24.11.08

Les prévisions sécuritaires de la Defense israélienne



Par Samuel Rubinstein
pour Guysen International News

Un document de défense concernant la sécurité d’Israël sera présenté au gouvernement le mois prochain. Il fera partie du rapport annuel du Conseil National de Sécurité. Ce compte-rendu contient plusieurs recommandations. Parmi celles-ci, des plans d’attaque pour une éventuelle frappe contre l’Iran, la recherche d’un accord avec la Syrie conditionné par le retrait du Golan, et la prise de mesures préventives contre de nouvelles élections au sein de l’Autorité Palestinienne. Nul doute que ce rapport sera pris très au sérieux par les autorités, d’autant plus qu’il a l’avantage de poser sur la table de nouvelles solutions aux problèmes rencontrés actuellement.

L’Iran occupe une place importante dans ce document. Il averti qu’en 2009, Israël pourrait bien se retrouver seul à faire face à un Iran nucléarisé, et ce, après un rapprochement possible entre les USA, l’Iran et le monde Arabe qui minerait la supériorité militaire d’Israël dans la région.

Selon ce rapport, Israël disposerait d’une « fenêtre réduite » pour agir avant que le régime des mollahs n’obtienne l’arme atomique et ne soit en mesure de prétendre à l’hégémonie dans la région. Israël doit donc mettre en place une option militaire contre l’Iran, préconise le rapport, au cas où d’autres pays abandonneraient la lutte, toujours au stade diplomatique pour l’instant.

Une coopération étroite avec les USA est également recommandé afin d’empêcher tout accord entre Téhéran et Washington qui irait à l’encontre des intérêts de l’Etat juif. Au regard de la nouvelle administration qui s’installera à Washington en janvier prochain, le document averti qu’Israël pourrait bien payer le prix fort de la nouvelle politique américaine.

Il prédit que l’Iran et les USA se mettront à discuter, et explique ensuite qu’Israël doit donc faire tout son possible pour éviter que tout accord ne soit conclu.

Le rapport se focalise ensuite sur l’avenir de l’Autorité Palestinienne. Le mandat de Mahmoud Abbas se termine en effet le 9 janvier 2009, et la Défense craint qu’il ne disparaisse de l’arène politique. Cela pourrait conduire à la dissolution ou à l’effondrement de l’Autorité Palestinienne, et à une nouvelle victoire du Hamas.

Cela aurait pour corolaire la mise à mal de la solution dite « à deux Etats », prévoyant la création d’un Etat palestinien souverain délimité par des frontières définies et reconnues à côté d’un Etat juif souverain, et également reconnu dans ses frontières.
Dans ce contexte, le rapport recommande « de prévenir que de futures élections aient lieu dans l’Autorité Palestinienne, même au prix d’une confrontation avec les USA et la communauté internationale ».

Israël doit continuer, toujours selon le rapport, ses pressions sur le Hamas pour l’isoler et l’affaiblir, tout en proposant des solutions alternatives. Il est aussi question des provocations du Hamas au sud et du Hezbollah au nord.
Le document souligne qu’Israël doit éviter une guerre d’usure ou un conflit sur deux fronts. Par conséquent, le rapport invite Israël à essayer de contenir les provocations plutôt que de se lancer dans des opérations de représailles qui ne feraient que dégrader la situation.

Toutefois, il est vivement conseillé aux dirigeants de l’Etat hébreu d’envoyer « un message ferme de dissuasion ». Si l’escalade continue, Israël doit « envisager de se lancer dans une large confrontation pour frapper sévèrement l’ennemi et mettre un terme au conflit dans un court laps de temps ».

Ensuite, faisant référence au plateau du Golan, le document indique qu’un « accord avec la Syrie doit être trouvé, en dépit du lourd prix qu’Israël aura à payer ». La Défense pense que si la Syrie n’était plus dans le conflit, le Liban suivrait en concluant aussi un accord, ce qui aurait pour effet d’affaiblir de manière significative l’axe Iran-Syrie-Hezbollah-Hamas.

Les USA doivent être convaincus de soutenir les pourparlers avec la Syrie, ce à quoi l’administration Bush s’était opposée jusqu’à présent. On s’attend à ce que les Etats-Unis, de leur côté, demandent aux israéliens de soutenir les modérés au Liban en faisant des concessions sur les fermes de Shaba et de Ghajar, et de cesser leur opposition au réarmement de l’armée libanaise.

Le rapport préconise enfin le soutien aux factions modérées libanaises au moment des élections parlementaires de l’année prochaine, sans compromettre toutefois les intérêts d’Israël. L’Etat hébreu doit renforcer sa force de dissuasion contre le Hezbollah et faire « profil bas » sur ses opérations visant à enrayer la contrebande d’armes destinées au Hezbollah.