18.10.07

IRAN : LES CONTRADICTIONS MILITAIRES DE L'ADMINISTRATION BUSH

Les Etats-Unis pourraient renoncer à leur projet de bouclier antimissile en Europe si l’Iran suspendait son propre programme d’enrichissement de l’uranium, a indiqué Daniel Fried, le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires européennes.

Selon les Etats-Unis, le système antimissile, que Washington veut installer en Pologne et en République tchèque, est conçu pour contrer la menace des missiles balistiques et nucléaires des mollahs. Les Etats-Unis promettent de renoncer à ce système antimissile si l’Iran renonçe à ses programmes nucléaires et balistiques.

Le programme balistique des mollahs est un dérivé du programme balistique Nord Coréen qui la particularité de produire des missiles qui explosent en phase d’essai ! Le soi-disant programme balistique des mollahs est encore plus fantomatique que l’original.

Par ailleurs la distance qui sépare l’Iran des Etats-Unis n’est actuellement couverte par aucune technologie balistique existante même chez les américains. En un mot, il n’y a pas de menace balistique iranienne contre les Etats-Unis.

Pour ce qui est de la fabrication d’une bombe, très récemment les mollahs ont autorisé l’inspection d’un centre de production de plutonium et les inspecteurs de l’AIEA ont constaté que les mollahs ne maîtrisaient pas cette technologie, exit donc les hypothèses sur une technologie de bombe de type Fat Man. Pour ce qui de l’uranium enrichi à des fins militaires, les mollahs devront disposer de centaines de milliers de centrifugeuses en activité pendant une longue durée pour produire un petit arsenal nucléaire (inefficace en l’absence de missiles pour les véhiculer) et pour l’heure ils arrivent à peine à aller au-delà d’un infime pourcentage d’enrichissement.

Les craintes de George Bush sont donc infondées, et l’évocation de la « troisième guerre mondiale » n’est qu’une variante de sa formule fétiche : « toutes les options sont sur la table » . Ce qui est faux : l’option d’un changement de régime avec des vrais opposants (pas des Chalabis iraniens) n’est pas sur la table, ni chez Bush ni chez ses possibles successeurs.

En revanche, la déclaration sur un possible retrait su projet du bouclier ne s’adresse pas à nos mollahs mais à leur allié Poutine qui voit ce projet comme une menace pour la Russie. Les américains indiquent à Poutine ce qu’il lui reste à faire : obtenir une suspension de la politique de surenchère nucléaire qui plaît tant aux mollahs. Les américains veulent souffler et casser le bluff nucléaire des mollahs. D’ailleurs l’auteur de la proposition (Daniel Fried) a affirmé avoir soumis l’idée aux Russes qui sont selon lui plutôt « intéressés ».

Pourquoi la proposer aux Russes ? L’assouplissement sur le bouclier n’a été qu’un début : dans la foulée ce même 17 octobre George Bush s’est montré très mielleux avec Poutine louant sa coopération exemplaire au Conseil de Sécurité. L’affaire du bouclier est un exemple des choix désastreux de l’administration Bush : elle voulait faire pression sur les mollahs, mais elle a récolté des complications avec les Russes, les Tchèques et les Polonais : les américains avancent et puis ils reculent, notamment parce qu’ils ne veulent rien faire qui puisse renverser les mollahs, ces alliés indispensables pour leur politique d’élimination des centres de stabilité au Moyen-Orient. Leurs adversaires, aussi bien les mollahs que les Russes ou encore les Chinois, n’ont qu’à se montrer patients en toute circonstance, ils sont face à un adversaire qui ne veut pas livrer combat.

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