9.2.09
Qaradawi, un islamiste radical
par The Investigative Project on Terrorism
par Annie Lessard, Marc Lebuis
Qaradawi est le mentor spirituel des Frères musulmans, dont l’objectif est d’instaurer un califat mondial régi par la charia. Il a justifié les bombes humaines, appelé à l’assassinat de soldats américains et britanniques en Irak, à un nouvel Holocauste, à la destruction d’Israël et à l’exécution des homosexuels. Il a aussi justifié la violence domestique envers les femmes. De grands médias occidentaux persistent pourtant à le désigner comme un modéré™. Qaradawi est plutôt un islamiste radical.
« Vivement un nouvel Holocauste, par la main des musulmans ! »
Qaradawi dirige le Conseil européen de la fatwa (« la masturbation féminine peut être mortelle ») et de la recherche. Il est interdit de territoire aux États-Unis à cause de ses enseignements haineux, de son apologie de la violence, et de ses liens avec le financement du terrorisme. Ses enseignements subversifs y sont toutefois diffusés par le biais de son site IslamOnLine. Il est l’avant-garde de l’islam politique fasciste, misogyne, homophobe, antisémite et réactionnaire dont le but est de remplacer les démocraties occidentales par la charia.
Dans les années soixante, les Frères musulmans, dont il est le chef spirituel, ont créé L’Association des étudiants musulmans des États-Unis et du Canada (MSA), qui propage l’islam radical sur les campus en Amérique du nord.
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Traduction de : Qaradawi’s Extremism Laid Bare, IPT, le 6 février 2009
Le 30 janvier 2009, des extraits d’un discours prononcé par le cheikh Yusuf Al-Qaradawi ont été diffusés sur Al-Jazeera. Dans son discours, Qaradawi a fait des remarques haineuses sur les Juifs, incitant les musulmans à remettre les Juifs à « leur place » comme Hitler l’avait fait, pour venger les actions israéliennes à Gaza dans les semaines précédentes :
« Tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux [Juifs] des
personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier
châtiment a été administré par Hitler. Avec tout ce qu’il leur
a fait - et bien qu’ils [les Juifs] aient exagéré les faits -, il a
réussi à les remettre à leur place. C’était un châtiment divin.
Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des
musulmans. »
Ce genre de vitriol n’est pas nouveau chez Qaradawi. Deux plus tôt, lors d’un « Rallye de la victoire à Gaza » tenu Doha au Qatar auquel assistait le chef politique du Hamas, Khaled Mishaal, il a prononcé un discours où il a affirmé que « le martyre est le plus grand désir d’un musulman », et que la « résistance doit se poursuivre. Qaradawi a conclu en priant d’avoir l’occasion de tuer un Juif avant sa mort :
« La seule chose que j’espère est qu’à l’approche de la fin de
mes jours, Allah me donne l’occasion d’aller sur la terre du
djihad et de la résistance, même sur une chaise roulante. Je
tirerai sur les ennemis d’Allah, les Juifs, et ils me lanceront
une bombe dessus et ainsi, je clorai ma vie en martyr. Loué
soit Allah ».
Installé au Qatar, Qaradawi est le mentor spirituel du mouvement des Frères musulmans et un dignitaire religieux populaire dans l’ensemble du monde musulman sunnite. La confrérie des Frères musulmans est un mouvement religieux égyptien né il y a 80 ans qui vise la propagation mondiale de l’islam et l’établissement de la charia, ou loi religieuse, dans les pays ayant une population musulmane. L’idéologie des FM sous-tend tous les groupes terroristes islamiques modernes, y compris le Hamas et Al-Qaïda.
Les groupes musulmans américains et les médias américains de masse dépeignent souvent Qaradawi comme un « modéré » qui représente l’islam dominant. Cette dangereuse erreur méconnaît les discours, les sermons et les écrits de Qaradawi qui ont appelé à l’assassinat de soldats américains et britanniques en Irak, au massacre des Juifs et à la destruction d’Israël, à l’exécution des homosexuels, et justifié la violence domestique envers les femmes.
Il est actuellement interdit de séjour aux États-Unis et en Grande-Bretagne en raison de sa rhétorique haineuse appelant à la violence en réponse à la soi-disant guerre de l’Occident « contre l’islam ». En septembre 2004, Qaradawi a proclamé que c’était une obligation religieuse pour les musulmans de combattre les troupes américaines et britanniques en Irak. Le communiqué, signé par Qaradawi et 93 autres dignitaires religieux, déclare que « la résistance du peuple irakien, qui oppose le djihad à l’occupation étrangère ... est un devoir de la charia incombant à tous les membres de la nation musulmane, en Irak et hors d’Irak, capables d’agir », et qu’il est « interdit à tout musulman d’offrir son soutien aux occupants. »
Il a aussi des liens avec le financement du terrorisme. Le 12 novembre 2008, le Département américain du Trésor a désigné la Union of Good (également connue sous le nom de Charity Coalition), une coalition mondiale d’organismes de bienfaisance dont Qaradawi est Président, comme une entité terroriste en vertu du décret 13224, en raison de ses activités de levées de fonds au nom du Hamas et d’organisations contrôlées par le Hamas en Cisjordanie et à Gaza.
Malgré qu’il ne peut entrer physiquement aux États-Unis, l’organisation islamiste d’actualités de Qaradawi, IslamOnline.net (IOL), a annoncé le 27 décembre 2008 qu’elle avait ouvert un bureau à Washington D.C. IslamOnline est le porte-voix de Qaradawi qui diffuse en Occident « le message de l’islam au monde ». Le site affiche plusieurs de ses fatwas controversées, telles celles qui justifient l’emploi de femmes comme bombes humaines, la pénalisation ou l’exécution des homosexuels, le divorce pour les femmes qui ne portent pas le hijab, et la mort pour les apostats de l’islam.
Parmi ceux qui minimisent l’extrémisme de Qaradawi, on retrouve certains des apologistes habituels, comme le Council on American Islamic Relations (CAIR) et le Dr. John Esposito, qui méconnaissent son radicalisme et le présentent plutôt comme un « modéré ». À de nombreuses reprises, CAIR a fait l’éloge du religieux radical, le décrivant comme un « érudit musulman notoire » même après avoir reconnu qu’il soutient les « opérations de martyre » contre des cibles israéliennes.
Dans une interview sur MSNBC le 26 juillet 2005, le directeur des services juridiques du CAIR, Arsalan Iftikhar, a décrit Qaradawi comme « l’un des plus célèbres savants musulmans au Caire » qui a affirmé de manière « non équivoque » que les attentats suicides et les actes de terrorisme « sont totalement en dehors des limites de l’islam. » C’est un mensonge éhonté, car avant 2005, Qaradawi avait exprimé son soutien aux attentats suicide et à l’assassinat de civils israéliens. De même, en 2006, le directeur national du CAIR, Nihad Awad, l’a appelé un « un savant éminent et renommé. » Peut-être que cela ne devrait pas surprendre, compte tenu que Qaradawi lui-même a confirmé son opinion favorable du CAIR dans une interview de novembre 2002 sur Al-Jazeera, se référant à l’organisation comme « nos frères là-bas [en Amérique] ».
De même, Esposito, directeur du Centre Prince Alwaleed Bin Talal pour le dialogue islamo-chrétien à l’Université de Georgetown, inclut Qaradawi dans son échantillon de « penseurs musulmans, chefs religieux et mouvements islamiques dominants de l’Égypte à l’Indonésie et de l’Europe à l’Amérique » qui proposent « une interprétation réformiste de l’islam et de sa relation à la démocratie, au pluralisme et aux droits de l’homme. »
De grands médias américains comme le Washington Post, le Los Angeles Times, l’Associated Press et le Christian Science Monitor ont aussi scandaleusement dépeint Qaradawi comme un « modéré » malgré ses attaques verbales.
Lorsqu’en septembre 2008 Qaradawi a décrit les musulmans chiites comme des « hérétiques » qui cherchent à infiltrer les sociétés sunnites et à attiser les tensions sectaires dans tout le Moyen-Orient, l’Associated Press a décrit le Cheikh comme « une personne très respectée dans tout le Moyen-Orient ... [qui] a également participé à de nombreux dialogues musulmans et interconfessionnels de réconciliation. » Le Los Angeles Times a fait de même, appelant Qaradawi, malgré ses remarques incendiaires, un « éminent dignitaire religieux modéré ».
Juste avant la guerre en Irak en 2003, le Christian Science Monitor a décrit Qaradawi comme « un religieux égyptien modéré », tandis que le Washington Post le présentait comme « un religieux musulman populaire qui est souvent considéré comme une voix modérée dans le monde arabe », en dépit de ses déclarations de l’époque appelant ceux qui meurent en résistant à l’occupation de l’Irak des « martyrs ».
L’exemple le plus énorme est peut-être l’article paru en février 2003 dans le Washington Post où Qaradawi est décrit comme un « franc-tireur » et une personne qui est « considérée comme la voix de la modération. » L’article va jusqu’à l’appeler un « réformateur » qui « cherche à créer un courant nouveau et modéré dans la pensée islamique. »
Les appels répétés de Qaradawi à la violence, et sa glorification de celle-ci, ne sont jamais mentionnés dans ces articles, ce qui empêche d’évaluer sa réputation de modéré dans un contexte approprié. Le fait de continuer à l’appeler un « modéré » est une injustice, en particulier pour les modérés authentiques dont les voix sont écartées des discussions.
La persistance à taire le radicalisme de Qaradawi, malgré les preuves, est alarmante. La quête de leaders musulmans modérés avec lesquels on peut transiger ne signifie pas que nous devrions nous accommoder d’une personne qui, bien que populaire, prône et soutient des vues qui non seulement sont contraires aux intérêts américains, mais présentent aussi pour nous une réelle menace physique. Dans l’intérêt d’appeler un chat un chat, appelons Qaradawi exactement ce qu’il est : un islamiste radical.
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