Les Arabes contre le Hamas
22 janvier 2008 - Le Flash info du Jerusalem Post édition française
Un rédacteur en chef arabe influent a blamé lundi 21 janvier le Hamas, l’accusant d’être responsable de la crise à Gaza et d’agir "stupidement" en tirant des roquettes contre Israël. Au même moment, des sources palestiniennes proches du Hamas confiaient que certains leaders du mouvement avaient donné pour instruction aux factions palestiniennes d’arrêter les tirs de Kassam et de mortier contre Israël.
Ismaël Haniyeh, Premier ministre du gouvernement du Hamas à Gaza, ferait partie des hommes à avoir soutenu cette décision. En revanche, d’autres dirigeants du Hamas, dont Mahmoud Zahar, Said Siam et Ahmed Ja’bari - commandant des Ezzedine Kassam, la branche militaire du Hamas - ont rejeté cette décision.
Abdel Rahman Rashed, un saoudien directeur général de la télévision pan-arabe Arabiya, a déclaré que le Hamas était responsable de la souffrance des 1,5 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza. "Le Hamas a fait un acte stupide en donnant aux Israéliens l’excuse pour lancer des représailles pour quelques vieilles roquettes", a écrit Rashed dans le journal arabophone londonien Asharq al-Awsat. "Avant cela, le Hamas a commis un crime grave contre le peuple palestinien en renversant l’Autorité palestinienne [dans la bande de Gaza]. Les Palestiniens de la bande de Gaza ont beaucoup souffert à cause du Hamas. Le Hamas ramène les Israéliens dans la bande de Gaza après qu’elle a été délivrée de leur présence par les groupes armés".
Rashed est considéré par de nombreux journalistes arabes comme le porte-parole officieux de la famille royale saoudienne. Il était auparavant le rédacteur en chef du journal saoudien Asharq al-Awsat et ses articles reflètaient souvent le point de vue de l’administration saoudienne.
Les officiels de l’Autorité palestinienne à Ramallah se sont joints au blâme, accusant le Hamas de provoquer la crise humanitaire à Gaza.
ISRAËL - AUTORITE PALESTINIENNE
Réunion d’urgence à l’ONU sur la situation à Gaza
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit mardi 22 janvier pour évoquer la détérioration de la situation humanitaire dans la Bande de Gaza après la fermeture par Israël de tous les points de passage.
Cette réunion, à la veille de consultations du conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, se tiendra à la demande de la Ligue arabe qui s’est elle-même réunie en urgence lundi au Caire pour discuter de la situation à Gaza.
"Le conseil de la Ligue arabe demande que des mesures appropriées soient prises par le conseil de sécurité pour mettre fin immédiatement à cette série d’attaques contre les nôtres, en particulier dans la Bande de Gaza", a déclaré aux journalistes Riyad Mansour, l’observateur palestinien aux Nations unies.
Mansour et les ambassadeurs arabes auprès des Nations unies ont pressé le conseil d’adopter une résolution pour exprimer son inquiétude sur la situation à Gaza et demander à Israël de rouvrir ses frontières.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé lundi le Premier ministre Ehoud Olmert à prêter la plus grande attention aux événements en cours dans la Bande de Gaza et dans le sud d’Israël.
Ehoud Barak à Paris
Le ministre de la Défense Ehoud Barak est attendu à Paris mardi 22 janvier. Il rencontrera le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères français.
Lundi, la France avait vivement condamné l’action d’Israël à Gaza, la qualifiant de “punition collective”.
Jeudi, Barak doit se rendre à Davos en Suisse pour participer au Forum économique mondial. Il rencontrera le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Salaam Fayad et l’envoyé spécial pour le Quartet Tony Blair.
Mahaneh Yehuda fête Tou Bichvat
Le marché central de Jérusalem - Mahaneh Yehuda - accueille mardi 22 janvier des événements festifs et culturels à l’occasion de Tou Bichvat.
Les célébrations, qui dureront 4 heures, commenceront à midi et seront gratuites pour le public.
La mairie de Jérusalem organise pour la 8 è année des festivités au marché de Mahaneh Yehuda à l’occasion de Tou Bichvat. Malgré la pluie, elles devraient rencontrer le succès traditionnel avec lequel elles sont accueillies tous les ans dans ce qui est devenu une tradition.
Jérusalem accueille une conférence contre le racisme
Une conférence sur le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme, qui rassemble des Israéliens et des Européens, débute à Jérusalem mardi 22 janvier.
Le séminaire de deux jours, auxquels participeront 12 officiels éminents de l’éducation représentant 11 pays différents - dont le ministre de l’Education belge et les vice-ministres de l’Education de Pologne, de Roumanie et de la République tchèque - prévoit une visite du mémorial de Yad Vashem ainsi que des séances de travail au ministère des Affaires étrangères.
Le juge ordonne la libération d’une “rebelle” des implantations
L’une des 7 jeunes filles des implantations arrêtées il y a trois semaines a été libérée lundi 21 janvier par le juge Noam Solberg du tribunal de Jérusalem. Les jeunes filles ont été transformées en symboles du rejet de la légitimité du système judiciaire de l’Etat.
La libération soudaine a été interprétée par le mouvement des implantations comme une victoire.
Les jeunes filles, des mineures âgées de 13 à 15 ans, toutes étudiantes à l’école de filles de Ma’aleh Levona, réputée pour son sionisme religieux d’extrême-droite, ont refusé de décliner leur identité pendant les trois semaines de leur incarcération.
La police avait déclaré qu’elle ne les libérerait pas tant qu’elles ne déclineraient pas leur identité. Mais suite à la décision du tribunal, la police a été contrainte de libérer au moins l’une d’elles sans l’avoir identifiée.
Le refus des jeunes filles de s’identifier était, selon elles, une protestation consciente contre ce qu’elles considèrent être le système légal “corrompu” de l’Etat.
“Nous ne reconnaissons pas les lois de l’Etat”, a déclaré l’une des jeunes filles lundi au moment de sa libération. “Je crois que le peuple juif devrait être gouverné par les lois de la Torah, pas par les lois écrites par les goim. Par ailleurs, la plupart des Israéliens n’ont pas foi dans la Knesset qui est pleine de gens qui ne sont pas honnêtes. Nous avons besoin de dirigeants différents, plus purs”.
Les 7 mineures ont été arrêtées pour leur implication dans la construction de l’avant-poste de Givat Ha’or, dans les environs de Beit El. Elles ont été inculpées pour avoir pénétré une zone militaire illégalement.
Manifestations à Rafiah et Erez
Les garde-frontières égyptiens ont tiré en l’air et utilisé des canons à eau pour repousser des centaines de femmes palestiniennes qui protestaient à la frontière de Rafiah, demandant que les points de passage permettant aux hommes et aux marchandises de passer entre Gaza et Israël soient réouverts.
Ils ont été fermés par une décision du ministre de la Défense Ehoud Olmert depuis jeudi 19 janvier.
Des témoins oculaires ont rapporté qu’une quinzaine de femmes avaient été blessées dans des affrontements avec les soldats égyptiens. Elles ont été évacuées du passage de Rafiah dans des ambulances palestiniennes.
Les témoins ont déclaré avoir vu des milliers de femmes agiter des drapeaux du Hamas du côté palestinien de la frontière avec l’Egypte.
Le passage de Rafiah avait été le terrain d’affrontements entre les Palestiniens de Gaza et les Egyptiens il y a un mois quand Israël avait exigé sa fermeture de manière à contrôler des centaines de pèlerins qui revenaient de la Mecque.
Par ailleurs, une manifestation oppose au passage d’Erez des Arabes israéliens menés par le député Ahmed Tibi, qui protestent contre les mesures d’Israël à Gaza, à des manifestants de droite menés par le député Effi Eitam. Ceux-ci protestent contre les tirs de roquettes.
Barak a décidé ce matin d’alléger le “siège” de Gaza. Du fuel - avec lequel est produit de l’électricité - et des médicaments ont été autorisés à pénétrer.
Olmert célèbre la “loi du retour” à l’occasion de Tou Bichvat
“La loi la plus importante qui ait jamais été édictée par la Knesset est la “loi du retour”, a expliqué le Premier ministre Ehoud Olmert à des écoliers de Benyamina mardi 22 janvier.
Olmert leur a donné un cours d’éducation civique de 40 minutes pour marquer la fête de Tou Bichvat et le 59 è anniversaire de la Knesset.
“Si vous avez un jour une question, vous pouvez me téléphoner à Jérusalem”, a dit Olmert aux enfants. “Dites seulement que j’étais votre professeur et ils vous transmettront sur mon poste de téléphone”.
Rice souhaite des “solutions créatives”
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré aux journalistes qui l’accompagnaient à Berlin mardi 22 janvier, qu’elle s’était adressée aux Israéliens, leur enjoignant d’être vigilants sur l’évolution de la situation à Gaza.
“Personne ne veut que des civils innocents de Gaza souffrent, aussi nous nous sommes adressés aux Israéliens pour leur demander d’éviter qu’une crise humanitaire ne se développe à Gaza”, a-t-elle expliqué.
Rice s’est également exprimée sur la situation à Sderot, la qualifiant “d’intolérable”.
Elle a déclaré que des “solutions créatives” devaient être trouvées, comme d’accroître le rôle de l’Autorité palestinienne aux passages qui rattachent Gaza à Israël.
Ils ont été fermés par ordre du ministre de la Défense Ehoud Olmert depuis jeudi.
Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza depuis l’été dernier, expulsant ou emprisonnant tous les sympathisants et représentants de l’Autorité palestinienne.
Des experts politiques ont déclaré que la fermeture de Gaza et la pression qui y était exercée avaient pour but d’affaiblir le Hamas au profit de l’Autorité palestinienne.
Contrairement au Hamas qui avait appelé à une interruption des discussions entre Israël et les Palestiniens suite aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé aujourd’hui qu’elles devaient “tout au contraire être poursuivies”.
Depuis la conférence d’Annapolis, une équipe de négociateurs israéliens conduite par la ministre des Affaires étrangères Tsipi Livni est en contact constant avec une équipe palestinienne conduite par l’ancien Premier ministre de l’Autorité palestinienne Ahmad Quoureï.
Par ailleurs, 5 kassams ont été tirés aujourd’hui contre Sderot.
Un tireur palestinien a visé des agriculteurs qui travaillaient dans un champ du kibboutz Ein Hashlosha, sans faire de blessés.
Mardi dernier, un tireur palestinien avait abbatu un jeune volontaire équatorien alors qu’il travaillait dans un champ de pommes de terre de ce kibboutz.
Succès pour le cinéma israélien
Le film israélien “Bophore” a passé avec succès les dernières selections pour les Oscars. Il concourera parmi 5 autres films dans la catégorie “meilleur film étranger”.
La cérémonie des Oscars se déroulera le 24 février.
Les Juifs français lancent une initiative pour développer les écoles juives en France
Les organisations juives françaises se sont rassemblées pour créer un nouveau fond de 25 millions d’euros qui financera le développement des écoles privées juives.
La nouvelle fondation Gordin, crée par le Fond social juif unifié, la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la Fondation Rothschild, le Fond Rachi et des donateurs privés, se concentrera sur la rénovation des bâtiments scolaires et la construction d’écoles.
Selon l’homme d’affaire et philanthrope français Pierre Besnainou, président du Fond social juif unifié, un tiers des 100 000 Juifs français étudient dans des écoles juives privées, un autre tiers dans des écoles publiques et le dernier tiers dans des écoles privées chrétiennes. Près de la moitié des élèves juifs qui étudient dans des écoles privées chrétiennes le font parce que le niveau de ces écoles est meilleur, estime Besnainou.
Une grande partie des fonds ira à la rénovation des écoles dont certaines fonctionnent depuis plus de 10 ans dans des bâtiments en pré-fabriqué.
"La prochaine étape sera d’investir plus dans l’enseignement qui porte sur l’hébreu et Israël", commente Besnainou. "Le pourcentage de mariages mixtes est de 60%, mais il baisse à 30-40% pour ceux qui ont étudié dans des écoles juives. 70% à 80% de ceux qui font leur aliah sont issus des écoles juives".
INTERNATIONAL
Sarkozy reçoit Musharraf
Nicolas Sarkozy reçoit mardi 22 janvier à l’Elysée son homologue pakistanais Pervez Musharraf, qui vient d’entamer une tournée européenne de 8 jours.
Cette visite intervient sur fond de violences renouvellées au Pakistan depuis l’assassinat de Benazzir Bhutto, leader de l’opposition.
Des groupes islamistes affiliés aux Talibans et à Al-Quaïda opèrent sur le territoire pakistanais avec pour objectif affiché de renverser le pouvoir de Musharraf, allié des Etats-Unis, et de destabiliser l’équilibre précaire de la région.
Mardi, des militants pro-talibans présumés ont attaqué une base de l’armée pakistanaise près de la frontière avec l’Afghanistan, tuant 5 soldats et en blessant 7 autres. L’armée a riposté à cette attaque, "causant de lourdes pertes" aux assaillants, dans la localité de Ladha Fort, selon un communiqué de l’armée.