28.3.07

VIOLENTS HEURTS A LA GARE DU NORD A PARIS , QU'EN PENSER ?



De violents heurts ont opposé la police à plusieurs dizaines de jeunes mardi soir à la gare du Nord à Paris. Selon la préfecture de police, au moins neuf personnes ont été interpellées dont le voyageur sans ticket, un homme de 33 ans. Nicolas Sarkozy a vivement fustigé les émeutiers mercredi. Sans connaître encore le détail du déroulement des événements ni être en mesure de porter un jugement sérieux sur les agissements tant des voyageurs que de la police, une chose est sûre : comme en 2005 dans les banlieues, nous assistons à des émeutes, à un rejet total des interventions policières, à un défi à l'ordre établi. Une telle révolte, qui serait concevable si le population française était soumise à une dictature ou au pouvoir discrétionnaire d'un régime qui foule aux pieds les droits fondamentaux, apparaît comme intolérable, dans un pays comme la France. Que penser également des agissements, de plus en plus violents et apparemment incontrôlables des casseurs, dont la police semble incapable de venir à bout? (Menahem Macina).


28/03/07



Texte repris du site de RSR.ch (clichés ajoutés par la rédaction d'upjf.org).





Des affrontements ont opposé, mardi soir, pendant plusieurs heures, des dizaines de jeunes à des policiers, à la gare du Nord, l'une des principales de la capitale française. Deux personnes ont été légèrement blessées, et la police en a arrêté au moins neuf autres. Des dizaines de casseurs s'en sont également pris aux vitrines des magasins, aux distributeurs automatiques et aux commerces de la station.



Une interpellation trop brutale?



L'interpellation d'un usager sans billet, un homme de 33 ans, accusé d'avoir frappé deux agents du métro qui tentaient de le contrôler, a déclenché les violences, mardi après-midi. Une patrouille des forces de sécurité a rapidement maîtrisé l'homme. Mais quelques dizaines de témoins, parmi lesquels de nombreux jeunes, ont estimé que l'interpellation avait été trop brutale. Ils ont commencé à se masser devant le local du métro dans lequel le suspect avait été retenu. Des renforts de policiers sont rapidement intervenus.

Sous les regards de centaines de témoins et d'usagers du métro coincés sur place, une foule de plus en plus hostile, dont de nombreux jeunes, a commencé à jeter des projectiles sur les forces de l'ordre et à fustiger Nicolas Sarkozy. Les policiers ont répondu par de courtes charges et des jets de grenades lacrymogènes.



Sarkozy réagit



«Pendant des années on n'a pas interpellé, pendant des années, on a fermé les yeux, pendant des années, on a laissé faire n'importe quoi.

C'est quand même invraisemblable. La démocratie, c'est un minimum d'ordre, de respect, d'autorité, de tranquillité. Je ne sais pas dans le détail ce qui s'est passé, mais le principe, c'est quand même qu'on ne doit pas donner raison à celui qui veut passer sans billet et qui frappe un policier.

Est-ce une raison pour déclencher des émeutes ? Nous sommes le seul pays où l'on considère qu'arrêter quelqu'un parce qu'il ne paie pas son billet, ce n'est pas normal. Il y a des millions de braves gens qui paient leur ticket chaque matin, qui doivent être respectés. Si la police n'est pas là pour faire régner un minimum d'ordre, quel est le rôle de la police ? »


agences/jab



© Rsr.ch



Note de la Rédaction d’upjf.org



On peut légitimement s’interroger sur cette explosion de violence soudaine. S’agit-il d’un événement sporadique, ou d’un symptôme d’une maladie beaucoup plus profonde de la société, parvenue à un degré de gravité telle, qu’un remake des émeutes de 2005 soit à craindre. (A ce sujet, voir l’article de Wikipedia, "Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises".)



Le Monde Web publie les propos d’un jeune homme présent sur les lieux. Ils illustrent la manière dont les choses ont dégénéré :

…Vers 19 heures, les incidents ont repris. "C'était différent. C'était l'anarchie. Il y en a qui ont commencé à casser partout." Les policiers ont de nouveau fait usage de gaz lacrymogènes. Les violences ont débordé. "Ils se sont mis à crier : Foot Locker ! Foot Locker ! [un magasin de chaussures de sport dans l'espace commercial de la gare] puis ils ont cassé la vitre. Certains sont entrés dans le magasin et ont volé tout ce qu'ils pouvaient." Le jeune homme a également vu un magasin de sacs à main vandalisé. Des émeutiers ont récupéré des barres de fer dans la gare.

Des lampes ont été brisées, des pots de fleurs jetés d'un étage vers les policiers en contrebas. "Ça criait : Nique Sarkozy! Sarkozy, enculé! Police partout, justice nulle part!" L'arrivée des caméras de télévision et des photographes a encore tendu l'atmosphère. "Ça n'avait plus rien à voir avec le début, raconte Anthony. C'étai[en]t des casseurs qui voulaient se faire remarquer. J'en ai entendu qui criaient Nique la France ! pour passer à la télé."





Mis en ligne le 28 mars 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org