Israël devrait annoncer un gel de la construction en Cisjordanie
14 novembre 2007 -
Revue de la presse israélienne du service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Israël devrait annoncer, avant la conférence d’Annapolis, le gel de la construction dans les colonies de Cisjordanie, rapporte le Haaretz. Selon le journal, cette décision vient en réponse à une demande américaine. Ces dernières semaines en effet, l’administration américaine a demandé à Israël de faire un geste significatif envers les Palestiniens, en « dédommagement » du refus israélien de débattre des questions fondamentales que sont les frontières, le statut de Jérusalem et les réfugiés avant la conférence.
Ce geste a pour objectif de signifier aux Palestiniens le caractère provisoire de la présence israélienne dans les territoires palestiniens de Cisjordanie.
Selon des responsables israéliens, les Américains auraient demandé à Israël de faire un choix entre deux mesures : le démantèlement des colonies sauvages ou le gel de la construction dans les colonies. Le gouvernement a choisi la deuxième option, qui est avant tout déclarative et ne mène pas à un affrontement direct avec les colons. L’annonce sur l’arrêt de la construction devrait également aider à convaincre des pays arabes et musulmans tels que l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et l’Indonésie de participer à la conférence d’Annapolis.
Hier, pour la première fois depuis son entrée en fonctions, Ehud Olmert a reçu une délégation du Conseil de Judée et Samarie, l’organisation représentative des colons de Cisjordanie. Selon le journal, le Premier ministre s’est peu exprimé lors de cet entretien au cours duquel les colons ont fait part de leur inquiétude face à un gel des constructions qui ne prendrait pas en compte « l’accroissement naturel » dans les colonies.
Toujours selon le Haaretz, la forme et les objectifs des négociations en vue d’un accord permanent entre Israël et les Palestiniens devraient être au centre de la déclaration commune qui sera publiée lors de la conférence d’Annapolis. Cette déclaration devrait se baser sur les décisions du Conseil de sécurité et la Feuille de route, affirmer l’aspiration des deux camps à la résolution du conflit et évoquer les questions fondamentales : les frontières permanentes, Jérusalem, les aménagements destinés à garantir la sécurité, les réfugiés palestiniens et l’approvisionnement en eau. Pour l’heure, les Palestiniens réclament que la déclaration évoque des solutions de principe à ces questions fondamentales tandis que pour Israël l’évocation de ces sujets doit rester globale, sans proposer de solutions.
Le Maariv ajoute que dans le cadre du conseil des ministres de lundi prochain, le gouvernement tiendra son premier débat officiellement consacré à la conférence d’Annapolis. Les ministres devraient également se prononcer sur la proposition d’Ehud Olmert de libérer quatre cents prisonniers palestiniens en vue de la conférence. Selon un sondage réalisé avant-hier par l’institut TNS-Teleseker, seuls 22 % des Israéliens sont favorables à la libération de ces prisonniers contre 70 % qui s’y opposent.
Shimon Pérès et Mahmud Abbas devant le parlement turc
Le président d’Israël Shimon Pérès et le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas ont tous les deux prononcé hier des discours devant le parlement turc à Ankara.
Dans son discours, écrit le Haaretz, Shimon Pérès a réaffirmé la volonté israélienne de mettre un terme au conflit avec les Palestiniens, déclarant que la conférence d’Annapolis pouvait créer un horizon diplomatique en vue de la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. La conférence, a déclaré M. Pérès, est une occasion historique et ne doit surtout pas devenir un échec historique.
Le ton du président palestinien, écrit le journal, était bien plus ferme, notamment lorsqu’il a évoqué les questions qui font l’objet des pourparlers entre Israël et l’Autorité palestinienne. M. Abbas a, entre autres, affirmé que l’Etat palestinien « n’aura pas d’autre capitale que Jérusalem ». Concernant la conférence d’Annapolis, Mahmud Abbas a déclaré qu’elle était « une occasion extraordinaire », ajoutant toutefois qu’il fallait prendre garde à ne pas adopter de positions sans perspective à long terme et à ne pas entretenir le statu-quo.
Shimon Pérès, Mahmud Abbas et le président turc Abdullah Gül ont signé hier un accord pour la création d’une zone industrielle commune au point de passage de Tarkumia, entre Israël et la Cisjordanie. Selon cet accord, les entreprises de cette zone pourront exporter leurs produits vers les Etats-Unis, l’Europe et les pays du Golfe sans avoir à payer de droits de douane.
De nombreux membres du Fatah arrêtés à Gaza
Le Haaretz rapporte que les forces de l’ordre du Hamas ont arrêté hier de nombreux militants du Fatah à travers la bande de Gaza. Ces arrestations interviennent au lendemain du rassemblement à la mémoire de Yasser Arafat au terme duquel des activistes du Hamas avaient ouvert le feu, tuant sept personnes et en blessant plusieurs dizaines. Le porte-parole du Fatah à Gaza, Hazem Abou Shanab, a déclaré que depuis hier, le Hamas a déjà arrêté quatre cents personnes, dont plusieurs des organisateurs de la manifestation. Les porte-parole du Hamas ont en revanche affirmé que cinquante personnes seulement avait été interpellées pour avoir participé à des émeutes.
Selon des témoins et des journalistes, la ville de Gaza a partiellement repris son rythme de vie habituel, malgré la grève générale décrétée par l’Autorité palestinienne depuis Ramallah. La plupart des commerces et une partie des établissements scolaires ont fonctionné hier normalement. Muhammad Dahlan, un des chefs du Fatah, a déclaré que la réaction du Hamas à la manifestation d’hier était un signe de faiblesse qui annonce la fin de son pouvoir à Gaza.
Le Yediot Aharonot écrit que la grève partielle décrétée à Gaza, les enterrements de deux des sept victimes tuées avant-hier, les vastes coups de filet et les d’accusations que s’échangent les deux organisations ne font qu’accroître les tensions entre Fatah et Hamas à Gaza. Grâce à sa supériorité militaire, le Hamas a pris le dessus, mais si l’organisation est parvenue à rétablir l’ordre, du moins partiellement, elle n’a pas réussi calmer les esprits pour autant. Les chefs du Fatah menacent donc d’un « deuxième round » d’affrontements contre « la tyrannie du Hamas »./.