Par FRANK TAPIRO
Dieudonné lance une liste Antisioniste aux élections européennes. En se positionnant comme antisioniste, il nie l’existence même d’Israël et conteste le droit aux Juifs de posséder leur propre pays, tout en s’adressant aux antisémites de tous bords qui ont trouvé une tribune pour déverser leur haine sans risque puisqu’il n’y a pas de loi contre l’antisionisme, comme il en existe une contre l’antisémitisme. Si vous êtes choqués par cette liste, allez voter en arborant le badge sioniste.
--------------------------------------------------------------------------------
Une fois de plus, la démocratie montre qu’elle ne sait pas se prémunir contre ses ennemis. Dieudonné lance une liste Antisioniste aux élections européennes non pas pour apporter une nouvelle vision de l’Europe, mais pour faire rejaillir du passé les vieux démons qui ont traumatisé l’Europe de 1933 à 1945.
Le projet européen, qui a été fondé sur les valeurs de paix afin d’incarner « le continent des matins calmes » (Guillaume Klossa), se doit de réagir face à ce monstre qui confond manipulation et liberté d’expression. Si on considère aisément que l’antisionisme moderne est la fausse barbe de l’antisémitisme, on ne peut imaginer qu’une telle liste puisse faire partie du scrutin qui comporte quelques failles dans lesquelles Diabledonné, pardon, Dieudonné, s’immisce.
Le sionisme est le rêve qu’ont fait quelques hommes et femmes à la fin du xixe siècle, qui envisageaient la création d’un Etat juif pouvant accueillir tous les juifs de la diaspora. C’est une revendication politique, culturelle et religieuse. Depuis mai 1948, ce rêve est devenu une réalité. On pourrait donc estimer que parler de sionisme n’a plus de sens aujourd’hui et qu’on devrait plutôt parler d’israélisme pour être plus cohérent avec la réalité d’Israël. Même si cette dialectique est acceptable, il ne faut pas tomber dans le piège que tend Diabledonné. En se positionnant comme antisioniste, il nie l’existence même d’Israël et conteste le droit aux Juifs de posséder leur propre pays, tout en s’adressant aux antisémites de tous bords qui ont trouvé une tribune pour déverser leur haine sans risque puisqu’il n’y a pas de loi contre l’antisionisme, comme il en existe une contre l’antisémitisme. Etre antisioniste aujourd’hui, c’est prôner la destruction de l’Etat d’Israël.
On en revient bien à l’époque où Israël n’était encore qu’un rêve pour les uns et un cauchemar pour les autres. Un cauchemar pour ceux qui estimaient après guerre « qu’on n’avait pas fini le boulot ». Un cauchemar pour ceux qui voyaient arriver une poignée de Juifs, dévastés par les camps de la mort, mettre tout ce qu’il leur restait d’énergie pour braver le protectorat britannique afin de pousser la Société des Nations à les écouter et les reconnaître. Un cauchemar pour tous ceux qui avaient peur des lumières d’humanisme, de paix et de démocratie qu’ils véhiculaient dans leur culture. Un cauchemar pour ceux qui voulaient les rejeter à la mer ou les réduire en cendres.
Israël est désormais une réalité et demeure un pays de rêve pour ceux qui y vivent, malgré les tourments que ce pays traverse. Recherche médicale de pointe, hautes technologies, Prix Nobel, agriculture avant-gardiste, Israël est un exemple pour de nombreux pays qui le regardent comme une pépite qui a toujours un temps d’avance. Israël est la seule démocratie du Proche-Orient qui permet à ses ressortissants arabes de voter aux élections. L’université hébraïque de Jérusalem est le deuxième centre mondial d’étude de l’Islam. Israël est le meilleur exemple qu’on puisse donner à l’Europe.
Si vous êtes choqués par cette liste, allez voter en arborant le badge sioniste. Cet acte citoyen, symbolique et responsable est une fusion de l’esprit européen et de l’esprit sioniste, démocrate, humaniste et pacifique.
Le badge est l’image d’une fusion de l’esprit européen et de l’esprit sioniste, démocrate, humaniste et pacifique.”
http://www.tribunejuive.fr/La-derniere-tentation-de-Dieudonne
