30.10.07

L'IRAN PROMET DES ATTAQUES SUICIDES DANS LE GOLFE PERSIQUE

Un commandant des Gardiens de la révolution a averti lundi que ses forces étaient prêtes « si nécessaire » à lancer des opérations suicide dans le Golfe Persique.
| Décodages |

« Si c’est nécessaire nous pourrons recourir aux éléments prêts au martyre… Cet esprit (du martyr) existe aujourd’hui dans tout le corps des Gardiens de la révolution », a déclaré le général de brigade Ali Fadavi, commandant de la marine des Pasdaran.

Fadavi faisait référence à jeune iranien de 13 ans Mohammad Hossein Fahmideh que les mollahs ont fait exploser avec une ceinture d’explosifs pour détruire un char irakien pendant la guerre Iran-Irak. La milice Bassidj se composait à cette époque de jeunes de moins de 18 ans volontaires ou raflés dans la rue et généralement, le martyr n’était pas volontaire mais imposé et ceux qui refusaient de porter des ceintures d’explosifs ou marcher sur les mines étaient fusillés sur place devant leurs camarades.

Aujourd’hui le Bassidj a changé, les engagements sont bien rémunérés et les jeunes s’enrôlent pour échapper à la misère et au chômage. Cette milice est l’un des 5 sous-ensembles des Pasdaran et il y a environ un mois, elle a été placée sous le commandement direct de Jaafari, le nouveau chef Pasdaran. C’est à tort que l’AFP affuble la milice anti-émeute de Bassidj de 10 millions de membres, c’est mathématiquement impossible. C’est le régime qui y tient pour faire peur à la population iranienne.

Les menaces contre le détroit d’Ormuz sont chroniques et chaque fois que le régime veut faire peur à l’industrie pétrolière, il agite cette vieille menace car 20% du pétrole produit dans le monde soit 16 millions de barils par jour proviennent du Golfe Persique et transitent par l’Ormuz. Ces menaces calibrées sont toujours faites par des sous-fifres et les officiels de premier plan évitent ce langage guerrier et terroriste. La Chine qui est l’un de leurs protecteurs s’approvisionne en Arabie Saoudite et ne permettra pas à son allié iranien puisse interrompre cet approvisionnement vital pour sa croissance.


Il faut également préciser que même au plus fort de la guerre Iran-Irak, les mollahs qui ont tenté de fermer ce détroit en coulant des pétroliers n’y sont pas arrivés. Par ailleurs, le régime manque même de moyens militaires et navals qui rendent ces menaces peu précises et par conséquent peu crédibles.

Par ailleurs, ce qui manque dans les menaces formulées aujourd’hui sont les cibles ! Le général de brigade Ali Fadavi n’a pas précisé quelles étaient les cibles prioritaires de ces attaques. Ça reste donc assez flou mais très anxiogène.

Cependant ces menaces aussi floues soient-elles sont révélatrices d’une réalité : aucune voie réformatrice ne s’est levée pour condamner ces « dérives hostiles aux priorités de la diplomatie iranienne », même silence du côté de nos « étudiants anti-Ahmadinejad » qui criaient leur haine de dérive militariste du régime.

En fait, aussi bien les « députés réformateurs » que leurs modèles estudiantins sont réglés comme des automates pour ne critiquer qu’Ahmadinejad, le bouc émissaire officiel du régime et rien d’autre. Mais ces automates n’ont guère l’esprit de martyr et Téhéran risque de manquer de candidat pour semer la zizanie dans le détroit d’Ormuz. D’ailleurs si le peuple était du côté de régime, ce dernier n’aurait pas besoin de répéter que sa milice anti-émeutes est composée de 10 millions de miliciens et ces derniers n’auraient pas besoin de porter une cagoule pour cacher leur identité.

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