28.4.08

QUAND ISRAEL NE FAIT PLUS CONFIANCE EN LA FINUL

Par Sophie Castella
pour Guysen International News

Selon des sources du gouvernement israélien, la FINUL aurait intentionnellement dissimulé des informations sur le renforcement du Hezbollah depuis quelques mois, et ce, afin d’éviter un conflit avec la milice chiite. Une décision qui est loin de plaire à Israël, à l’heure où plusieurs rapports font état des préparatifs de guerre du Hezbollah.

Ces six derniers mois, les soldats de la FINUL auraient caché au moins 4 incidents survenus avec des membres du Hezbollah.
Une découverte qui a attisé la colère de Tsahal et du ministère israélien des Affaires étrangères.

Et c’est le commandant de la FINUL, le général major Claudio Graziano, qui se trouve être dans la lorgnette des responsables israéliens.
Selon des officiers de Tsahal, ce dernier "ne rapporte qu’une partie des faits pour éviter l’embarras et un conflit avec le Hezbollah".
"Certaines personnes tentent d’induire le conseil de sécurité en erreur et de dissimuler tout ce qui a trait au renforcement du Hezbollah", soutiennent-ils.

La semaine dernière, un rapport du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, avait mentionné un incident survenu début mars entre les soldats de la FINUL et des "hommes armés". Là encore aucun autre détail n’avait alors été divulgué.

Mais le lendemain, Haaretz avait révélé que cet incident était en réalité une altercation entre la FINUL et des membres du Hezbollah. Ces derniers conduisaient un camion rempli d’explosifs et ont menacé les soldats italiens de la FINUL avec des armes. Et au lieu d’utiliser la force, comme il était de mise, les soldats ont quitté les lieux.

En raison d’une grande pression exercée par les officiers de la FINUL, cet incident est longtemps resté secret. Une fois révélé, les Forces de l’ONU se sont vus forcés de l’admettre.

D’après leur porte-parole, Yasmina Bouziane, cette altercation aurait eu lieu dans la ville de Tyre au sud du Liban, entre la FINUL et 5 hommes armés.

Un jour après ces révélations, un second rapport a été publié contenant cette fois-ci tous les détails de l’incident, et précisant que c’était bien la première fois qu’un tel évènement se produisait. Une affirmation qui a de nouveau suscité la colère d’Israël.

Selon une source de la sécurité d’Israël, de nombreux incidents de la sorte se sont en effet déroulés ces derniers mois. Des accusations à laquelle la FINUL n’a pas cru bon de répondre.

Et pour Israël, ce silence est révélateur. Révélateur d’un dysfonctionnement au sein des Forces intérimaires, lesquelles dissimulent des informations, et tente d’en minimiser l’impact une fois que celles-ci sont révélées.

Et pendant que la FINUL essaie d’éviter le conflit, le Hezbollah continue à se renforcer. C’est ce qu’a affirmé le journal The Guardian, dimanche 27 avril.

D’après ce quotidien britannique, l’organisation terroriste dirigée par Hassan Nasrallah serait en plein préparatif en vue d’une nouvelle guerre contre Israël.
Course à l’armement auprès de ses alliés, recrutement intensif et camps d’entraînement, les leaders de la milice chiite multiplient les moyens de renforcer leur arsenal militaire.

Selon des observateurs internationaux présents sur le terrain, des centaines voire des milliers d’hommes ont été envoyés dans des camps d’entraînement à Bekaa, en Syrie et en Iran.
Pour l’un des membres du Hezbollah, la question aujourd’hui n’est donc pas de savoir si le Hezbollah attaquera Israël, mais plutôt quand Hassan Nasrallah donnera son feu vert.

Des informations inquiétantes pour Israël compte tenu du rapport publié le mois dernier par l’ONU. Selon ce document, le Hezbollah poursuivrait son armement malgré la résolution 1701, et posséderait à ce jour 10 000 roquettes de longue portée et 20 000 de courte portée.

Par ailleurs, le Hezbollah aurait également procédé à un renforcement de ses troupes dans le sud du Liban en dépit de l’interdiction internationale de toute présence de la milice chiite dans cette région.

Face à une FINUL en perte de vitesse sur le terrain, ces rumeurs sont d’autant plus inquiétantes.