Emeutes de P’kiin : la communauté druze et la police réclament une enquête
31 octobre 2007 - israelinfos.net
Plus de 30 blessés, dont deux dans un état grave : c’est le bilan des affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre aux émeutiers. Sept ans après les soulèvements qui avaient embrasé la Galilée au début de la deuxième intifada, c’est le village druze de P’kiin, ordinairement calme, qui a été le théâtre de heurts particulièrement violents.
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Plus de deux cents hommes, policiers, gardes-frontière et membres d’unités anti-émeutes sont entrés dans la nuit de lundi à mardi dans la localité, pour y arrêter 17 personnes, soupçonnées d’avoir, quelques jours plus tôt, mis le feu à une antenne-relais de téléphone cellulaire, située sur le terrain d’un habitant juif de cette agglomération.
Les suspects étaient aussi recherchés pour plusieurs agressions, notamment contre des policiers. Rapidement, les forces de l’ordre se retrouvent face à plus d’une centaine de jeunes, apparemment avertis de leur intervention, et c’est alors que les affrontements commencent.
Plusieurs groupes des forces de sécurité qui se sont divisées, sont pris à partie par des émeutiers. Certains sont attaqués à coups de pierres, mais selon leurs témoignages, ils essuient aussi des tirs et des jets de grenades lacrymogènes et paralysantes. Une femme policier, séparée de son unité, est séquestrée par des manifestants avant d’être secourue par un policier druze à la retraite, qui lui donne refuge dans sa maison. Des infirmiers du Magen David Adom, venus évacuer des blessés, ont également été agressés par les manifestants.
Les affrontements feront plus d’une trentaine de blessés, dont deux policiers plus sérieusement touchés. L’un d’eux a été atteint à la tête par un bloc de pierre jeté du toit d’une maison, alors que son collègue a eu la main à moitié arrachée par une grenade. Un manifestant a été atteint d’une balle dans le ventre, et une maison vide, appartenant à une famille juive du village, a été incendiée.
Dans le même temps les responsables de la police avaient entamé des pourparlers avec les élus locaux et les dignitaires de la communauté druze, qui ont contribué à calmer la population et permis à la policière de sortir du village, en échange de cinq émeutiers arrêtés qui étaient relâchés par les forces de l’ordre. Le commandant de la police a confirmé que ses hommes, en danger de mort, avaient dû ouvrir le feu à balles réelles.
L’officier supérieur a toutefois ordonné une enquête de l’inspection générale des services de police, pour déterminer les circonstances de ces tirs. Les dignitaires druzes ont de leur côté accusé la police d’avoir fait un usage excessif de la force et exigé la nomination d’une commission d’enquête indépendante. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Madjadli Wahabeh, lui-même membre de la communauté druze, a réclamé le limogeage du commandant de la police de la région nord.
Le ministre de la Sûreté Avi Dichter a affirmé quant à lui que "tous ceux qui lèveraient la main sur des policiers seraient poursuivis en conséquence". La commission de la Knesset chargée des Affaires intérieures a annoncé son intention de se rendre sur place pour enquêter sur les circonstances des émeutes et de leur répression.