26.5.09

ANTISEMITISME : Harcèlement entre agents : le maire porte plainte

Poitiers. Le maire a porté plainte, hier, après avoir eu connaissance de faits de harcèlement, violence et injures à caractère antisémite contre un agent.

Plutôt que de risquer le développement de rumeurs et l'inévitable fuite, tôt ou tard, dans la presse, le maire de Poitiers vient de décider de rendre publique une affaire gênante. C'est par la voix de son avocat, le bâtonnier de Poitiers Jean-Charles Menegaire, qu'Alain Claeys a fait annoncer, hier, qu'il portait plainte, en tant que premier magistrat de la ville, pour dénoncer une affaire portée à sa connaissance.
« Il s'agit d'une affaire de harcèlement entre agents, explique le bâtonnier Menegaire. On parle à la fois d'injures et d'insultes à caractère raciste et antisémite, mais aussi de sévices et de violences sur lesquelles je n'ai pas plus de détails pour le moment. La victime est un homme d'une quarantaine d'années qui aurait été victime de ces agissements de la part de plusieurs personnes. Les faits dénoncés duraient depuis plusieurs années. »

“ La victime
en a eu assez.
Elle s'est confiée ”

C'est une information, remontée jusqu'aux oreilles du maire, qui vient d'aboutir à une plainte contre X, déposée directement auprès du procureur de la République, hier matin. « Le maire avait entendu l'agent. Il avait ensuite décidé de porter plainte. L'agent, que je n'ai pas encore rencontré, est manifestement effrayé. Il avait visiblement peur », poursuit l'avocat.
Les faits, tels qu'ils sont rapportés, duraient depuis plusieurs années. « La victime en a eu assez, elle l'a confié à quelqu'un. Ça ne se passait pas sur le site même de la mairie, mais dans des locaux annexes, je ne vous dirai pas lesquels. »
Le maire, qui s'est déclaré « déterminé » dans cette affaire « inqualifiable », devait informer au cours de la journée d'hier, à la fois les chefs de service, les représentants des groupes politiques et les délégués du personnel.
Visiblement, l'information sur cette affaire de harcèlement était remontée jusqu'au maire via un signalement effectué auprès de la direction des ressources humaines.
« A chaque fois que nous avons connaissance de faits de cette nature, que ce soit entre agents, ou avec la hiérarchie, nous les faisons remonter, note une source syndicale. Cela a été le cas lors de la dernière commission administrative paritaire. Ce sont des faits répréhensibles. »

Emmanuel Coupaye

http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=86&num=1246492