Gholam Hossein Nozari, le ministre iranien du Pétrole, affirme que « les ressources et le marché iraniens sont trop attirants pour que les Français y renoncent ». Le PDG de Total, Christophe de Margerie prétend le contraire. Selon lui, Total ne produirait que 20.000 barils de pétrole par jour en Iran, soit moins d’1% de la production mondiale de Total qui s’élève à 2,35 millions barils par jour.
Cependant au nom de ses principes personnels, Christophe de Margerie ne veut pas renoncer au marché iranien. S’agissant de la présence de Total en Iran, Christophe de Margerie a déclaré qu’il n’acceptait pas d’écouter « ces pays qui décident qui est bon et qui méchant »…
Quelques clarifications s’imposent, le premier point est la quantité de pétrole extraite par Total en Iran : selon les communiqués de presse publiés sur le site de Total, cette quantité dépasse largement les 20,000 barils dont parle l’AFP.
Le second point est la réponse à la question que se pose Christophe de Margerie. La réponse est évidente : les gentils sont les mollahs et leurs avocats du Cabinet ATIEH BAHAR, la famille de Rafsandjani ou la famille Zanganeh qui font de bonnes affaires avec Total et financent des revues littéraires ou politiques, qui parlent des extraordinaires évolutions de la société iranienne sous l’impulsion des mollahs modérés ou des Pasdaran réformateurs.
Les méchants, ce sont les autres : ces hommes et ces femmes lapidés qui sont mauvaises pour les affaires, l’évocation de la pédophilie dépénalisée qui ennuie Hubert Vedrine, conseiller diplomatique de Total. Les méchants sont les iraniens qui viennent mendier un droit d’asile mérité en France et qui se retrouvent à faire les poubelles, les méchants sont ceux qui pourraient vous donner mauvaise conscience si les médias en parlaient.
Revenons au sujet de cet article : la production de Total en Iran est d’environ 346,000 barils par jour soit 15% de sa production mondiale et quotidienne (et donc 15% de son résultat net estimé à 12 milliards 585 millions d’euros en 2006). Total est le premier partenaire de l’industrie énergétique iranienne grâce à l’exploitation :
- des gisements offshore de Sirri A & E
* (120,000 barils par jour)
- du gaz de South Pars 2 & 3
* (env 23 millions de m3 de gaz par jour – 135,700 barils équivalents pétrole)
- des gisements pétroliers de Balal
* (18,700 barils par jour)
- des gisements pétroliers de Dorood
* (71,500 barils par jour)
L’ensemble des contrats de Total ont été signés par Christophe de Margerie, actuel PDG, qui était à l’époque le responsable de la zone Moyen-Orient. C’est Christophe de Margerie qui a inventé la technique du buy-back utilisée pour la première fois en 1995, afin de décrocher le contrat de la production du champ Sirri situé dans les eaux iraniennes, à l’Est du Golfe Persique.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Extraits des communiqués de presse publiés par Total
Le 09 Octobre 1998, Total annonçait le démarrage du champ de Sirri A d’une capacité de 7,000 barils par jour (b/j) d’huile à partir de trois puits, avec un objectif de production de 20,000 b/j à partir de 11 puits.
Le 04 Avril 1999, un consortium associant le canadien Bow Valley Energy Ltd (15%), et Elf Petroleum Iran (85%), une filiale d’Elf Aquitaine (France), signait un contrat pour le développement du gisement d’huile de Balal et découvrit par la suite des réserves récupérables estimées à 100 millions de barils d’un pétrole de bonne qualité.
Le 1er Mars 1999, un consortium associant Elf Petroleum Iran, opérateur (55 %), filiale d’Elf Aquitaine, en association avec Agip Dorood BV (45 %), filiale d’Eni, a signé un contrat pour le redéveloppement du gisement géant d’huile de Dorood (situé en mer autour de l’île de Kharg). Le consortium était chargé des travaux pour de porter les réserves de 600 millions de barils à 1,5 milliard de barils.
Le coût total du projet était estimé à 998 Millions de dollars, incluant les investissements de 540 Millions de dollars, les charges financières et la rémunération du consortium. Le contrat Buy-Back prévoyait que l’Iran rembourserait le consortium en huile produite par le champ pendant une durée prévue de dix ans (contrat en cours).
Le 1er Février 1999, TOTALFINA Iran a annoncé le démarrage de la production de Sirri E. En phase de démarrage, Sirri E a produit environ 30,000 b/j à partir d’une plateforme-puits et d’une plateforme de traitement. Sa production devait atteindre 100,000 b/j durant l’été 1999. Actuellement, la production cumulée de Sirri A et de Sirri E est proche de 120,000 b/j.
Le 13 Mai 2002, TotalFinaElf (55% associé à Eni) a démarré la production du développement complémentaire du gisement iranien de pétrole de Dorood (29 puits, dont 5 offshore), autour de l’île de Kharg, dans le nord du golfe Persique. Le lancement du projet Dorood a considérablement renforcé la position de TotalFinaElf au Moyen-Orient et plus particulièrement en Iran. Dorood produit 130,000 barils par jours.
Le 11 Mars 2002, TotalFinaElf (opérateur, 40 %) et ses partenaires Gazprom (30 %) et Petronas (30 %) ont démarré la production du gisement de gaz de South Pars (Phases 2 et 3) d’une capacité quotidienne de 56,6 millions m3 de gaz et 80,000 barils de condensats à partir de 20 puits reliés à deux plates-formes inhabitées. Le gaz extrait n’est pas traité en mer mais transporté, avec les condensats et l’eau de condensation, par deux pipelines sous-marins de 32" de diamètre et de 105 kilomètres de long jusqu’à l’usine de traitement d’Assaluyeh, dans le sud-ouest de l’Iran. Il s’agit du plus grand projet au monde, à ce jour, incluant un tel système de transport polyphasique.
L’usine d’Assaluyeh, qui s’étend sur 150 hectares, comprend quatre trains de traitement de gaz, les compresseurs d’export, les unités de stabilisation et de stockage de condensats et les unités de récupération de soufre. Aujourd’hui, un premier train a été mis en service et les trois autres seront successivement opérationnels avant la fin du troisième trimestre 2002. Le gaz est destiné au réseau domestique iranien et les condensats sont envoyés vers une bouée de chargement en mer avant d’être exportés.
Le 19 Février 2003, TotalFinaElf a annoncé l’entrée en production du gisement pétrolier de Balal, dans l’offshore iranien, près de l’île de Lavan dans le Golfe persique. Dans le cadre d’un contrat de type « buy-back » signé avec la compagnie nationale iranienne NIOC en avril 1999, TotalFinaElf est opérateur avec un intérêt de 46,75 %, en association avec Eni (38,25 %) et Bow Valley (15 %).
La production a démarré en janvier à partir de deux puits, et s’est établie en moyenne à 20,000 barils par jour. Trois autres puits producteurs ont été mis en service en 2003. Le 16 Septembre 03, la production du champ de Balal atteint 40,000 barils par jour.
Le 25 Février 2004, Total a annoncé la signature d’un accord d’actionnaires entre la National Iranian Oil Company (NIOC, 50 %), Total (30 %) et Petronas (20 %) en vue de créer la société Pars LNG. Pour l’exploitation du Bloc South Pars 11 d’une capacité annuelle de 8 millions de tonnes de GNL au démarrage.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG