Les militants juifs de Mai-68 étaient, en réalité, des agents israéliens déguisés
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05/05/06
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Extrait de L’Arche n° 577, mai 2006
Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag.com
Reproduction autorisée sur Internet avec les mentions ci-dessus
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Nos lecteurs ont déjà fait la connaissance d’une dame qui signe Leila Salem. Elle avait publié, sur plusieurs sites Internet, un article où, sous couvert de dénoncer «la concentration capitaliste dans les médias», elle se livrait à une compilation de patronymes étrangement «ciblés», à commencer par un Redstsone, dont elle tenait absolument à nous informer qu’il était «né Rothstein» (voir L’Arche n° 576, avril 2006).
Leila Salem est revenue, le 18 mars 2006, avec un article intitulé «Recette pour détruire la démocratie». Publié d’abord sur le site «rouge brun», Oulala.net, il est repris, le même jour, par le site «La Banlieue s’exprime», qui relève de la mouvance Dieudonné, puis, le lendemain, 19 mars, par un autre site de la même mouvance, «Les Ogres», et, toujours le 19 mars, par un site «rouge» mâtiné de «brun», nommé Bellaciao.
Cet article, bien que très long et plutôt ennuyeux, contient des passages «explosifs». Quelqu’un a dû s’apercevoir que l’auteure était allée trop loin, car l’article a vite été effacé des sites en question. Vite, mais pas assez vite pour qu’il n’en reste pas des témoignages. Voici donc ce que Leila Salem a écrit, ce que plusieurs sites ont publié, et ce que des milliers d’internautes ont lu (et lisent encore, car l’article a été copié sur des sites militants qui n’ont pas compris la consigne du silence donnée entre-temps).
L’auteure part d’un constat: suite aux attentats du 11-Septembre, «un climat délétère créé et entretenu par des élus, des grands médias et des intellectuels a permis la mutation du racisme anti-arabe en un racisme honorable, qui s’exprime à haute voix et sans aucun complexe». Principaux coupables: les «nouveaux réactionnaires», encore nommés «néo-conservateurs». Ceux-ci «sont, pour la plupart d’entre eux, sionistes et anciens trotskistes». Comment agissent-ils? Lisons Leila Salem. «Pour asseoir son idéologie, ce groupuscule opaque s’est retranché dans des officines obscures et opère sous l’égide de think tanks aux noms fallacieux, afin de mieux tromper l’adversaire; puis à l’aide d’un crayon et d’un papier, il a échafaudé un plan et élaboré une stratégie globale pour propager l’idée selon laquelle l’Arabe ou le musulman, identifié [sic] avec le terrorisme international, est [sic] une menace sans précédent pour les Etats-Unis, en particulier, et [pour] le monde occidental, en général.»
Mais, dans le cas de la France, «comment expliquer raisonnablement cette mutation idéologique radicale lorsqu’on sait que ces intellectuels sont presque tous issus de la gauche et que, parmi eux, beaucoup furent les hérauts du vent de liberté de mai 68, voire les meneurs» ? Leila Salem nous propose une réponse, rhétoriquement formulée sur le mode interrogatif: «Se peut-il que l’engagement, en mai 68, de ces intellectuels viscéralement proches d’Israël, n’était pas sincère et n’avait pour seul but que l’utilisation de la colère et de l’énergie des révoltés pour mettre KO De Gaulle et promouvoir leurs intérêts et ceux d’Israël?»
Seule l’extrême droite osait le dire en 1968, mais aujourd’hui on peut l’écrire sur l’Internet «alternatif» : les militants juifs de Mai-68 étaient, en réalité, des agents israéliens déguisés. Ils avaient vingt ans à peine, mais ils avaient, sans doute, été dûment formés dans les écoles du Mossad. En tout cas, le fait est là: s’ils militaient au sein des organisations trotskistes ou maoïstes, c’était à seule fin de servir les intérêts de l’État d’Israël.
D’ailleurs, explique Leila Salem, «le même phénomène s’est produit aux États-Unis». De quoi s’agit-il ? De futurs «néo-conservateurs» qui, lorsqu’ils étaient de jeunes militants de gauche, ont pris une part active au combat des Noirs pour l’égalité civique. C’étaient des conspirateurs, eux aussi, comme «de nombreux Afro-américains» en ont fait le constat: «ils ont utilisé la colère et l’énergie des noirs pour arriver au pouvoir et non pour améliorer les conditions de vie des Afro-américains». Pour davantage d’éclaircissements à ce sujet, et une application de ce principe au cas français, lire les sites de la mouvance Dieudonné.
Nous vous épargnerons la suite de l’article, qui est un «copié-collé» de divers textes conspirationnistes, où l’ombre du Mossad semble éternellement planer sur la France. Un passage mérite cependant d’être noté ici: il a trait au «milliardaire Georges [sic] Soros». Leila Salem ne sait pas écrire le prénom anglais de George Soros, mais elle sait recopier les attaques douteuses visant cet homme, dont les «machinations financières sont en partie responsables de la destruction du système socialiste en Europe de l’Est et dans l’ancienne URSS», dont les «opérations financières sont d’une amoralité absolue», et qui, selon «un activiste Thaï» anonyme, est «un Dracula» qui «suce le sang du peuple».
Ici vient, fort à propos, une citation de l’ancien premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, après une chute de la monnaie malaise en 1997: «Nous ne voulons pas dire qu’il s’agit d’un complot des Juifs, mais c’est bien un Juif qui a provoqué la chute de notre monnaie et il se trouve que le financier George Soros est un Juif.» Pour enfoncer le clou, Leila Salem ajoute une autre citation de Mahathir affirmant que non seulement «les Juifs veulent dépouiller les Palestiniens», mais qu’«ils s’en prennent aussi à notre pays».
Le message a été reçu cinq sur cinq, si l’on en juge par le commentaire d’un lecteur, posté dès le 21 mars sur Oulala.net. On y apprend que si «les musulmans» ont eu des «torts», c’est de «ne pas avoir compris que les sionistes étaient animés par la haine à leur égard» et d’«avoir des dirigeants corrompus, imposés par ces mêmes sionistes». Suit un résumé de la thèse conspirationniste bien connue sur les attentats du 11-Septembre : «Les attentats n’ont été qu’un prétexte, qu’une manipulation pour faire accepter l’image que l’on veut donner des musulmans et ainsi justifier le conflit des civilisations. Le but étant d’asseoir la domination sioniste sur le monde.»
Encore une remarque. Les articles de Leila Salem, comme beaucoup d’articles diffusés sur Internet, contiennent des «liens hypertexte». C’est-à-dire qu’en cliquant sur un mot au milieu de l’article on est renvoyé à une autre adresse contenant des informations complémentaires. Or le présent article de Leila Salem contient un paragraphe sur «l’affaire des caricatures, une manipulation néoconservatrice». On y retrouve la thèse conspirationniste, selon laquelle l’affaire des caricatures de Mahomet est le fruit d’un «plan machiavélique» concocté par qui vous savez, le principal agent des «marionnettistes» étant Daniel Pipes «un journaliste, un écrivain, un militant sioniste et un néoconservateur américain», dont Leila Salem tient à faire savoir qu’il est né à Boston, «de parents juifs qui ont quitté la Pologne pour les USA en 1939». Pipes «a rencontré, au cours de l’été 2005, Flemming Rose, responsable de la page "Kulture" du quotidien danois, Jyllands-Posten, et lui a suggéré de publier des caricatures sur l’islam» [1]. Ce paragraphe est enrichi d’un «lien hypertexte» qui renvoie à un article portant exactement le même titre, publié par le site Internet d’extrême droite, Géostratégie.com, et signé de Gilles Munier, un vieux militant fasciste devenu agent d’influence du gouvernement de Saddam Hussein (et récemment mis en examen, dans le cadre des révélations sur la corruption d’hommes politiques par les pétro-dollars irakiens). Tout se tient.
À propos de «liens hypertexte»: si l’on clique sur le nom de l’auteure, qui se présente, sur Bellaciao, comme une militante d’Attac, on voit apparaître une adresse de courrier électronique commençant par «leila_palestine_libre».
© L’Arche
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Note de la Rédaction d’upjf.org
[1] Voir, sur notre site, l’article de D. Pipes, intitulé "Les caricatures danoises et moi".
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Mis en ligne le 05 mai 2006, par M. Macina, sur le site upjf.org