Grave crise de l’islam de France … au pire moment !
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Rouxel Jean - mercredi 29 mars 2006
in Les 4Vérités
Beaucoup d’observateurs ont rapproché la levée de boucliers anti-CPE de l’embrasement des banlieues à l’automne dernier. De fait, le caractère largement incontrôlable de ces deux « mouvements », où une frange de la jeunesse, sous l’influence de groupuscules radicaux, s’est insurgée, avant le moindre mot d’ordre syndical ou d’un parti de gauche, rend la comparaison particulièrement éclairante.
Pour le moment cependant, les banlieues restent silencieuses dans cette nouvelle « insurrection » (à l’exception de quelques casseurs !). Mais, une étincelle pourrait bien remettre le feu aux poudres : l’islam.
Chacun a pu voir, avec l’affaire des caricatures de Mahomet, que le feu couve sous la cendre. À cette occasion, nous avons, en particulier, pu constater que les défenseurs de l’islam modéré n’étaient pas les moins actifs. La notion de musulman modéré devrait s’en trouver éclairée d’un jour nouveau ! En tout cas, compter sur un islam modéré pour appeler au calme est un pari fort aventureux.
Mais, surtout, les pouvoirs publics se reposent, pour discuter avec l’islam, sur une représentation fallacieuse : le CFCM. Il a été suffisamment dit que la constitution de cet organisme posait de nombreux problèmes, allant de la naissance d’une sorte de religion d’État à la majoration indue du poids des plus radicaux. Mais cet organisme présente aussi, et peut-être surtout, un problème de représentativité : faute de clergé universellement reconnu dans l’islam, le CFCM s’est contenté de juxtaposer des tendances disparates (frères musulmans, islam marocain, islam algérien…) faisant une sorte de communautarisme interne !
Et, aujourd’hui, cette représentativité explose : la fédération des musulmans de France (FNMF), pro-marocaine, avait élu Abdallah Boussouf au CFCM. Or, après coup, Mohamed Bechari, président de la FNMF, qui n’avait pas participé aux élections, a évincé son rival, avec l’aide de Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris. Conséquence : la FNMF explose. Et la Grande Mosquée de Paris comme la FNMF veulent suspendre leur participation au CFCM, entraînant sa propre explosion…
Comme toujours dans ces cas-là, la situation risque d’être pire que si rien n’avait été fait et Nicolas Sarkozy est d’ores et déjà accusé d’insulter l’islam…
Dans le contexte tendu où nous sommes, de telles accusations et de telles explosions internes à la communauté musulmane de France ne risquent pas de contribuer à la paix civile !