25.4.08

CHAMBRES A GAZ, LEPEN PERSISTE....

Le Pen persiste : il avait été condamné avec sursis. Peut-être ce sursis doit-il être cassé ?


J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP

http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/25/01002-20080425ARTFIG00355-les-chambres-a-gaz-detail-de-la-guerre-le-pen-persiste.php
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«J'ai dit que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale : ça me paraît tellement évident»
, explique Jean-Marie Le Pen.
Le président du Front national emploie de nouveau le terme «détail» qui lui a valu plusieurs condamnations judiciaires, dans une interview au mensuel «Bretons». Interview dont il affirme avoir «interdit» la publication.
Le président du Front national Jean-Marie Le Pen répète dans une interview au magazine régional «Bretons» paru vendredi qu'il lui paraît «tellement évident» que «les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale». Sa première utilisation de ce mot date de 1987 sur l'antenne de RTL. En 2005 déjà, dans un entretien à la BBC, Jean-Marie Le Pen avait de nouveau employé ce mot.
Dans la suite des échanges avec le journaliste de ce mensuel diffusé en Bretagne et en région parisienne, Jean-Marie Le Pen rappelle le nombre de morts total de la seconde guerre mondiale, en avançant le chiffre de «50 millions de morts». Mais le journaliste l'interrompt, lui disant que «le problème n'est pas de savoir le nombre (de morts) mais la manière dont ils ont été tués», et que l'on a «déporté des gens pour les amener dans des camps juste pour les faire tuer». «Mais ça, c'est parce que vous croyez à ça. Je ne me sens pas obligé d'adhérer à cette vision-là. Je constate qu'à Auschwitz il y avait l'usine IG Farben, qu'il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. À ma connaissance, ceux-là n'ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés», répond le président du FN.
Alors que le journaliste rétorque que des travaux d'historiens de toute sensibilité politique ont montré la réalité de la déportation à fin d'extermination, Jean-Marie Le Pen répond : «Ce n'est pas le problème. Je n'ai pas contesté, j'ai dit que c'était un détail. En quoi cela méritait-il 150 millions d'amendes ? Est-ce un pays de liberté où une phrase, si contestable soit-elle, et prononcée par un homme public, mérite 150 millions d'amende, et la mise à l'index de l'individu, et de son parti ?», ajoute-t-il, en allusion à la procédure judiciaire qui avait suivi sa première utilisation de ce mot en 1987.
Vendredi, le président du FN a affirmé qu'il avait «interdit» au magazine régional de publier l'entretien. «Le magazine 'Bretons' publie sous mon nom un interview dont il a d'ailleurs diffusé avant parution des extraits qui se veulent provocateurs», a déclaré Jean-Marie Le Pen dans un bref communiqué. «Non seulement je n'ai pas autorisé 'Bretons' à publier cet interview, mais je le lui ai interdit expressément par lettre recommandée il y a déjà 15 jours», ajoute-t-il.
Une France «à majorité musulmane»
Dans cette interview, Jean-Marie Le Pen parle beaucoup de ses rapports avec la Bretagne, sa région d'origine, et parle aussi d'immigration. Il explique qu'il n'est «pas sûr» que la France existera encore dans 50 ans, affirmant que «sur le papier» elle sera «à majorité musulmane», comme c'est le cas aujourd'hui selon lui à «Roubaix», «Marseille», ou dans la «banlieue parisienne, ou en sortant du métro vous vous trouvez à Tombouctou ou Casablanca». «La population musulmane qui s'implante à Quimper ne met pas la coiffe. Elle met le voile. Et la Bretonne qui habite ce quartier de Quimper, elle met aussi le voile pour ne pas avoir de problèmes», dit-il.