquête justement parce qu’il est juif. Ne laissons place aucune ambiguïté sur cette réalité cynique. Je ne reproche pas au conseil de l’ONU d’avoir sélectionné un Juif pour légitimer son enquête dissimulée sur l’Etat juif. Mais je me demande comment un homme tel que Goldstone a pu s’autoriser à être manipulé de cette façon. N’a-t-il pas réalisé à quel point on s’est joué de lui. Combien sa haute réputation est exploitée dans l’intérêt de l’intolérance ? Oh oui, Goldstone sera « impartial ». C’est justement ce que veut le Conseil : « une condamnation équivalente d’Israël et du Hamas pour des actes dissemblables.
Le Hamas admet et même se vante d’avoir commis de nombreux crimes de guerre : d’abord il se vante d’avoir tiré des roquettes sur des écoliers Israéliens ; Il tire ses roquettes d’abord à des moments où des enfants israéliens vont ou rentrent de l’école ; il a frappé plusieurs jardins d’enfants, des écoles élémentaires et des cours de jeux (fort heureusement, les enfants avaient été renvoyés à la maison) ; il célèbre chaque mort de civil et les blessures qu’il provoque. Tirer sur des civils est un crime de guerre.
Ensuite, le Hamas se vante de se cacher derrière des boucliers humains, ce qui est aussi un crime de guerre. Un législateur éminent du Hamas s’est vanté du fait que le Hamas : … « a utilisé comme boucliers humains les femmes, les enfants, les seniors, et les moudjahidin, de manière à défier la machine de bombardement sioniste. Comme s’ils déclaraient à l’ennemi sioniste : « Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie ».
Troisièmement, depuis que le Hamas est le gouvernement élu à Gaza, chaque attaque de roquette depuis Gaza est une violation de l’article 51 de la Charte de l’ONU, qui autorise un membre des Nations Unies à se défendre contre une « attaque armée ».
Quatrièmement, ces attaques font partie d’une stratégie à long terme visant à détruire une nation membre des Nations Unies, comme la charte du Hamas le proclame clairement. Aucune “enquête” n’est nécessaire pour conclure que le Hamas a commis des crimes de guerre.
Israël, de l’autre côté, est engagé dans une autodéfense légitime : comme Richard Kemp, expert britannique éminent l’a dit à la BBC pendant la guerre à Gaza : Je ne pense pas qu’il n’y ait jamais eu un moment dans l’histoire de la guerre où une armée aura fait davantage d’efforts pour réduire le nombre des victimes civiles, et la mort de personnes innocentes, que Tsahal ne le fait aujourd’hui à Gaza ».
Etre impartial face à une conduite aussi asymétrique, ou trouver une équivalence morale là où il n’en existe pas, ce serait le pire résultat d’une intolérance immorale. Pourtant une équivalence morale et légale est justement ce que cette commission d’enquête « trouvera », après « sa mission indépendante de recherche de faits », à moins qu’elle ne trouve que la conduite d’Israël n’ait été pire que celle du Hamas parce que davantage de personnes sont mortes sous le feu israélien que sous les roquettes du Hamas. Les enquêteurs ignoreront la loi qui tient les meurtriers qui se cachent derrière des boucliers humains responsables de la mort de ces boucliers humains, même si les balles qui les ont tués provenaient des armes de ceux qui s’engageaient dans une autodéfense légitime.
Songez à la situation analogue des phoques de la Navy qui ont tué des pirates somaliens ayant kidnappé le capitaine de navire marchand Richard Phillips. De telles tentatives de secours ont parfois abouti à la mort tragique des otages. Serait-il équitable de faire passer en jugement les phoques pour meurtre, au lieu des pirates ? C’est exactement ce que la Commission de Gaza se donne pour but de faire à Israël. Elle ignorera le fait que le Hamas exagère toujours le nombre de civils tués en incluant dans cette catégorie les policiers armés (qui sont aussi des terroristes), « des civils » voulant servir de boucliers humains ou qui de leur plein gré, permettent que leur foyer soit utilisé pour fabriquer, stocker ou tirer des roquettes, « des enfants et des femmes » devenus des terroristes, et même des « collaborateurs » tués par le Hamas.
Goldstone fera de son mieux pour être impartial. Mais il sait que si son rapport ne condamne pas Israël au moins avec autant de force qu’il condamne le Hamas, il ne sera jamais accepté par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, et son travail sera réduit à zéro. C’est un diplomate international expérimenté. Il sait qui l’a nommé. Il comprend son mandat. Il va tenter de l’élargir pour y intégrer les crimes de guerre du Hamas, de façon à être « impartial », même si le Hamas se vante déjà de ses crimes.
Israël le sait aussi. Ils connaissent Goldstone. Ils savent que sa nomination a été calculée pour rendre difficile pour Israël de refuser sa coopération avec un investigateur juif qui a eu des liens étroits avec l’Etat juif. S’ils refusent de coopérer avec ce groupe d’enquêteurs éminents, ils seront considérés par certains comme craignant la « vérité ». S’ils y coopéraient, ils savent que la « vérité » produite par cette enquête sera un mensonge. Ils sont dans une situation de perdants, justement parce que Richard Goldstone a accepté une nomination qu’il n’aurait jamais due accepter.
Israël doit conduire sa propre enquête approfondie, et laisser les éclaboussures tomber où elles peuvent.
Richard Goldstone doit démissionner pour protester si le Conseil des Droits de l’Homme trouve une équivalence morale ou légale entre les nombreux crimes de guerre commis délibérément par un terroriste, et les morts involontaires provoquées par l’utilisation de boucliers humains pour protéger des terroristes contre des actions d’autodéfense légitimes entreprises par une démocratie pour protéger ses citoyens.