5.2.07

CE " PALESTINISME " QUI FAIT PEUR AUX JUIFS

Ce 'palestinisme' qui fait peur aux Juifs,
Menahem Macina
Suite à la remarquable étude de Ben-Dror Yémini, je crois utile de remettre en course ce mien article mis en ligne pour la première fois début 2003. Il anticipait largement ce qui se passe aujourd'hui sous nos yeux. Puissent les consciences honnêtes de l'humanité ouvrir les leurs et prendre enfin parti pour la juste cause d'Israël, même si cet Etat n'est pas parfait. Mais qui l'est ?
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Voir les articles de Ben-Dror Yemini : "Et le monde se tait…" "Et le monde ment…" "Et le monde paie…".

L'article ci-après a d'abord été mis en ligne le 2 janvier 2003


Le ’palestinisme’ - ou parti pris anti-israélien - est-il un accident de l’histoire ou un signe des temps ?

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"De nombreux membres des médias européens ne se considèrent pas uniquement comme des journalistes, mais comme des Croisés idéologiques. Ils n’exercent pas l’activité de journaliste pour faire du journalisme. Ils veulent faire le bien dans le monde. Ils ont des objectifs." (Alon Ben-David, ancien correspondant militaire de la Direction de la radio-télévision israélienne, à United Press International.)
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"L’intégration des énoncés de la propagande antisioniste définit un système de valeurs considéré comme éminemment respectable. Cette propagande ayant accrédité l’idée que le sionisme cumule toutes les tares morales (racisme, colonialisme, fascisme, etc.), il en résulte que le sujet qui fait profession de critiquer Israël bénéficie, avant tout débat sur la qualité de ses vues, d’une vertu et d’un capital de sympathie qui le placent au-dessus de tout soupçon, tant à ses propres yeux qu’à ceux des autres." (Georges-Elia Sarfati, L’antisionisme. Israël/Palestine aux miroirs d’Occident, Berg International, Paris, 2002, p. 101.)
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"On n’a jamais autant parlé de paix qu’à notre époque de conflits brutaux. Comme dans la fable «Les animaux malades de la peste», de La Fontaine, le Haro ! universel est poussé par presque toutes les nations du monde contre le seul Israël, réputé le plus criminel des Etats. Et quand on lui reproche d’être un obstacle à la paix mondiale et qu’on lui crie : «Faites la paix», écoutez bien le message subliminal qui affleure sous cet appel politiquement correct… Oui, vous avez bien entendu, c’est : «FOUTEZ-NOUS la paix! Faites ce qu’exigent de vous vos ennemis. Ne vous imaginez surtout pas que nous sommes prêts à pâtir de votre entêtement. Nous vous obligerons à vous plier aux exigences arabes, par la force si nécessaire !»" (Menahem Macina, «Foutez-nous la paix et délivrez-nous du bien !», Pamphlet inédit.)


Après avoir passé de longues années à étudier l’antisémitisme en historien de la pensée, je ne m’attendais pas à en traiter un jour en penseur engagé. Pour moi, comme pour la majorité des chercheurs et des intellectuels, l’antisémitisme était un phénomène historique daté, et c’est sous cet angle que j’en traitais dans mes publications. Certes, on pouvait en distinguer, çà et là, des résurgences, et il n’échappait pas aux spécialistes que des réflexes antisémites profondément ancrés dans de nombreux esprits étaient toujours prêts à se manifester, de manière plus ou moins brutale, pour peu qu’une occasion leur en fût fournie. Mais, politiquement et sociologiquement incorrect depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’antisémitisme était hors-la-loi, et ceux qui le professaient encore devaient recourir à des subterfuges pour l’exprimer, ou encourir le blâme public s’ils enfreignaient l’interdit social.

Les choses commencèrent à changer dans les débuts des années ’70, lorsque, sous les coups du terrorisme violent de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), et d’une propagande intensive présentant les Palestiniens comme le dernier peuple colonisé de la planète, les opinions publiques occidentales commencèrent à infléchir leur attitude, jusqu’alors positive ou neutre, à l’égard de l’Etat d’Israël.

La montée en puissance financière et politique des nations arabes et spécialement de celles du Golfe Persique, détentrices d’immenses richesses pétrolières, acheva de ruiner le mince crédit de sympathie internationale dont bénéficiait encore Israël. Les Etats du Golfe ne tardèrent pas à user de "l’or noir" comme d’une arme redoutable de chantage, surtout après le choc pétrolier consécutif à la victoire d’Israël, dans la Guerre de Kippour (1973), succès qui fut considéré comme un affront inexpiable par l’ensemble du monde arabe.

Dès lors, l’Etat Juif, devenu gênant pour les affaires parce qu’ostracisé par l’ensemble du monde arabe, devint un poids pour la majorité des nations qui avaient déjà cédé moralement à ce chantage. La mauvaise conscience des dirigeants internationaux trouva vite les prétextes dont elle avait besoin pour justifier son lâchage massif d’Israël. Je les résume en substance.

* L’irritation que cause Israël à l’ensemble du monde arabe est largement fondée.
* Cet Etat occupe illégalement une large partie du territoire qui doit revenir, de droit, au futur Etat palestinien.
* Nous sommes restés trop longtemps passifs et complices des pressions exercées sur l’ONU par les Etats-Unis, qui sont systématiquement favorables à l’Etat hébreu.
* Nous n’avons pas sanctionné comme il se devait les nombreuses infractions israéliennes aux décisions de l’ONU.
* Si nous continuons à soutenir cet Etat perdu de réputation, nous subirons les effets du boycott arabe, qui seraient dévastateurs pour nos économies.
* Même si Israël n’est pas coupable de tout ce dont l’accusent les Etats arabes, il doit se plier à la nouvelle stratégie mondiale et cesser de s’accrocher à des conceptions politiquement archaïques, telle que celle d’un Etat juif, ou stratégiquement obsolètes, à l’ère des fusées, telle que celle de frontières défendables.
* Et il va de soi qu’Israël doit renoncer à revendiquer Jérusalem comme sa capitale historique, ce qui exaspère les Musulmans, et à juste titre puisque ces derniers la considèrent comme leur ville sainte, et que les Palestiniens veulent en faire leur capitale.
* Bref, Israël doit cesser d’être un obstacle à la paix et à l’ordre mondial (tels que nous les concevons).

Il est à peine besoin de préciser que cette mienne analyse, si elle venait à bénéficier d’une large diffusion, serait l’objet d’une dérision quasi universelle. A ce stade, autant prévenir charitablement quiconque voudra se lancer dans l’aventure risquée de défendre la cause d’Israël : quelles que soient la nature et la forme de son action, il doit savoir à quoi il s’expose. Et s’il a toujours été difficile et sociologiquement onéreux d’aller à contre-courant de l’opinion publique, il l’est et le sera encore davantage d’oser défendre une nation perdue de réputation comme Israël.

Ceci étant dit, je dois confesser qu’il m’en a pris longtemps avant d’admettre que telle était la situation. Comme beaucoup, j’ai cru à une paix possible et rapide avec les Palestiniens. Jusqu’à la deuxième Intifada, mes sympathies instinctives allaient à la gauche israélienne. Comme beaucoup également, je professais deux idées-force :

1) Une paix durable entre le futur Etat palestinien et l’Etat d’Israël était dans l’intérêt des Palestiniens eux-mêmes, et il ne faisait pas de doute que les plus fanatiques d’entre eux finiraient par s’en convaincre et par déposer les armes au profit de la négociation.

2) Il était inconcevable que les dirigeants politiques mondiaux, les universitaires, les penseurs et les journalistes sérieux et expérimentés, puissent accorder foi aux abominables calomnies arabes dont étaient l’objet Israël, ses dirigeants politiques et son armée, et s’abstenir de condamner fermement et sans équivoque l’antisémitisme débridé qui sévit dans les médias et jusque dans les manuels scolaires arabes, en général, et palestiniens en particulier. Nul doute qu’ils auraient un sursaut moral et exigeraient de leurs partenaires arabes qu’ils abandonnent cette ligne de conduite insoutenable et préjudiciable à la paix qu’ils prétendaient rechercher.

Dans le premier cas, je commettais l’erreur fort répandue de juger des mentalités et des réalités du Proche-Orient en Occidental. Dans le second, je retombais dans l’hébétude qui fut celle des Juifs dans les premières années de l’avènement du nazisme. Souvenons-nous de ce que se disaient nos parents alors : «Le peuple allemand, ami des arts et des lettres, qui a donné au monde des philosophes, des savants et des musiciens illustres, est incapable de commettre les monstruosités dont on l’accuse.» Souvenons-nous de l’incrédulité totale à laquelle se heurtèrent les premiers évadés des camps nazis, lorsqu’ils rapportèrent les horreurs dont ils avaient été témoins, et surtout lorsqu’ils prétendirent – chose inconcevable ! – que les nazis gazaient des Juifs avant de les incinérer…

Je suis paranoïaque, dites-vous, et vous avez beau jeu d’affirmer que ce qui se passe actuellement n’a rien à voir avec les horreurs nazies passées. C’est que vous faites mine de ne pas comprendre. La comparaison – ne vous en déplaise ! – vise l’analogie du processus de réaction mentale: l’incrédulité face à ce qu’on ne peut ou ne veut pas admettre, et sa conséquence : le refus du réel, le déni des faits.

Et ce déni est encore plus aigu lorsque celui qui s’en défend est en position d’accusé. Certes, ceux à qui ce discours s’adresse, ne sont pas eux-mêmes témoins de la persécution et de la déportation des Juifs comme le furent leurs aînés des années ’40. Ils ne sont pas davantage accusés de perpétrer ni de planifier ce crime. Mais il est temps qu’ils prennent conscience de ce que leur attitude systématiquement anti-israélienne, hypocritement masquée sous le prétexte de défendre la juste cause palestinienne, constitue une complicité de fait avec le projet de liquidation de l’Etat d’Israël, poursuivi avec obstination, depuis 1948, par des Etats arabes qui, désormais, ne prennent même plus la peine de le cacher.

La grande différence avec ce qui s’est passé durant la Seconde Guerre mondiale - outre les circonstances et les situations politiques et géostratégiques actuelles qui n’ont aucune commune mesure avec celles du passé évoqué –, c’est que nous, Juifs, avons développé un sixième sens fort aigu en matière de danger, et une sensibilité prémonitoire face aux événements qui apparaissent au reste de l’humanité comme non signifiants, voire insignifiants. Le souvenir collectif de notre survie - toujours menacée, celui des persécutions, des autodafés, des expulsions et des massacres dont nos ancêtres ont été systématiquement l’objet au fil des siècles, celui de la mauvaise réputation et de la diabolisation, qui furent et sont plus que jamais notre lot habituel en tant que peuple comme en tant qu’individus, nous a dotés d’une aptitude presque para-naturelle à sentir venir la tempête, et, dès lors, à préparer nos bagages pour une nouvelle fuite en avant, loin des persécutions, des spoliations, voire des pogromes.

C’est ainsi que, durant près de deux millénaires, nous avons fui d’un pays à l’autre, parfois tolérés, toujours suspects, nous contentant de survivre, quelles que fussent les conditions de cette survie.

Reconnaissons-le honnêtement, notre condition n’a pas toujours été aussi dramatique. Nous avons même connu de longues périodes de tranquillité et de cohabitation plus ou moins harmonieuse avec les nations dont nous étions les hôtes. Mais toujours était suspendue, au-dessus de nos têtes, l’épée de Damoclès du malheur prêt à détruire notre fragile et temporaire bien-être…

Puis, un jour, ô miracle, survint l’époque des "Lumières". L’émancipation civique nous fut servie sur le plateau - laïc, s’il en fût, et fâcheusement taché de sang - de la Révolution française. "Il faut tout refuser aux Juifs comme nation, mais tout leur accorder comme individus!", avait proclamé le duc de Clermont-Tonnerre, lorsque l’Assemblée Constituante de 1791 décida d’accorder la citoyenneté aux Juifs. Et longtemps, en milieu israélite, la devise fut : «Sois Juif à la maison, et homme à l’extérieur.» Et cela fonctionna durant plusieurs décennies.

Hélas ! Moins d’un siècle plus tard, éclatait l’affaire Dreyfus. Théodore Hertzl, journaliste juif en poste à Paris, eut la stupéfaction d’entendre des foules hurler : «Mort aux Juifs !». Alors, s’ancra dans son esprit la certitude, déjà exprimée par d’autres, que seul un Etat fondé par des Juifs sur une terre juive, pourrait rédimer ce peuple. Le sionisme était né. Qui eût pu prévoir que la piètre terre lointaine, qui n’était alors l’objet d’aucune revendication nationale, et dont nul n’eût imaginé qu’elle serait un jour disputée au peuple qui en était issu, deviendrait un piège pour ces parias des nations, qui avaient cru – tragique naïveté ! – recouvrer leur dignité et gagner le respect de l’humanité en devenant enfin une nation comme les autres ?

Et depuis… On sait le reste :

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La Shoah.
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Le vote de l’ONU partageant la Palestine entre deux Etats : l’un juif et l’autre arabe - le premier acquiesçant avec gratitude, l’autre refusant avec hargne…
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La proclamation de la renaissance de l’Etat d’Israël par Ben Gourion.
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L’entrée en guerre de plusieurs nations arabes, décidées à écraser dans l’œuf l’Etat juif à peine né.
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La victoire inattendue des Juifs.
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La rancoeur des Arabes défaits.
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Leurs tentatives successives et vaines de vaincre Israël sur le champ de bataille (1967, 1973)...

Et soudain, un beau jour, sous la puissante pression des Etats-Unis, l’incroyable se produisit : la Jordanie et l’Egypte signèrent des traités de paix séparés avec Israël. Sadate vint même à Jérusalem et put haranguer les Israéliens du haut de la Tribune de la Knesset, le Parlement israélien… les Juifs du monde entier étaient comme dans un rêve… Et même le signal fort de l’assassinat du chef de l’Etat égyptien, qualifié de "traître" - qui témoignait de l’hostilité arabe irréductible - ne dissuada pas les optimistes, tel Shimon Peres, de parler d’une prochaine confédération palestino-jordano-israélienne - dont ils ne doutaient pas qu’elle vît le jour - comme d’une Suisse du Proche-Orient…

Jusqu’au changement de tactique du front du refus arabe, vers le milieu des années ‘70. Après avoir longtemps méprisé Arafat et l’OLP, ces pays irréductiblement hostiles à l’Etat juif, et parmi eux la richissime Arabie Saoudite, décidèrent de soutenir financièrement et politiquement, quoiqu’en sous-main, ce leader politique obstiné, dont ils avaient jaugé la capacité à entretenir un foyer permanent d’opposition à Israël. Avec le recul du temps, certains observateurs avertis soupçonnent même que la mise en route du processus de paix, avec l’appui tacite des puissances pétrolières arabes, ne fut en réalité qu’une manœuvre concertée en vue d’amener Israël à faire revenir les dirigeants de l’OLP de leur exil tunisien, après leur expulsion du Liban - que leurs troupes avaient contribué à mettre à feu et à sang, sur fond de guerre civile entre Libanais.
C’était introduire le loup dans la bergerie. mais combien surent le discerner? Et qui les écouta?...

Ensuite, comme chacun peut le constater aujourd’hui, Arafat s’est avéré être un serpent qu’Israël a réchauffé dans son sein, «un céraste sur le chemin», pour employer une terminologie biblique.

Patiemment, obstinément, et avec une détermination sans faille, il a poursuivi le projet que les nations arabes riches et coalisées n’avaient pu mener à bien : libérer la totalité de la Palestine de la ’domination’ juive. Ne pouvant détruire l’Etat hébreu, il a entrepris de le harceler, de le pousser à la faute par des opérations mortifères, dont il escomptait qu’elles provoqueraient des représailles militaires sanglantes qui ruineraient la réputation de l’Etat juif aux yeux de l’opinion internationale. Il a jeté les enfants de son peuple contre les troupes israéliennes, sachant pertinemment que chaque blessure, chaque mutilation, chaque mort surtout, crédibilisait la posture de victime qu’il entendait donner à son peuple aux yeux de l’opinion mondiale. Et il y a réussi dans une large mesure.

Et si quelqu’un objecte que c’est prêter à Arafat des pouvoirs quasi surnaturels, qu’il fournisse la preuve du contraire, qu’il avance une autre explication qui soit plausible.

Qui a réussi à déstabiliser Israël, à terroriser ses habitants et à faire vaciller son économie ? Qui, si ce n’est Arafat et ses hommes de main ?

Et pour ce qui est des origines obscures, l’histoire nous fournit, entre cent parallèles, le cas étonnamment analogue d’un peintre raté, dessinateur de cartes postales à quatre sous, chômeur endémique, orateur politique d’arrière-salles de bistrot, qui termina la Première Guerre avec le grade de caporal, mais n’en devint pas moins Chancelier du Reich. Qui, dans les années ’20, pouvait prévoir qu’Adolf Hitler, obscur et famélique Autrichien sans profession, sans culture, ni fortune, ni relations, deviendrait le maître de l’Allemagne et ferait trembler le monde?

Comparaison n’est pas raison, bien sûr. Arafat n’a rien de commun avec le dictateur sanguinaire, et ni lui ni son peuple ne représentent un danger pour le monde, au sens où le furent Hitler et le nazisme. Pourtant, une fois de plus, se vérifie la règle d’analogie évoquée plus haut : les hommes, les circonstances et les événements sont différents, mais les symptômes de la crise et les processus de son éclosion sont analogiquement les mêmes.

Comme Hitler et son peuple, pour qui le Traité de Versailles mettant fin à la Grande guerre fut un ’diktat’ insupportable, Arafat et les Palestiniens n’ont jamais accepté le principe d’un Etat juif, ni ses victoires militaires, ni la position d’infériorité du peuple palestinien par rapport aux Israéliens.

Comme Hitler - quoique dans une mesure infiniment plus modeste -, Arafat, insensible à la misère de son peuple, n’a eu de cesse qu’il parvienne à constituer une force armée suffisamment significative pour être en mesure de harceler, d’épuiser, voire de démoraliser son ennemi par des attaques terroristes d’une violence inouïe, des assassinats délibérés de civils innocents, et des mensonges publics éhontés à l’adresse des opinions internationales.

Comme le dictateur allemand, le Raïs palestinien est parvenu à tisser des alliances inattendues, à impressionner les grands de ce monde, à leur faire comprendre qu’il tenait en main la mèche susceptible de faire exploser le baril de poudre du conflit le plus redoutable qui soit, susceptible d’embraser le Proche-Orient et peut-être le monde, par le biais du milliard et demi de Musulmans qui le peuplent et qui feront toujours cause commune avec leurs frères arabes quand il s’agira de combattre Israël.

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Il a amalgamé politique et religion,
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et déjudaïsé jusqu’aux vestiges du Temple,
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allant même jusqu’à laisser le Waqf en détruire la moindre trace ;
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Il a délégitimé la judéité de la terre,
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et réécrit l’histoire événementielle et religieuse des peuples du Proche-Orient.
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Il a fanatisé son peuple et exhorté ses enfants à l’auto-immolation à l’explosif dans le but de tuer un maximum de Juifs, et plus de civils que de militaires.
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Et surtout, il a réussi à persuader le monde que tous ces crimes étaient la conséquence du désespoir d’un peuple colonisé par les sionistes.

Y eut-il jamais pire mensonge ? Où est la conscience de l’humanité ?

Serions-nous parvenus sans le savoir au temps prédit par le prophète Daniel, où "la vérité" (ou la justice) "sera jetée à terre" (Dn 8, 12) ?

Mais ce qui plonge beaucoup de Juifs dans la perplexité et, pour certains, dans le désespoir, c’est le relais et l’écho complaisants que trouve, dans les médias occidentaux, et même dans certains livres populaires, l’opprobre jeté sur Israël par les Arabes, en général, et les Palestiniens, en particulier.

Les accusations de "crimes de guerre", "génocide", "brutalité", "inhumanité", "tortures", "assassinats" et même de "viols", "vols", "pillages", etc., pour qualifier les actions défensives menées par l’armée et la police d’Israël, sont monnaie courante dans la presse, tant écrite et audiovisuelle, qu’électronique.

Un livre, prétendument écrit par une adolescente de quinze ans, peut, sans coup férir, appeler au meurtre des juifs («Il faut les tuer tous»), en mettant cette horreur et d’autres du même acabit dans la bouche des héros de son livre: des Palestiniens ’désespérés’, comme il va de soi...

Et s’il n’y avait que les mots. Les actes suivent, de plus en plus fréquents, de plus en plus inquiétants.

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Ici, c’est une synagogue qui est incendiée.
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Là, une école juive subit des déprédations.
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On s’en prend même aux personnes. Des Juifs sont agressés en pleine rue et en plein jour.
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Et si l’on est trop typé Juif (kippa, redingote noire, chapeau et barbe de rabbin, ou de Hassid), on risque, au mieux: des insultes et des bousculades, au pire: des coups et des blessures.
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Une simple étoile de David au bout d’une chaînette autour du cou peut valoir le même sort à l’imprudent(e) qui n’a pas pris la précaution de cacher ces signes de judéité et d’identification à l’Etat juif.

Et le pire, c’est que les Juifs se résignent.
A l’exception des rabbins, on n’arbore plus aucun signe d’identification communautaire dans la rue.
Les enfants sont chapitrés par leurs parents : «Pas de kippa, ni d’étoile de David, et surtout, ne répondez pas aux provocations. Il ne fait pas bon jouer les héros, en ce moment ! »

Et la République semble impuissante.
Et les citoyens se taisent…
Et les chrétiens - censés s’être repentis du tort causé aux Juifs par leur antijudaïsme séculaire - où sont-ils, les chrétiens? Pourquoi se taisent-ils, eux aussi, en ces temps de malheur et de honte ?

Il faut remonter à l’époque nazie pour trouver une situation analogue, où les Juifs étaient vilipendés, accusés des pires horreurs, déshumanisés, avant de subir finalement le sort horrible que l’on sait, dans le silence des témoins et la non-assistance quasi universelle…

Tant il est vrai que la diffamation et la diabolisation systématiques d’individus, lorsqu’elles ont atteint leur but, inhibent les réflexes de solidarité et jusqu’à l’humanité des témoins, encouragés à se taire et à laisser traiter, de la pire manière, des gens dont on les a convaincus qu’ils sont les rebuts de l’humanité…

Mondo cane

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Je regarde avec inquiétude les feuillets que je viens de noircir de ces noirceurs, et je m’inquiète. Qui va lire cela ? J’entends déjà le: «Vous, les juifs, vous êtes complètement paranos!» Il vaudrait mieux que j’arrête là avec une jolie formule, en forme de pirouette, l’air de dire : "J’ai un peu exagéré sans doute, mais ne me prenez pas trop au sérieux... C’était juste un exercice de style, une sorte de baroud d’honneur littéraire… A présent, je rentre dans le rang..."

Mais non. Pas question. Il me reste un compte à régler, et je ne cesserai d’écrire que lorsque je l’aurai formulé, si maladroitement que ce soit, pour moi-même avant tout, et au besoin pour ceux et celles qui voudront bien le lire…

Ce compte, c’est avec les médias que je veux le régler. Et d’abord avec la faune redoutable des animateurs et présentateurs à succès; les je te-refais-le-monde-en-une-émission; les acteurs, les chanteurs, bref le petit monde éphémère mais bruyant qui règne sans partage sur les ondes et le petit écran. Ces débiteurs d’oracles socio-géopolitiques. Ces fulminateurs d’excommunications majeures contre les ’blaireaux’ qui ont le malheur de savoir de quoi ils parlent et le cran de le dire... Et je m’étonnerai toujours de ce que nul n’ose rappeler à l’ordre ces saltimbanques, apologistes d’une haine politiquement correcte parce qu’antisioniste. Sans doute parce que leur grossièreté, leur insolence et leur violence de ton, ont, sur un certain public, tétanisé par les coups-de-gueule démagogiques - qui tiennent lieu de compétence à ces histrions -, le même effet vampirique que le cynisme des machos sur les donzelles inconsistantes et sans cervelle...

Mais laissons là ce ’joli’ monde. Car mes comptes les plus sérieux, c’est avec les journalistes de haut vol que je veux les régler. Les grands reporters; les rédacteurs en chef de journaux, de radio et de télévision; les animateurs d’émissions politiques; les réalisateurs de reportages et de films télévisuels - à thématiques aussi mobilisatrices qu’à la mode (droits de l’homme, anti-mondialisme, anti-capitalisme, anti-américanisme, pacifisme, etc.) -; les commentateurs de tous poils, les présentateurs de livres récents et les auteurs qu’ils promeuvent, depuis les Cassandre amères jusqu’aux Paul Louis Sulitzer repus et satisfaits...

Certains d’entre eux - le gratin de la profession - jouissent d’un crédit et d’une influence tout à fait excessifs et le plus souvent sans rapport avec leurs compétences, réelles ou supposées. ’Gros calibres’ de la profession, ils ont - c’est bien connu - leurs entrées chez les hommes politiques, voire à l’Elysée. Il n’est pas rare que le pouvoir les courtise, car ils font l’opinion - et on ne gouverne pas contre l’opinion publique. En retour, ce pouvoir leur distille - le plus souvent par le biais d’attachés de cabinets formés à ces jeux d’indiscrétions calculées -, des miettes d’informations, indispensables à la rédaction de leurs articles ou à la réalisation de leurs reportages.

Incapables de se passer l’un de l’autre, même s’il arrive qu’ils se détestent ou se fassent des infidélités graves, le pouvoir et la presse sont généralement en phase, en particulier en matière de politique étrangère.

Et c’est là-dessus que ma demande de comptes est la plus exigeante, et, plus précisément, sur leur couverture des événements du Proche-Orient. Parce que, au train où vont les choses, et à en juger par l’orientation - le plus souvent hostile à l’Etat d’Israël - de leurs analyses du conflit palestino-israélien, il paraît clair qu’ils sont en phase avec la politique étrangère de la France.

Ce n’est un secret pour personne qu’en raison d’intérêts stratégiques, politiques et économiques de grande magnitude, la politique française a toujours été pro-arabe. Mais le plus grave est qu’elle est devenue franchement hostile envers l’Etat d’Israël depuis plus de trente ans. Cela a commencé avec le Général de Gaulle, qui - on s’en souvient, sans doute - qualifia les Israéliens de «peuple dominateur et sûr de lui». Cela continue, de nos jours, avec le Président Chirac, qui jetait à Benjamin Netaniahou, alors Premier Ministre israélien : «Vous pouvez parler autant que vous voulez, je ne vous croirai pas !». Et cette attitude a atteint récemment son point culminant dans l’exclamation grossière et méprisante de l’ambassadeur de France à Londres, qui put, sans être désavoué ni sanctionné par son ministre de tutelle, traiter Israël de «petit Etat de merde»!

Que faut-il de plus à Israël et aux Juifs pour admettre que le moins qu’on puisse en dire est que leur "étoile" a tellement pâli qu’elle est devenue transparente. A la lettre, dans la politique extérieure de la France, Israël est invisible, il n’existe pas. Et si on l’évoque parfois, c’est avec agacement, voire avec exaspération, comme une "parenthèse de l’histoire", ou comme le grain de sable qui risque, à tout moment, de compromettre le délicat équilibre de la balance économique française, étroitement dépendante des pétro-dollars arabes et de la manne miraculeuse de l’argent frais qui tombe du ciel des Emirats du Golfe Persique...

Tel est le cynisme des Etats. Après tout, même sans avoir lu Machiavel, on sait que les Grands de ce monde ne font pas dans la morale, ni dans la recherche de la vérité, mais uniquement dans le réalisme politique et financier. Et depuis le coup de l’abandon de la brebis tchécoslovaque à l’ogre Hitler, et celui de la honteuse reculade des nations alliées, lors des accords de Munich, j’ose dire, en pastichant Valéry : «nous [...], civilisation [juive], nous savons que nous sommes mortelle.»
Mieux vaut donc ne pas nous faire d’illusions : si un nouvel ogre venait à surgir et exigeait de ce monde - qui ne demande qu’à survivre, fût-ce au prix de son honneur et de la fidélité à la parole donnée - qu’il lui livre la brebis israélienne, je ne donne pas cher de notre peau à tous, frères et soeurs Juifs.

Mais les journalistes ne sont pas des hommes d’Etat. Ce sont des hommes et des femmes comme les autres, comme nous au fond. Ils n’ont pas la charge d’un peuple. Le cynisme et la real-politik ne sont pas une obligation pour eux. J’ai lu quelque part qu’ils constituaient un contre-pouvoir. Que le rôle de la presse était de dire au peuple la vérité que les Etats lui cachent, le plus souvent. Il paraît même que certains en sont morts...

C’est donc qu’à la différence des Etats, les journalistes peuvent encore se permettre d’être humains. Et le plus souvent, ils le sont. En tout cas, à l’égard des Palestiniens, aucun doute : ils sont super-humains. Au point que l’on se prend à regretter que leur capital d’humanité s’investisse tellement au bénéfice de ce peuple, qu’il n’en reste pas une once pour les Israéliens...

Il est vrai que, dans le monde idéologiquement étrange qui est le nôtre, l’adage selon lequel il vaut mieux faire envie que pitié, n’a plus cours. En tout état de cause, à en juger par le cas palestinien, il est évident qu’il vaut mieux faire pitié qu’envie.

Et Israël n’inspire pas particulièrement la pitié, avec ses troupes lourdement armées, et ses chars redoutables. (Voir, dans les revues, sur les sites Web, et, de temps en temps, à la télévision, l’inévitable cliché d’un enfant minuscule jetant des pierres contre un char monstrueux - rappel subliminal du massacre de la place Tien An Men, à Pékin... Tiens, au fait, on ne voit guère de journalistes en Chine, et encore moins au Tibet... Il est vrai que c’est infiniment plus risqué qu’en Israël)...

Vous me direz qu’Israël a aussi ses victimes, ses infirmes, ses mutilés rescapés des attentats (commis par ceux qui font pitié). Mais, comme par un fait exprès, les centaines de caméras qui tournent presque sans discontinuer sur ce morceau de terre, apparemment oubliée des dieux, ne se trouvent presque jamais là pour les victimes israéliennes… Seule la victime palestinienne se filme bien, s’imprime bien, se ’vend’ bien...

N’a-t-on pas assisté, récemment, sur nos écrans de télévision à l’interview scandaleuse de la famille d’un terroriste palestinien responsable de l’assassinat de civils israéliens, qui se lamentait sur les ruines de sa maison, dynamitée (conformément à une mesure couramment appliquée par les Anglais, durant leur Mandat sur la Palestine, sans que se soit élevée, alors, la moindre protestation ’humanitaire’) ? Quant aux ’vraies’ victimes: les assassinés israéliens et leurs familles ravagées par la douleur, il n’en était pas question dans le reportage ’droit-de-l’hommiste’ baveux de la ’belle âme’ européenne au service du parti ’palestiniste’...

Bon, je l’avoue, je deviens cynique. Mais c’est que j’enrage de la portion congrue que vous réservez aux Israéliens dans vos reportages. J’enrage encore davantage de ce que vous ne les filmez que lorsqu’ils arrêtent des terroristes ’présumés’, lorsqu’ils tirent pour se défendre, ou lorsqu’ils dispersent une manifestation, comme le font toutes les polices du monde, c’est-à-dire avec brutalité. (Car il va de soi que les manifestants, eux, sont pacifiques à vous tirer des larmes, et que c’est des fleurs qu’ils jettent aux soldats, pas des pierres - corrigez-moi si je me trompe!)…

Bref, si je hausse le ton, au risque de passer pour un hystérique, c’est que, comme des millions de Juives et de Juifs, je n’arrive pas à comprendre comment vous en êtes venus à tant nous déprécier, à si mal nous juger, à ne croire que les calomnies que l’on déverse sur nous, et surtout à les reprendre à votre compte. Et cela sans nous écouter, ou, dans les rares cas où vous nous accordez quelque attention, sans jamais nous croire, repoussant arbitrairement nos arguments sans y répondre, et acceptant sans critique ceux des Palestiniens et de leurs partisans, même quand l’énormité des mensonges qu’ils véhiculent ferait rougir un Goebbels... Comme si notre souffrance et notre désespoir à nous - d’autant plus agaçants, je suppose, qu’ils restent dignes - vous faisaient horreur…

Tout se passe, Mesdames et Messieurs les journalistes, comme si vous étiez parvenus à étouffer complètement la voix de votre conscience… Vous savez, cette drôle de chose qu’on ne voit pas, qu’on ne sent pas habituellement. Dont on ne dit qu’on l’entend que par métaphore, mais dont on sait qu’elle existe, parce que, lorsqu’elle n’est pas dévoyée par le mensonge et le refus de la vérité, ni muselée par le parti pris, elle réagit aux agressions du mal, comme un nerf dans une dent gâtée. C’est cette sensibilité douloureuse qui atteste que nous sommes encore humains, que notre intériorité existe encore.

Autrement, on est mort, moralement, spirituellement…

Alors, tant pis pour le ridicule : je m’adresse à celles et à ceux d’entre vous qui sentent encore palpiter en eux la conscience. Examinez-vous. Cessez un instant de ressasser les mêmes vérités préfabriquées par nos ennemis politiques et idéologiques. Lisez ce qu’écrivent les défenseurs de notre peuple - qui ne sont pas tous Juifs. Etudiez avec sérieux les cent années passées de l’histoire du Moyen-Orient, du pan-arabisme et du nationalisme arabes. Celle du mouvement sioniste aussi, car, sans ces bases historiques, tout ce que vous appelez Histoire n’est que slogans et discours politicards au service d’une cause cyniquement intéressée et considérée comme gagnée d’avance.

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J’ai fait un rêve. Un cauchemar plutôt.

Je parlais devant un auditoire de journalistes. Tous m’écoutaient avec une attention polie. Chose incroyable (qui n’arrive que dans les songes), ils avaient promis de ne pas m’interrompre, de ne poser que des questions sincères, avec la plus honnête bonne foi, et même de répondre aux miennes.

Au début, tout se passa bien. Jusqu’à ce qu’une question incongrue éveillât mon attention. Visiblement, celui qui me l’avait posée ignorait tout de la problématique dont il dissertait, pourtant, de manière prolixe, à longueur d’articles – tous violemment anti-israéliens -, dans le journal auquel il appartenait. Il ne me fallut pas une minute pour le désarçonner par mes réponses et, finalement, rendre involontairement patente, pour le public, son ignorance crasse. Il se leva avec rage et quitta la salle en me traitant de fanatique. L’expérience se renouvela cinq, dix, quinze fois avec le même résultat. Je n’avais pas conscience de ce que tout cela n’était qu’un cauchemar…

N’y a-t-il donc que des journalistes ignares, me demandais-je avec désespoir, quand soudain tout changea. La salle s’était à nouveau remplie et mes interlocuteurs s’avéraient parfaitement au fait des événements du Proche-Orient, au moins pour la période récente. C’était un véritable plaisir que de discuter enfin avec des gens qui savaient de quoi ils parlaient.

Mais quand on en vint à l’interprétation politique du conflit et à ses racines historiques, ce fut, pour moi, la consternation. Mes arguments les plus objectifs, basés sur des documents irrécusables et des faits indiscutables, étaient tous balayés d’un revers de main, et de manière arbitraire et tranchante, sans que rien de sérieux ne leur fût opposé, sinon la certitude butée de défendre la bonne cause. Bientôt, malgré leur engagement solennel, mes interlocuteurs s’échauffèrent. Le ton monta. Ils me prirent à partie avec violence. Rien de ce que je leur disais n’avait de prise sur eux. J’avais l’impression de verser de l’eau sur des blocs de marbre, sans qu’une seule goutte ne soit absorbée, comme c’est normal avec du marbre...

Alors je cessai de parler.

Et, comme souvent dans les rêves, les choses prirent soudain une tournure fantasmagorique. Tandis qu’ils vociféraient avec volubilité, je me voyais en chacun d’eux, sans quitter mon siège pour autant. Impression étrange, presqu’effrayante... Je parlais par eux, je disais exactement ce qu’ils disaient, mais je savais que c’était faux, et je sentais qu’il le savaient aussi. Non qu’ils mentissent, loin de là : ils martelaient ce qu’ils voulaient croire, ce qu’ils estimaient devoir dire au profit de la cause palestinienne - forcément juste -, et à l’encontre des thèses israéliennes, congénitalement fausses…

Car, dans ce délire onirique, j’étais remonté jusqu’aux sources de leur histoire personnelle. C’était comme un de ces retours dans le passé, tels qu’on en voit dans les films. Le ’palestinisme’ de chacun d’eux avait commencé de manière différente, certes, mais, dans la majorité des cas, le scénario était identique ou analogue. Leur ’vocation’ était née d’une rencontre, d’une expérience conviviale, ou d’une lecture marquante, et souvent de la conjonction de plusieurs de ces facteurs.

Ces gens avaient rencontré des Palestiniens ou des partisans acharnés de leur cause, comme Paul avait rencontré Jésus sur le "chemin de Damas", et, comme lui, ils en avaient temporairement perdu la vue. Ou encore, ils s’étaient convertis à la lecture de livres ou d’articles consacrés au conflit palestino-israélien, et dont la doctrine était si lumineuse, si claire, si simple, que la justice de la cause palestinienne s’était imposée à eux comme une ’révélation’, tandis que, par contraste, le cynisme des Sionistes, si bien décrit dans ces textes remarquables, leur était apparu dans toute sa laideur...

Et ces découvertes, ou plutôt ces illuminations existentielles ou intellectuelles étaient survenues à des périodes de leur existence où ils étaient en recherche, en révolte, ou en mal de transformer un monde, jugé par eux injuste et brutal…

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Là-dessus, je me réveillai. Et - croyez-le, ou non -, j’avais tout compris.

Ces gens ont pris parti. Qu’importe que ce soit, à mes yeux, le mauvais parti : eux y croient et cela leur tient lieu de certitude existentielle, de doctrine, presque de religion…

Ils aiment leur cause comme on aime un partenaire que l’on n’épousera peut-être pas, mais dont on a besoin pour vaincre ses inhibitions, exister aux yeux de quelqu’un et faire un bout de route ensemble…

En fait, ces gens ne différent pas tellement des marxistes que j’avais observés, avec stupeur, dans mes années d’adolescence, et dont la ferveur de séminaristes me revient en mémoire.

Nos ’palestinistes’ – car il faut bien les nommer ainsi -

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n’aspirent pas à la dictature du prolétariat, mais à un monde meilleur, décolonisé et dépourvu d’apartheid.
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Comme leurs aînés idéologues, ils ont leurs ennemis tout désignés : au lieu des bourgeois parasites et exploiteurs des travailleurs, ce sont les ’colons’ israéliens, spoliateurs des terres palestiniennes.
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L’opium du peuple qu’ils combattent, c’est le judaïsme expansionniste du "Grand Israël".
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Leurs ordres, ils ne les prennent ni à Moscou ni en Chine, mais à Ramallah et à Gaza.
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Arafat est leur Mao.
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Le Monde est leur "Huma".
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Comme les communistes étaient tout dévoués au Parti et obéissaient, au doigt et à l’œil, à sa ligne politique, les ’palestinistes’ ont pris fait et cause pour les Palestiniens et n’écoutent et ne croient que ce qui conforte la ligne de leur ’parti’ (pris).
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Pour eux comme pour les marxistes, ce qui importe, en fin de compte, ce ne sont pas les faits, mais l’interprétation qu’en donne "Le Parti" – hier communiste, aujourd’hui ’palestiniste’.

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Et maintenant, il est temps de faire le bilan.

Peut-on encore faire appel à la conscience de gens de parti ? - Je ne le crois pas.

S’y essayer encore est aussi vain que d’attendre un discernement de l’adepte d’une secte, ou de quiconque vient d’entrer en religion, dans la ferveur et l’exaltation de son âme.

Comme les négationnistes, les ’palestinistes’ sont une secte, avec des dogmes, des rites, des slogans et un discours justificateur des croyances et des phobies des adeptes, et pourfendeur de celles des ’ennemis’ - entendez : ceux qui ne partagent ni leur ’foi’, ni leur ’conception du monde’.

Ni le raisonnement ni le poids des faits historiques ne constitueront jamais, pour eux, des références contraignantes. Leurs certitudes tiennent lieu d’analyse et de guide suprême de leur action sociale et politique, de leur philosophie de l’existence.

Leur soutien de la cause palestiniennes serait honorable si cette dernière s’appuyait sur la vérité historique et non sur le mythe, sur la coexistence et non sur la haine, sur la tolérance religieuse et non sur l’antisémitisme le plus violent et le plus répugnant qui ait jamais existé, sur la vie et non sur la mort et le suicide meurtrier.

Malheureusement les dirigeants palestiniens d’aujourd’hui, et tout spécialement leur chef, Yasser Arafat, entraînent leur peuple sur des chemins sans retour.

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Ils se sont forgé de toutes pièces une généalogie délirante (leurs ancêtres seraient les anciens Philistins).
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Ils ont procédé à une relecture négationniste de l’histoire du Moyen-Orient.
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Ils ont fait fond sur le mensonge.
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Ils opposent un refus fanatique au droit à l’existence d’Israël en tant qu’entité juive.
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Ils nient l’enracinement historique et religieux du peuple juif dans cette terre.
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Ils poussent même l’aberration jusqu’à nier l’existence d’un Temple juif à Jérusalem...

Et c’est à la remorque de ces falsificateurs de l’histoire que se mettent les ’palestinistes’ occidentaux!

C’est la haine et le mensonge de ces dangereux psychopathes qu’ils propagent, après avoir muré leur conscience en refusant systématiquement de l’ouvrir à la vérité!


Comme, dans une dent définitivement pourrie, le nerf anesthésié par les stupéfiants ne sonne plus l’alarme malgré la septicémie imminente, leur conscience, chloroformée par tant de mensonges acceptés, ne les avertit plus, dorénavant, du danger moral mortel qu’ils courent et font courir aux autres.

Et c’est ce ’palestinisme’-là qui fait peur aux Juifs.


Menahem Macina


© 2003 M. Macina et reinfo-israel.com
Texte remis en ligne le 05 février 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org


----- Original Message -----
From: THEMIS
To: M. Macina
Sent: Saturday, November 29, 2003 7:29 PM
Subject: à propos du "palestinisme"

A l’attention de M. MACINA

J’ai lu votre article intitulé "Ce palestinisme qui fait peur aux juifs", que vous avez publié le 03 janvier 2003 et cela m’a bouleversé.

- Parce qu’il a anticipé la parution d’articles tel que celui de M. Jean-Luc ALLOUCHE, daté du 28 novembre, "Faites la paix et qu’on en finisse !"

- Parce que depuis cette date, des autorités morales et politiques entendent, par les méthodes et moyens utilisés pour présenter leurs propositions unilatérales de paix, délégitimer les représentants de l’ETAT d’ISRAËL - représentants élus légalement, conformément aux règles institutionnelles qui régissent cet ETAT.

Ces autorités convaincues de faire un grand pas pour la paix, viennent de commettre une erreur historique : elles n’ont pas seulement délégitimé les représentants de l’ETAT D’ISRAËL, elles ont délégitimé ses institutions et, partant, sa souveraineté - voie royale pour remettre rapidement en cause l’existence de ce pays.

THEMIS