Une situation tendue évolue vers une véritable crise en Thaïlande.
Déjà, sous le coup de conflits locaux ponctués d’attentats perpétrés par les séparatistes musulmans, secoué par une atmosphère insurrectionnelle latente depuis le mois d’Août, le pays du sourire entre en situation de pré-guerre avec le voisin cambodgien.
Des échanges de tirs ont fait au moins deux morts, deux Cambodgiens, et plusieurs blessés. Côté cambodgien, on accuse les troupes thaïlandaises d'être entrées sur le territoire national.
Tout cela pour contrôler l’accès à un temple du XIème siècle, revendiqué par les deux pays : le temple de Preah Vihear relève de la souveraineté du Cambodge, selon la justice internationale. Mais cette décision a toujours été contestée par les Thaïlandais.
Malgré les déclarations lénifiantes de principe, deux pays risquent d'entrer en guerre pour un temple. Mais personne n’en parle. Ou si peu. Il faut dire qu’avec l’hiver qui arrive, la Thaïlande est une des destinations privilégiées des touristes européens, pédophiles pratiquants y compris. Il ne faudrait pas nuire au commerce.
Autres lieux
Entre nouvelles du Cac 40 et critiques du dernier film de Laurent Cantet, les médias consacrent le peu d'espace qui leur reste à l’ouragan Norbert qui a touché le Mexique, causant la mort de 3 personnes.
Bien peu parlent de l'extrême violence qui a envahi le pays depuis quelques années.
Bien peu jugent pertinent de comparer les statistiques des victimes de meurtres mexicains avec celles des victimes du terrorisme intra-musulman en Irak.
Ce n'est pas qu'ils le cachent, c'est qu'ils ne veulent pas trop charger la disquette de leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs. En ces temps de concurrence, un public, ça se chouchoute.
Idem pour la décapitation, charmante coutume héritée des Mayas, remise au goût du jour par les barons de la drogue. On trouve parfois par dizaines des corps décapités et les têtes disposées en un endroit proche. La terreur s’amplifie.
Mais à quoi bon troubler les consciences occidentales avec des broutilles commises dans la bonne humeur par des descendants de liberadores !
La société mexicaine étouffe. La démocratie y agonise dans l’indifférence quasi générale.
La situation de guerre quasi permanente du continent sud-américain, Coco, c'est pas de l'actu, la preuve, ça fait pas d'audimat.
Et puis il y a Chavez. Ah, Chavez! Mieux qu'un liberador: un authentique che, un adepte du communisme pur et dur, rouge comme un facteur français, désuet comme un petit père des peuples, pompier avec décorum, purges et huile sur le feu qui réchauffe le coeur des anti-américains primaires...
Elle est pas belle, la vie? Bon, d'accord, il va peut-être falloir revoir un peu à la hausse le budget de l’ONU concernant les troupes de maintien de la paix, mais pas trop quand même: il est si populaire chez les idéologues germano-pratins, le Che-avez!!.
Chrétiens d'Irak
Les attentats en Irak continuent, eux, de faire la Une de nos journaux. Eh oui, tant qu'on peut, fût-ce par ricochet, en attribuer la responsabilité à la coalition occidentale, il serait dommage de se priver d'un grief contre l'Hyper-puissance!
Même chose en Afghanistan, surtout quand il y a des morts collatérales.
Pour ceux de nos lecteurs qui débarqueraient de Pluton, rappelons que les Chiites et les Sunnites s'entre-tuent dans cette région du monde mais qu'il est indispensable de répéter au public (alias Lopinion Internationale, alias Larue) que CestàcausedesAméricains.
Mets-moi le titre sur 4 colonnes, coco, il y avait aussi des enfants dans la mosquée qui a sauté !
Les pogroms contre les Chrétiens d’Irak, attribués aux musulmans chiites comme sunnites, ne font pas recette. Inutile d’aller dire aux concitoyens européens que la situation de cette communauté chrétienne, de catastrophique qu’elle était, est devenue invivable.
Depuis le 28 septembre, au moins onze chrétiens ont été assassinés à Mossoul en raison de leur confession, selon le gouverneur. Ces chrétiens subissent depuis des mois enlèvements, meurtres et attentats à la bombe contre des églises et les habitations.
Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki s'était alors engagé à protéger "aussi" les citoyens irakiens de religion chrétienne. Il a même ordonné à ses troupes de se porter au secours des Chrétiens. Pour l’heure, l’armée irakienne se hâte lentement. Des problèmes d’intendance, certainement.
Selon Mgr Sako, le nombre de chrétiens en Irak avant l'invasion américaine de mars 2003 tournait autour de 800.000. Depuis lors, presque 250.000 ont quitté le pays.
Et comme il est difficile, même pour un esprit vertueusement idéologique, d’attribuer ces violences à la présence américaine, elles font peu de bruit... dans la presse occidentale.
Sur Israël, par contre...
Les médias ne sont pas toujours indifférents: ils n'attendent que l'occasion de se jeter sur la première désinformation venue lorsque l'esplanade du Temple de Jérusalem sera une nouvelle fois revendiquée par les Palestiniens.
Mais ils ne parlent pas de ce temple du XIème siècle qui risque d’entrainer un conflit majeur entre deux pays d’Asie. Ils ne parlent pas davantage des morts du Mexique, plus nombreux, faut-il le répéter, qu’en Irak. Ils se plaignent du manque de moyens des organisations humanitaires d’aide aux réfugiés.
Puisqu’on en parle, quelques petits chiffres, histoire de replacer les dépenses dans leur contexte :
L'organisme de l'ONU qui s'occupe des réfugiés du monde entier, le HCR (haut commissariat aux réfugiés) est doté d'un budget annuel de 1 milliard de dollars et emploie 6200 salariés. Il est censé venir en aide à 17,1 millions de personnes réparties dans 115 pays.
Mais en réalité, il y a 700.000 réfugiés qui ne dépendent pas du HCR.
Ce sont les Palestiniens et leurs descendants, sans limitation de durée. Ils ont leur organisme à eux, l'UNWRA, ce qui est légitime car le nombre des réfugiés autres que Palestiniens est censé diminuer avec le temps, puisque n'est réfugié que celui qui a été chassé de chez lui par la guerre ou par une catastrophe naturelle.
Par contre, le nombre de réfugiés palestiniens est destiné à doubler toutes les deux générations puisque la qualité de réfugié palestinien est héréditaire.
L'UNWRA dépense tous les deux ans 1.4 milliard de dollars. Il emploie 27000 salariés, dont de nombreux réfugiés locaux à qui il fournit ainsi un salaire en plus des subsides.
Certes, la situation des Palestiniens n’est guère enviable, sauf pour la minorité qui s’en met plein les poches. Pour autant, on considérera qu’un réfugié africain ou asiatique vaut beaucoup moins cher aux yeux de la communauté internationale qu’un réfugié palestinien.
Sinistre comptabilité, n’est-ce pas ?
Mais il en est ainsi. Le monde a ses chouchous, ses préférés, ses souffrances symboliques. Certaines causes sont médiatiques, d'autres pas.
Cela revient-il à nier la souffrance réelle des Palestiniens ? Bien entendu, non.
Ces femmes souffrent autant que des mères cambodgiennes ou mexicaines chaque fois qu’elles contemplent le corps inanimé de leur enfant.
Mais jamais elles n'ont, comme les mères cambodgiennes ou mexicaines, à essuyer leur front trempé de cette sueur aigre qui précède la mort, ou à humidifier leurs lèvres afin de leur apporter un peu de réconfort, de lutter contre ce dessèchement qui envahit le palais.
Heureusement pour eux, les Palestiniens ne meurent pas de faim. La misère n'étant pas une cause de mort directe chez elles, il doit donc être d'autant plus douloureux pour ces mères de savoir que leur enfant s'est donné volontairement la mort pour tuer un maximum d'enfants juifs, encouragé en cela par de sombres idéologues dont la descendance est à l'abri dans une université occidentale...
Mais une mort de civil en Afghanistan est vite oubliée. La mort d’un enfant palestinien est aussitôt, quand elle n’est pas exploitée, objet de commission d’enquête internationale et de protestations de la part de nos ONG revendicatrices. Ce n'est que justice.
Lorsque des adolescents palestiniens sont tués, personne ne relève que c’est souvent parce qu’ils viennent de lancer une bombe incendiaire sur des civils, comme cela vient de se passer à Kfour Malik.
Que ce soit parce que la pression islamiste est beaucoup trop forte dans la rue, parce que les capitaux arabes nous ont sauvés de la crise, du moins pour l’instant, ou pour tout autre raison, Israël reste et restera pour l'occident l’ennemi archétypal, le mal majuscule et la cause de tous les maux, majuscules et minuscules, du tsunami à la pénurie de litchis et de poulet fermier sur les étals de nos marchés.
"Celui par qui la crise survient"…
Dans un monde sinon idéal, du moins dans une civilisation où les journalistes seraient obligés de posséder un minimum de culture, la proximité idéologique des propos entendus à propos de l'origine de la crise financière avec la propagande hitlérienne aurait eu de quoi glacer le sang de tout être, a fortiori de tout journaliste.
Mais non. Les discours antisémites, les expressions « Les Juifs ont l’argent et nous volent » ont fusé durant 4 jours dans le saint des saints de la finance mondiale.
En Israël, 25 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Dans le 19 ° arrondissement de Paris, les jeunes juifs deviennent fous de solitude, par manque de moyens. Des femmes juives, seules elles aussi, élèvent leurs 4 enfants, le mari ayant préféré aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte.
Et ce sont par centaines des familles monoparentales, sans revenus fixes, qui affrontent la vie et qui sont en butte aux vexations de petites frappes islamisées à qui ont fait boire le biberon de la haine antisémite.
Demandez à ces femmes juives du 19° arrondissement si elles se sentent proches du banquier new yorkais qui vient de tout perdre en une nuit alors qu’elles n’ont rien gagné depuis des lustres…Les juifs et l'argent, encore une idée qui a la vie dure !
Pourquoi mélanger tout cela ? Quel rapport ?
Aucun. Et c’est tant mieux. Car s’il y avait un rapport entre la crise, la diabolisation systématique d’Israël, la recrudescence des actes antisémites et le silence des médias sur d’autres forfaits commis sur la planète, cela se saurait.
Depuis le mythe du peuple déicide inventé par les Catholiques, depuis l’affaire Dreyfus, chacun comprend bien que les Juifs ne sauraient plus jamais être accusés de tous les maux.
Chacun comprend. Cela n'empêche pas d'essayer...
Pierre Lefebvre
PRIMO