18.4.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

A LA UNE

Vers une réoccupation de Gaza par Tsahal ?

Selon Tsahi Hanegbi, Israël ne pourra éviter, à moyen terme, d'intervenir massivement dans les territoires autonomes palestiniens.

Réagissant à la mort des trois soldats de la Brigade Guivati, et aux nombreux accrochages qui ont eu lieu cette semaine, le président de la Commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, a déclaré jeudi, sur les ondes de Galéi Tsahal, la radio de l’armée, qu’Israël n’avait d’autre choix que de "réoccuper" la bande de Gaza.

Selon Hanegbi, l’objectif stratégique numéro un de l’Etat hébreu doit être de provoquer la chute du gouvernement Hamas ; «or pour y parvenir», a-t-il ajouté, «il faut obligatoirement entrer en territoire palestinien et en avoir le contrôle pendant un certain temps».
Il a par ailleurs précisé être conscient du prix élevé que la mise en œuvre d’une telle opération peut exiger, tant sur le plan sécuritaire qu’au niveau de la diplomatie internationale.

Sécurité

Vingt six activistes palestiniens arrêtés


Les forces de Tsahal ont lancé, dans la nuit de mercredi à jeudi, une vaste opération visant à capturer des palestiniens recherchés pour leur implication dans des attentats contre des civils et des militaires. Quinze activistes ont été arrêtés dans la ville de Naplouse, au cours de plusieurs opérations qui n’ont fait aucun blessé parmi les soldats israéliens, et onze autres en diverses localités de Judée-Samarie.
Ashkelon sous les tirs de Qassam

Le maire d’Ashkélon, Roni Mahatsari, a déclaré en réaction aux tirs de roquettes sur la ville, jeudi matin, qu’il fallait tout mettre en œuvre pour que «durant la fête de Pessah, qui est d’abord la fête de la libération, les habitants du sud d’Israël ne soient pas à la merci du terrorisme venu de la bande de Gaza».

Il a par ailleurs appelé le gouvernement à «agir fermement et sans interruption» contre les milices palestiniennes : «Nos responsables ont décidé de mettre un terme aux opérations militaires il y a près d’un mois», a-t-il ajouté, «pour ne les reprendre qu’avec la mort des trois soldats de la Brigade Guivati, mercredi, à Gaza : c’est trop peu, et c’est trop tard».

Politique

Iran, Autorité palestinienne et Syrie

Dans un entretien accordé au journal Haaretz, et publié dans l’édition de jeudi, le Premier ministre Ehud Olmert s’adresse directement aux israéliens, à l’approche de la fête de Pessah : «Je tiens à le dire à tous nos citoyens : l’Iran ne deviendra pas une puissance nucléaire».

Selon le chef du gouvernement, la communauté internationale déploie des efforts intenses en ce sens, «et je suis convaincu qu’en définitive», a-t-il ajouté, «cette action diplomatique empêchera Ahmadinejad de doter son pays d’armes non conventionnelles».

Au cours de cet entretien, le premier qu’il accorde à la presse écrite depuis le début de l’année, Ehud Olmert a également tenu pour «probable» la finalisation d’un accord entre israéliens et palestiniens, avant fin 2008. A ce jour, a-t-il néanmoins précisé, la question du statut définitif de Jérusalem n’a pas encore été abordée, ni dans le cadre des discussions qu’il mène avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ni au cours des rencontres organisées entre Tsipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, et le chef des négociateurs palestiniens, Ahmed Qoréï.
Enfin, concernant la Syrie, dont le président, Bachar el Assad, vient d’annoncer qu’une «confrontation armée» avec l’Etat hébreu était «possible», Olmert a déclaré : «Je sais exactement ce que veulent les syriens, et je pense qu’ils savent aussi ce que veut l’Etat d’Israël, et ce que nous attendons du processus de paix».

Autorité palestinienne

Le terrorisme ne sera pas récompensé

Après les vives polémiques suscitées en Israël par la décision du président Mahmoud Abbas de décerner un insigne d’honneur, en l’occurrence la "Médaille de Jérusalem", à de jeunes femmes terroristes détenues en Israël pour leur implication dans des massacres de civils, les responsables de l’Autorité palestinienne ont fait savoir jeudi qu’ils renonçaient à cette gratification.

La publication de l'identité des "lauréates", la veille, avait soulevé l’indignation de nombreux politiciens israéliens, dont certains, parmi lesquels le député Guidon Saar (Likoud), avaient même appelé à suspendre les négociations actuellement en cours avec le gouvernement de Mahmoud Abbas : «Nous ne sommes pas censés encourager ceux qui transforment nos assassins en héros», a notamment déclaré le parlementaire, avant d’ajouter que le président palestinien cherchait selon lui à donner une image de modéré aux pays occidentaux, mais révélait sa véritable nature, ainsi que celle de son entourage politique, lorsqu’il s’adressait à son peuple.

Etranger

Ahmed Tibi fait l'unanimité de la presse arabe


L’incident qui s’est récemment produit à Doha, capitale du Qatar, au cours duquel le député arabe israélien Ahmed Tibi (Taal) a déclaré, devant les invités du Forum de la Démocratie, parmi lesquels Tsipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères, que l’Etat hébreu n’est pas un Etat démocratique, continue à susciter les commentaires de toute la presse arabe.

Dans son édition de mercredi, le journal A-Raya titrait notamment : «La démocratie de Livni résiste difficilement aux paroles de Tibi». Pour sa part, A-Sharq estimait que les propos d’Ahmed Tibi «ont fait l’effet d’une véritable bombe dans la salle où se déroulaient les débats», parce qu’ils ont révélé "la grande falsification" israélienne. Enfin, Al-Watan a publié une déclaration du parlementaire arabe dans laquelle il s’estime «victime des partis de droite qui siègent à la knesset».
Mahmoud A-Zahar compare les palestiniens aux insurgés de Varsovie

Un des leaders du Hamas à Gaza, Mahmoud A-Zahar, a publié dans l’édition de jeudi du Washington Post un article intitulé «Pas de paix sans le Hamas», dans lequel il dénonce les pourparlers que mènent actuellement Israël et l’Autorité palestinienne : «Tandis que la Secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, tente de convaincre les forces d’occupation de lever quelques dizaines de barrages sans importance sur les cinq cents points de contrôle disséminés dans les territoires palestiniens», écrit-il, «ces mêmes forces décident de bloquer les livraisons d’essence vers la bande de Gaza».

S’inscrivant par ailleurs dans les traces de Yasser Arafat qui, chaque année, dépêchait rituellement une délégation de l’OLP en Pologne pour prendre part aux commémorations de l’insurrection du ghetto, et dénoncer «le nouveau fascisme israélien», A-Zahar écrit : «Il y a soixante-cinq ans, les juifs courageux de Varsovie ont défendu leur peuple dans un esprit de sacrifice absolu ; aujourd’hui, nous autres gazaouis, qui vivons dans la plus grande prison du monde, ne pouvons faire moins que ce qu’ils accomplirent à l’époque».
Clôture de la visite de Shimon Pérès à Varsovie

Le président israélien Shimon Pérès a terminé sa visite en Pologne, jeudi après-midi, en prononçant un discours en hébreu, devant les membres du Sénat polonais, consacré au soulèvement du ghetto de Varsovie. Très remarquée par la presse locale, l’allocution de Shimon Pérès a été qualifiée « d’historique » par certains journalistes.

Des arabes israéliens en Afrique du Sud

Les familles des treize citoyens arabes israéliens tués lors du soulèvement d’octobre 2000, au début de la seconde Intifada, enverront une délégation en Afrique du Sud, samedi prochain, pour y débattre avec des organisations locales «des mesures à prendre pour traîner devant la justice internationale les policiers impliqués dans les événements d’octobre».

Les représentants des familles seront entourés par des responsables du centre Adela et de Shaouki Hatib, qui dirige le Haut-Comité d’observation de la population arabe israélienne.

Ce dernier a notamment déclaré : «Après la décision lamentable du Conseiller juridique de l’Etat, qui a appelé à fermer les dossiers des assassins des treize citoyens arabes sacrifiés, nous avons voulu agir par tous les moyens démocratiques possibles, à l’intérieur comme à l’extérieur d’Israël, pour que les coupables soient enfin punis». Selon Hatib, des rencontres sont prévues avec des familles sud-africaines, dont les membres ont été tués à l’époque du régime d’apartheid.

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