22.10.08

HASSAN NASRALLAH AURAIT ETE EMPOISONNE


La guerre des Services se poursuit
Selon un site irakien :
Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, aurait été empoisonné

Une équipe médicale iranienne dépêchée à Beyrouth l’aurait sauvé. Une enquête interne serait en cours
par Chawki Freïha - Beyrouth


Un site irakien proche du gouvernement de Bagdad, "Al Malaf" (le Document), souligne ce matin que le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a été empoisonné, et qu’il doit sa vie à des médecins iraniens envoyés en toute urgence à Beyrouth. Rien ne permet, à l’heure actuelle, de confirmer ou de démentir cette information.

« Al Malaf » cite en effet des sources diplomatiques à Beyrouth, selon lesquelles « Hassan Nasrallah a été victime d’une tentative d’empoisonnement, avec des produits chimiques hautement dangereux ». Les mêmes sources ajoutent que « Nasrallah était dans un état très critique, ces derniers jours, avant d’être sauvé de justesse par une équipe médicale iranienne composée de 15 médecins, arrivés à Beyrouth à bord d’un avion iranien ».

Le site irakien, connu pour être proche des cercles du pouvoir hostiles à la politique iranienne, ajoute que « les employés de l’aéroport de Beyrouth ont remarqué une activité inhabituelle, il y a trois jours, quand l’équipe médicale iranienne a atterri à bord d’un avion de transport militaire de type Antonov-74, avec un hôpital mobile. L’appareil a débarqué dans la soirée alors qu’un déploiement sécuritaire massif du Hezbollah a été observé dans et autour de l’aéroport, jusqu’à la banlieue sud, fief de Nasrallah. Celui-ci devait être transféré à Téhéran, mais les médecins ont réussi à le sauver, bien qu’il souffre toujours des sequelles de son empoisonnement ».

Les sources citées par « Al Malaf » s’interrogent sur la nature du poison utilisé, et surtout sur l’identité des personnes qui ont réussi à l’introduire et à l’utiliser contre Nasrallah, qui vit caché et sous très haute sécurité depuis l’été 2006.

Une vive tension règne au sein du Hezbollah, ajoute la même source. Car, si tous les doigts accusateurs pointent vers Israël, qui a déjà menacé d’assassiner Nasrallah, l’Etat hébreu n’aurait pu mettre à exécution ses menaces sans une complicité interne au parti chiite. Dans ce cas précis, le cercle le plus proche de Nasrallah, et sa sécurité, seront des coupables désignés. « Al Malaf » souligne à cet égard que « des enquêtes sont en cours pour déterminer les complices et identifier les commanditaires. Les médecins iraniens devront de leur côté tenter de comprendre la nature du poison et la façon de son utilisation. S’agit-il d’une contagion par ingurgitation (ce qui implique les cuisiniers de Nasrallah), une contamination par le toucher (ce qui implique les visiteurs de Nasrallah) ou par des produits dispersés qui empoisonnent par leur rayonnement ou par respiration (ce cas implique les agents de la sécurité de Nasrallah) ? »

Les observateurs sont de leur côté partagés : s’agit-il d’une tentative israélienne d’éliminer le chef du Hezbollah ? Ou plutôt du résultat de la guerre intestine opposant deux ailes du parti : celle proche de l’Iran à celle proche de la Syrie ?

« Al Malaf » a tenté d’en savoir un peu plus, et a interrogé le dirigeant du parti, le député Hussein Hajj Hassan (NDLR : il fait partie de l’aile syrienne). Celui-ci a démenti ces informations en bloc, mais il a concédé ne pas avoir rencontré Nasrallah depuis plus d’une semaine ! Mais ce démenti ne rassure pas, et l’opacité du Hezbollah concernant tout ce qui touche à la sécurité de ses dirigeants renforce les suspicions. D’autant plus que l’assassinat du chef des opérations extérieures, Imad Maghnieh, à Damas, reste dans tous les esprits. Et la Syrie ne parvient pas à s’innocenter de ce meurtre. Damas qui a entamé son rapprochement avec l’Occident et Israël, aurait sacrifié Maghnieh et n’hésite pas à pulvériser le Hezbollah pour sauver son propre régime. Le divorce semble inéluctable.

Toutefois, il est légitime de s’interroger sur la véracité de cette information. Car elle intervient deux jours après celle qui a évoqué, depuis dimanche, l’assassinat du chef du Mossad à Amman, le général Meïr Dagan. Une information formellement démentie aujourd’hui par la Jordanie. La guerre des Services, par médias et mensonges interposés, pourrait, dans ce cas, être à l’origine de cette information.

Traduction et synthèse de Chawki Freïha

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Lire l'article original : Al Malaf