2.3.07

LE GRAND MENSONGE . LE MIRACLE D'EL AQSA

2 mars 2007 -
par Ugo Rankl | Israël-L’Impact n°35

Dennis Michael Rohan était chrétien et il était fou. Tous ceux qui l’ont connu n’ont jamais nié aucune de ces eux évidences. En 1969, Rohan a vingt huit ans. Il quitte l’Australie parce que sa femme l’a mis à la porte de chez lui et l’empêche d’approcher de leur fils. Alors Rohan croit entendre Dieu lui ordonner de partir pour Israël pour y accomplir une mission sacrée. Il vit quelques mois dans un kibboutz d’ou il est rapidement expulsé parce qu’il est aussi fainéant que dérangé. En aout 69, il est à Jérusalem. Il traine prés de la mosquée Al Aqsa et passe ses journées à lire et a divaguer a l’ombre des arbres qui ornent l’esplanade sacrée des musulmans.

Les gardes ne se méfient d’un personnage aussi inoffensif et généreux. Rohan flambe ses derniers dollars en bakchichs. Le 25 aout 1969, le jeune homme se montre encore plus généreux que d’habitude avec le garde palestinien qui se trouve en faction a la Porte Saint Stephane ce jour la. Il veut qu’on le laisse seul dans Al Aqsa avant l’arrivée des premiers visiteurs. Le garde lui ouvre la porte de la mosquée. Rohan se promène un peu dans l’édifice désert puis il s’approche d’une chaire en bois de cèdre que Saladin avait fait installer la, huit siècles plus tôt. De son sac Rohan sort une bouteille d’essence dont il asperge cette pièce inestimable. Il jette une allumette et s’enfuit sans prendre le temps de regarder les flammes qui s’élèvent sous le dôme de Al Aqsa.

Rapidement l’incendie fait rage. Les plus hautes autorites du pays se précipitent vers l’Esplanade des Mosquées. Golda Meir, Moshe Dayan et Teddy Kollek regardent les pompiers juifs prendre des risques inouïs pour sauver Al Aqsa. Les dirigeants israéliens sont inquiets. Ils savent que si Al Aqsa venait à être détruite, tout le monde arabo-musulman appellerait au Jihad contre l’Etat Juif. Les Israéliens doivent sauver la mosquée pour ne pas risquer d’être balayes par la fureur de l’Islam. Les Palestiniens assistent atterres au spectacle. Soudain, ils commencent à jeter des pierres sur les pompiers. Une rumeur court dans la foule aussi vite que les flammes le long des murs d’Al Aqsa. Les pompiers arroseraient l’incendie avec de l’essence pour l’attiser. On dit avoir entendu Dayan, en personne donner l’ordre de couper les arrivées d’eau sur l’esplanade. Il n’en faut pas plus pour déclencher de violentes émeutes. Les Palestiniens qui n’ont rien fait deux ans plus tôt pour empêcher les parachutistes de Uzi Narkiss et Motta Gur de conquérir la vieille ville de Jérusalem veulent maintenant se sacrifier pour sauver al Aqsa.

Rohan est arrête quelques jours plus tard. Le diagnostic des psychiatres qui l’examinent est sans ambigüité. C’est un grand schizophrène délirant. On le juge et on l’envoie dans un asile. Il y a quelques jours, les autorites religieuses musulmanes qui contrôlent l’Esplanade des Mosquées ont inaugure a l’intérieur de Al Aqsa une réplique de la chaire de Saladin détruite par Dennis Michael Rohan. L’occasion était trop belle pour certains de répéter en les exagérant encore un peu les mensonges qui avaient enflamme la foule arabe en 1969. Rohan n’était pas chrétien mais bel et bien juif. C’était un agent secret. Il avait été envoyé par Dayan qui avait trompe le monde en restituant l’Esplanade des Mosquées au Musulman quelques jours seulement après la victoire de 1967 mais qui comme tous les sionistes n’avait qu’une ambition dans la vie : détruire Al Aqsa pour y construire le Temple juif de Jérusalem.

Quelques jours après l’inauguration de la chaire de Saladin les Israéliens commençaient à creuser a proximite de la Porte du Maghreb mais a l’extérieur de l’Esplanade des Mosquées. Ces travaux se justifient pas l’état de délabrement de la rampe qui permet aux visiteurs d’accéder au complexe religieux musulman en longeant le Kotel. Aucun espace, aucun bâtiment sacre aux yeux des Musulmans n’est de prés ou de loin concerne par ces travaux. Immédiatement pourtant, la fureur des Musulmans s’est réveille. Au delà des frontières d’Israël, les medias arabes ont réveille la grande peur du complot juif contre Al Aqsa. Des dizaines de spécialistes sont venus doctement expliquer que les travaux entrepris en contrebas de la Porte du Maghreb n’étaient que la partie visible d’un énorme chantier de sape des fondations de la Mosquée. La presse du Hamas a l’unisson des journaux contrôlés par le Fatah appelaient les Musulmans de Palestine à se sacrifier par milliers pour sauver leurs lieux saints en faisant le sacrifice de leur vie. A Téhéran les Mollahs fulminaient. Au Kashmir la police fracassait quelques cranes de manifestants rendus fous par ce qu’on leur avait dit des outrages que les Juifs faisaient subir a la mosquée. Les Juifs égorgeaient des porcs par troupeaux entiers et répandaient leur sang sur les murs d’Al Aqsa. On s’affolait des fissures que des témoins juraient avoir aperçu sur les parois de l’édifice.

En Israël, le Sheikh Raed Salah a cru que les autorites israéliennes lui avaient enfin offert l’occasion qu’il attend depuis des années de lancer la Troisième intifada. Le Sheikh de Umm el Fahm s’est empresse d’apporter sa contribution a une accumulation himalayenne de bêtises, délires et rumeurs en tous genres. Des les premiers jours d’agitation Sheikh Raed Salah confirmait que selon des sources qu’il préférait garder secrètes les Israéliens avaient creusé une immense cavité sous al Aqsa et que la sainte mosquée n’était plus supportée que par une pellicule de terre si mince que le moindre surpoids, la plus infime vibration risquait de provoquer son engloutissement dans un gouffre sans fond. Les Juifs ne cherchent pas à renforcer la rampe d’accès pour garantir la sécurité des touristes qui visitent al Aqsa mais pour permettre a des chars et a des véhicules lourds de prendre position autour de la mosquée afin de faire s’effondrer le sol autour des lieux saints musulmans.

Sheikh Raed Salah ne croit pas à ce genre de fadaises. Ses militants, même les plus zèles, auraient du mal à jurer qu’ils prennent pour argent comptant toutes les légendes que leur débite leur chef. Raed Salah sait tres bien que les Juifs n’ont pas creuse sous la mosquée puisqu’il est le seul à avoir jamais entrepris des travaux souterrain dans le sous sol de l’Esplanade des Mosquées pour y aménager une salle de prière assez vaste pour accueillir 30 000 fideles.

Mais Raed Salah sait aussi que tous ceux qui le suivent aiment a être berces d’histoires fabuleuses ou les Juifs se révèlent capables de toutes les ruses, de toutes les perfidies, de tous les crimes. Vendredi 16 Février, le Sheikh avait rassemble un petit millier de ses partisans a Wadi Joz. Depuis une semaine le bruit courrait que le Sheikh de Umm el Fahm allait prononcer un prêche plus violent que tous ceux que l’on avait entendu depuis que Haj Amin al Husseini avait quitté Jérusalem en 1937. Devant ses fideles, Raed Salah a parle pendant quatre heures. Cent fois il a dénoncé les crimes de Sionistes. Il a rappelé Deir Yassin. Il a parle de Kfur Kassem. Ensuite il a décrit le ’’massacre de Jenin’’ en 2003. Des milliers de Palestiniens, des femmes, des enfants des hommes désarmés pour la plupart ont été froidement assassines par l’armee sioniste. Le Sheikh a oublié que tous les journalistes qui avaient annoncé cette terrifiante nouvelle avaient été obligés de démentir. Certains avaient même eu l’élégance de s’excuser. Raed Salah a évoqué Sabra et Chatila, la voix tremblante de chagrin et de rage. Mais il n’a pas juge utile de rappeler qui étaient les tueurs et qui étaient les victimes dans cette horrible tragédie. Enfin le Sheikh a invoque l’ombre du petit Mohammed Al Dura, ’’assassine de sang froid devant les cameras du monde entier par les tueurs sionistes’’. En évoquant Al Dura, il s’embourbe dans un délire anti juif. : ’’Les juifs mettent du sang arabe dans leur nourriture, dans l’eau qu’ils boivent. Ils en étalent sur le seuil de leurs portes.’’ Le Sheikh brule de rage. Les juifs ont tue Al Dura. Les juifs veulent détruire Al Aqsa. Ils veulent étouffer l’avenir du peuple palestinien et ils veulent effacer l’histoire islamique de Jérusalem. Mais, il ne les laissera pas faire. Il défendra les enfants de Palestine et il protégera la mosquée. Il dira au monde qu’il n’y a jamais eu de Temple, de David, de Salomon et d’Abraham. Il n’y a eu sur cette terre qu’Al Aqsa, Daoud, Suleiman, et Ibrahim. ’’Al Aqsa est en danger’’ hurle Raed Salah. ’’Avec notre sang, avec notre âme, nous te défendrons O Al Aqsa !’’ répondent les fidèles.

C’est en invoquant un pseudo complot juif contre les lieux saints musulmans que Haj Amin Al Husseini a incité ses bandes armées au meurtre et au pillage dans les années 20. En 1929, cette rumeur a servi d’excuse aux violeurs, aux tortionnaires et aux assassins des Juifs de Hebron. En 1936, la Grande Révolté des Arabes de Palestine commencent au cri de ’’Al Aqsa est en danger’’. Un an plus tard, les Anglais chassent Haj Amin de Palestine. Il se refugie en Allemagne nazie et sur les ondes du Troisième Reich il répète inlassablement le même mensonge. Les Juifs veulent détruire Al Aqsa alors il faut détruire les Juifs. Il faut pour sauver la sainte mosquée de Jérusalem que les Musulman se rangent derrière ’’Abou Ali’’. C’est comme cela que Haj Amin appelle son ami, Adolf Hitler.

En 1975, Haj Amin se décide à transmettre son autorité à Yasser Arafat. Les deux hommes se rencontrent discrètement à Amman et le Haj donne de nombreux conseils au guérillero. Immédiatement après son adoubement, Arafat l’Egyptien s’invente une enfance passée a Jérusalem, a l’ombre de Al Aqsa. Mais il va attendre 15 ans avant de jouer cette carte contre Israël. En aout 1990, Saddam Hussein envahit le Koweït. Une formidable coalition commence a se former contre lui. Yasser Arafat est le seul dirigeant arabe qui reste fidele au tyran de Bagdad. Le Palestinien va tenter de soulager ’’son frère’’ en essayant de détourner l’attention du monde sur Jérusalem. En Octobre 90, quelques imams a la solde d’Arafat courent les villages arabes de Judée et de Samarie en jurant qu’ils ont vu les colombes de la Mecque voler vers Al Aqsa. C’est le signe, selon eux, qu’Allah s’apprête à déchainer sa colère contre Israël parce que la mosquée est en danger. S’ils ne veulent pas être damnes, les Palestiniens doivent porter l’épée de Dieu contre les Juifs. Le 8 Octobre 90, 3000 jeunes Palestiniens attaquent les 45 policiers israéliens qui patrouillent sur l’Esplanade des Mosquées. Les forces de l’ordre doivent battre en retraite. Les Musulmans exultent. Ils pensent avoir repris le Mont du temple à Israël. Leur triomphe sera de courte durée, L’esplanade est reprise quelques heures plus tard. Il y a des morts du coté palestinien. Les émeutiers trempent leurs mains dans le sang des victimes et en barbouillent les murs des mosquées. Un véritable culte du sang et de la mort prend forme dans l’inconscient palestinien. Le Hamas décide que désormais le recours aux attentats suicide est tout à fait légitime dans la lutte des Musulmans pour libérer Al Aqsa et toute la Palestine historique. Les troubles s’étendent a toute la Cisjordanie, a Gaza et dans les villes arabes de Galilée. Arafat triomphe. Les images de la contre attaque israelienne sur l’Esplanade des Mosquées sont désastreuses pour l’image de l’Etat Juif. C’est la fin de la coexistence pacifique entre Juifs et Arabes a Jérusalem. La partie est de la ville est désormais considérée comme un territoire occupe, au même titre que Jenin ou Naplouse. Six ans plus tard, les israéliens ouvrent un tunnel le long de l’Esplanade des Mosquées. Arafat qui est entre temps devenu chef de l’Autorité Palestinienne a été tenu informe des travaux. Il a donne sa parole que ces travaux ne susciteraient aucun trouble. Olmert et Netanyahu tombent dans le piège. Le jour de l’ouverture du tunnel sur la Via Dolorosa, Arafat lance un appel au Jihad. Il accuse les Israéliens de vouloir saper les fondations d’Al Aqsa. Des émeutes éclatent a Jérusalem et s’étendent rapidement a toute la région. Les affrontements vont faire une centaine de morts.

En Septembre 2000, Arafat joue le même tour à Israël. Il sait qu’Ariel Sharon doit effectuer une brève visite sur l’Esplanade des Mosquées. Arafat maugrée sa mauvaise humeur mais il ne dit rien qui puisse laisser présager de la violence des événements qui vont suivre. Alors que Sharon est encore sur le Mont du Temple, Arafat joue la surprise outragée. Sur les ondes de la radio palestinienne il s’étrangle de rage. Il jure qu’il ne savait rien de cette visite qui constitue a ses yeux un épouvantable sacrilège et il appelle les Palestiniens à se sacrifier par millions ’’pour sauver Al Aqsa’’. C’est le début de la seconde Intifada que les Palestiniens baptisent ’’Intifada Al Aqsa’’ pour être certains de rallier derrière eux, un milliard de musulmans dans le monde. Arafat est devenu d’une habileté redoutable a utiliser l’Esplanade des mosquées dans sa lutte a mort contre Israël. Il a compris qu’aussi longtemps que les Israéliens contrôleront les lieux saints musulmans de Jérusalem le moindre incident autour de Al Aqsa pourra allumer une guerre de religion mondiale dont l’Etat Juif ne pourra pas sortir vainqueur. C’est pourquoi, tres habilement il refuse la proposition de Ehud Barak et de Bill Clinton qui lui proposent dans le cadre des négociations de Camp David de prendre possession de la vieille ville de Jérusalem et du Mont du Temple en echange d’un règlement définitif du conflit israélo-palestinien. Arafat méprise l’offre des Israéliens et des Américains. Le but qu’il poursuit est la destruction totale de l’Etat d’Israël et il sait qu’en en diffusant toutes sortes de rumeurs autour d’un complot juif contre al Aqsa il finira par provoquer une déflagration suffisamment forte pour effacer Israël de la carte.

Raed Salah n’est pas Arafat. Son Mouvement Islamique n’est pas le Fatah ou le Hamas. Mais il connait son histoire palestinienne encore mieux que les textes sacres de l’Islam. Il sait que Haj Amin al Husseini, son modèle en religion et en politique ne serait jamais devenu le redoute Grand Mufti de Jérusalem s’il n’avait pas mis Al Aqsa au centre des obsessions palestiniennes. S’il n’avait pas eu cet éclair de génie politique Amin al Husseini n’aurait jamais été autre chose qu’une scorie insignifiante de l’histoire du Moyen Orient. Le Haj a été le premier à comprendre qu’il pouvait cristalliser toute la haine antisémite des Musulmans autour de l’idée de la protection de Al Aqsa. Il lui suffisait pour cela d’inventer toutes sortes de complots judéo-sionistes contre les lieux saints musulmans de Jérusalem. Ahmed Shoukeyri qui a voulu diriger les Palestiniens jusqu’en 1964, a négligé le potentiel destructeur d’Al Aqsa. Il n’a laissé que le souvenir d’un imbécile hâbleur et sanguinaire, chez ceux qui se rappellent qu’il a existé un jour. Arafat n’a pas eu à lutter tres longtemps pour se débarrasser de Shoukeyri et prendre la direction du Fatah et de l’OLP. Lui, n’a pas fait l’erreur d’oublier Al Aqsa. Il s’est servi de la mosquée come d’un marchepied pour accéder a une dimension politique étonnante pour un homme dote d’aussi peu de qualités que lui. C’est le miracle d’Al Aqsa. Quiconque invoque son nom en accusant les Juifs de toutes les horreurs imaginables peut se transformer en grand leader politique palestinien. Voila a quoi rêve le Sheikh Raed Salah.

sources : Pierre Caïn , INFO’SION , Jérusalem-capitale(Israël)