Ahmadinejad: "Régime fondé sur le mal, Israël ne peut durer et disparaîtra un jour"
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11/05/06
Ainsi s’exprimait, hier, à Djakarta (Indonésie), Mahmoud Ahmadinejad. Mais le président iranien est loin d’être le premier tyran obsédé par sa haine des Juifs. Outre Hitler et l’Ayatolah Khomeiny, à l’époque contemporaine, l’Antiquité compte l’un ou l’autre avatars annonciateurs de l’Antichrist. C’est le cas, en particulier, de Nabuchodonosor (qui se repentit), mais surtout d’Antiochus Epiphane, le blasphémateur assassin, artisan de l’hellénisation forcée du peuple juif (1) - qui avait déclaré (2 M 9, 4):
"Arrivé à Jérusalem, je ferai de cette ville la fosse commune des Juifs".
Et qu’arriva-t-il ? A l’instar d’Hitler, son avatar ultérieur, c’est lui qui périt.
Il vaut la peine de lire le long passage épique que Deuxième Livre des Maccabées (2) consacre à l’événement (2 M 9, 3-28) :
"Comme il [Antiochus] se trouvait vers Ecbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nikanor et aux gens de Timothée [qui avaient été tués par les Juifs]. Transporté de fureur, il pensait faire payer aux Juifs l'injure de ceux qui l'avaient mis en fuite et, pour ce motif, il ordonna au conducteur de pousser son char sans s'arrêter jusqu'au terme du voyage. Mais déjà il était accompagné par la sentence du Ciel. Il avait dit en effet, dans son orgueil:
« Arrivé à Jérusalem, je ferai de cette ville la fosse commune des Juifs ».
Mais le Seigneur qui voit tout, le Dieu d'Israël, le frappa d'une plaie incurable et invincible. A peine avait-il achevé sa phrase qu'une douleur d'entrailles sans remède le saisit et que des souffrances aiguës le torturaient au-dedans, ce qui était pleine justice, puisqu'il avait infligé aux entrailles des autres des tourments nombreux et étranges. Il ne rabattait pourtant rien de son arrogance; toujours rempli d'orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et commandait d'accélérer la marche, quand il tomba soudain du char qui roulait avec fracas, le corps entraîné dans une chute malheureuse, et tous les membres tordus. Lui qui tout à l'heure croyait, dans sa jactance surhumaine, commander aux flots de la mer, lui qui s'imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, se voyait gisant à terre, puis transporté dans une litière, faisant éclater aux yeux de tous la puissance de Dieu, à telle enseigne que les yeux de l'impie fourmillaient de vers et que, lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d'atroces douleurs, enfin que la puanteur de cette pourriture soulevait le coeur de toute l'armée. Celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait l'escorter à cause de l'incommodité intolérable de cette odeur. Là donc, il commença, tout brisé, à dépouiller cet excès d'orgueil et à prendre conscience des réalités sous le fouet divin, torturé par des crises douloureuses. Comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il avoua: « Il est juste de se soumettre à Dieu, et, simple mortel, de ne pas penser à s'égaler à la divinité ». Mais les prières de cet être abject allaient vers un Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui: il promettait de déclarer libre la ville sainte que naguère il gagnait en toute hâte pour la raser et la transformer en fosse commune, de faire de tous les Juifs les égaux des Athéniens, eux qu'il jugeait indignes de la sépulture et bons à servir de pâture aux oiseaux de proie ou à être jetés aux bêtes avec leurs enfants, d'orner des plus belles offrandes le saint Temple qu'il avait jadis dépouillé, de lui rendre au double tous les vases sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices, et finalement de devenir lui-même Juif et de parcourir tous les lieux habités pour y proclamer la toute-puissance de Dieu. Comme ses souffrances ne se calmaient d'aucune façon, car le jugement équitable de Dieu pesait sur lui, et qu'il voyait son état désespéré, il écrivit aux Juifs la lettre transcrite ci-dessous, sous forme de supplique. Elle était ainsi libellée:
« Aux excellents Juifs, aux citoyens, Antiochus roi et stratège: salut, santé et bonheur parfaits! Si vous vous portez bien ainsi que vos enfants, et que vos affaires aillent suivant vos désirs, nous en rendons de très grandes actions de grâces. Pour moi, je suis étendu sans force sur un lit et je garde un affectueux souvenir de vous. A mon retour des régions de la Perse, atteint d'un mal fâcheux, j'estimai nécessaire de veiller à la sûreté de tous. Ce n'est pas que je désespère de mon état, ayant au contraire le ferme espoir d'échapper à cette maladie. Mais, considérant que mon père, chaque fois qu'il portait les armes dans les pays d'en haut, désignait son futur successeur, afin que, en cas d'un événement inattendu ou d'un bruit fâcheux, ceux qui étaient dans les provinces n'en pussent être troublés, sachant à qui il avait laissé la direction des affaires, après avoir songé en outre que les souverains proches de nous et les voisins de notre royaume épient les circonstances et attendent les éventualités, j'ai désigné comme roi mon fils Antiochus, que plus d'une fois, lorsque je parcourais les satrapies d'en haut, j'ai confié et recommandé à la plupart d'entre vous. Je lui ai écrit d'ailleurs la lettre transcrite ci-dessous. Je vous prie donc et vous conjure, vous souvenant des bienfaits que vous avez reçus de moi en public et en particulier, de conserver chacun, pour mon fils également, les dispositions favorables que vous éprouvez pour moi. Je suis en effet persuadé que, plein de douceur et d'humanité, il suivra scrupuleusement mes intentions et s'entendra bien avec vous. »
Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur, en proie aux pires souffrances, semblables à celles qu'il avait fait endurer aux autres, eut le sort lamentable de perdre la vie loin de son pays, en pleine montagne. "
Je ne souhaite pas à M. Ahmadinejad d’avoir le sort de ce tyran, mais, il serait bon qu’il se penchât, ne serait-ce qu’une fois, sur les Ecritures du peuple qu’il méprise tant. Il pourrait apprendre, de l’un des prophètes qu’il prétend estimer, le sort que réserve le Dieu d’Israël à ceux qui menacent Son peuple (Is 37, 9-38) :
" De nouveau Sennachérib envoya des messagers à Ezéchias pour lui dire:
« Vous parlerez ainsi à Ezéchias roi de Juda: 'Que ton Dieu en qui tu te confies ne t'abuse pas en disant: Jérusalem ne sera pas livrée aux mains du roi d'Assyrie. Tu as appris ce que les rois d'Assyrie ont fait à tous les pays, les vouant à l'anathème, et toi, tu serais délivré! Les ont-ils délivrées, les dieux des nations que mes pères ont dévastées, Gozân, Harân, Réçeph, et les Edénites qui étaient à Tell Basar ? Où sont le roi de Hamat, le roi d'Arpad, le roi de Laïr, de Sepharvayim, de Héna, de Ivva ?' ».
Ezéchias prit la lettre de la main des messagers et la lut. Puis il monta au Temple de l’Eternel et la déplia devant l’Eternel. Et Ezéchias fit cette prière en présence de l’Eternel:
« Eternel Sabaot, Dieu d'Israël, qui sièges sur les chérubins, c'est toi qui es seul Dieu de tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait le ciel et la terre. Prête l'oreille, Eternel, et entends, ouvre les yeux, Eternel, et vois. Entends les paroles de Sennachérib qui a envoyé dire des insultes au Dieu vivant. Il est vrai, Eternel, les rois d'Assyrie ont exterminé toutes les nations et leur pays. Ils ont jeté au feu leurs dieux, car ce n'étaient pas des dieux mais l'ouvrage de mains d'hommes, du bois et de la pierre, alors ils les ont anéantis. Mais maintenant, Eternel notre Dieu, sauve-nous de sa main, je t'en supplie, et que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul es Dieu, Eternel. »
Alors Isaïe fils d'Amoç envoya dire à Ezéchias:
« Ainsi parle l’Eternel, Dieu d'Israël, à propos de la prière que tu m'as adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. Voici l'oracle que l’Eternel a prononcé contre lui : Elle te méprise, elle te raille, la vierge, fille de Sion ; elle hoche la tête après toi, la fille de Jérusalem. Qui donc as-tu insulté, blasphémé? Contre qui as-tu parlé haut et levé ton regard altier ? Vers le Saint d'Israël ! Par tes valets tu as insulté le Seigneur, tu as dit: Avec mes nombreux chars j'ai gravi les sommets des monts, les dernières cimes du Liban. J'ai coupé sa haute futaie de cèdres et ses plus beaux cyprès. J'ai atteint son ultime sommet, son parc forestier. Moi, j'ai creusé et j'ai bu des eaux étrangères; j'ai asséché sous la plante de mes pieds tous les fleuves de l'Egypte. Entends-tu bien ? De longue date j'ai préparé cela, aux jours anciens j'en fis le dessein, maintenant je le réalise. Ton destin fut de réduire en tas de ruines des villes fortifiées. Leurs habitants, les mains débiles, épouvantés et confondus, furent comme plantes des champs, verdure de gazon, herbe des toits et guérets, sous le vent d'orient. Quand tu te lèves et quand tu t'assieds, quand tu sors ou tu entres, je le sais (et que tu t'emportes contre moi). Parce que tu t'es emporté contre moi, que ton insolence est montée à mes oreilles, je passerai mon anneau à ta narine et mon mors à tes lèvres, je te ramènerai sur le chemin par lequel tu es venu. Ceci te servira de signe: On mangera cette année du grain tombé et l'an prochain du grain de jachère, mais, le troisième an, semez et moissonnez, plantez des vignes et mangez de leur fruit. Le reste survivant de la maison de Juda produira de nouvelles racines en bas et des fruits en haut. Car de Jérusalem sortira un reste et des survivants du mont Sion. L'amour jaloux de l’Eternel Sabaot fera cela. Voici donc ce que dit l’Eternel sur le roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans cette ville, il n'y lancera pas une flèche, il ne tendra pas de bouclier contre elle, il n'y entassera pas de remblai. Par la route qui l'amena, il s'en retournera, il n'entrera pas dans cette ville, oracle de l’Eternel. Je protégerai cette ville et la sauverai à cause de moi et de mon serviteur David. »
Cette même nuit, l'Ange de l’Eternel sortit et frappa dans le camp assyrien 185.000 hommes. Le matin, au réveil, ce n'étaient plus que des cadavres. Sennachérib leva le camp et partit. Il s'en retourna et resta à Ninive. Un jour qu'il était prosterné dans le temple de Nisrok, son dieu, ses fils Adrammélek et Saréçer le frappèrent de l'épée et se sauvèrent au pays d'Ararat. Asarhaddon, son fils, devint roi à sa place. "
Que l’on me pardonne ces propos qui ressemblent, penseront sans doute certain(e)s, à une drasha de rabbin. Mais vraiment, je ne vois pas ce qu’un simple Juif comme moi peut répondre d’autre, par voie virtuelle, à ce dirigeant, illuminé et provocateur, qui vient d’adresser à G.W. Bush une lettre en forme de sermon, dans laquelle il se targue d’être l’interprète de Dieu, du Coran et des prophètes et vaticine à propos des châtiments qui tomberont, à la fin des temps, sur les "infidèles" – entendez ceux qui ne sont pas musulmans, ou qui s’opposent à l’islam.
Que celles et ceux de nos internautes qui sont familiers des Ecritures et croient au salut ultime d’Israël, retiennent, de ce qui précède, ce qui leur semblera bon.
Menahem Macina
(1) Cf. 1 M 1, 41-50. Entre autres cruelles exactions, il faisait exécuter les femmes juives qui avaient circoncis leurs enfants, "avec leurs nourrissons pendus à leur cou" (cf. 1 M 1, 61).
(2) Les deux parties du Livre des Maccabées, écrit qui ne figure pas dans le Canon juif de l’Ancien Testament, ont subsisté, en grec, dans le Canon catholique, mais pas dans celui des protestants, qui est calqué sur celui du judaïsme.
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Mis en ligne le 11 mai 2006, par M. Macina, sur le site upjf.org