Israël-Palestiniens
L’Etat conteste une décision des autorités militaires en Cisjordanie
Le Conseiller juridique du gouvernement a décidé de porter devant la Cour suprême un recours contre la commission d’appel militaire, suite à la décision de cette dernière de déclarer comme propriétaire légal de plusieurs centaines d’hectares de terrains dans l’ouest de la Cisjordanie et au nord de Jérusalem une société israélienne dont le but est l’acquisition de terrains en Cisjordanie pour permettre la construction de nouvelles colonies.
La commission militaire, explique le Haaretz, s’était basée sur une loi ottomane de 1858, toujours en vigueur, et selon laquelle la possession de terres pendant dix ans permet d’en acquérir la propriété, même si elles appartiennent à un autre. Dans le recours, déposé la semaine dernière, l’adjoint au procureur Avi Licht reconnaît qu’il est rare que l’Etat conteste devant la justice une décision des autorités en Cisjordanie mais ajoute qu’il s’agit là d’un cas d’une grande importance.
Pour le parquet, la commission militaire a commis une erreur essentielle d’interprétation de la loi et ignoré les conséquences d’une telle décision sur l’ordre public. Une telle interprétation, contraire à la loi internationale, risque en effet d’encourager ceux qui souhaitent s’approprier des terrains à violer la loi et à prendre le contrôle de terres ne leur appartenant pas, ajoute le procureur.
Par ailleurs, le journal se fait l’écho d’un recours de l’organisation La Paix Maintenant et des habitants du quartier de Silwan à Jérusalem contre les travaux effectués par la direction générale des Antiquités à une trentaine de mètre des murailles de la vieille ville. Selon l’organisation, sous couvert de fouilles archéologiques, ces travaux ont visent en fait à construire un ensemble de 115 000 m2 comprenant notamment un centre commercial et un parking souterrain. La mairie de Jérusalem a de son côté fait savoir qu’elle a réclamé, il y a quelques jours, l’arrêt des travaux qui s’effectuent sans autorisation.
Par ailleurs, la Cour suprême a ordonné hier la suspension des travaux de construction et de la commercialisation d’une trentaine de logements dans la colonie de Beit-El, au nord de Ramallah. Cette ordonnance provisoire fait suite au recours porté par deux Palestiniens qui affirment être les propriétaires des terrains sur lesquels ont été construits les logements. La Cour a également ordonné au ministre de la Défense et aux forces de l’ordre de s’assurer de manière effective que les logements restent inoccupés.
Quatre terroristes éliminés à Gaza ; en Israël on craint la fin de la trêve
Une force de Tsahal a tué hier quatre Palestiniens armés qui s’approchaient de la clôture frontalière entre Israël et la bande de Gaza, près de Kissoufim. Selon le Haaretz, la cellule palestinienne se trouvait à 100 mètres de la frontière lorsqu’une force d’infanterie de Tshahal a traversé la clôture et a ouvert le feu en sa direction. Au cours du combat qui s’en est suivi, la cellule suspecte a actionné une charge explosive contre les soldats alors que d’autres forces du Hamas postés plus en arrière ont lancé vers eux des obus de mortier. Un soldat a été légèrement blessé. A la suite de cet incident, rapporte le Maariv, le Hamas a tiré onze obus de mortier et deux roquettes Qassams vers le territoire israélien qui n’ont pas causé de dégâts.
Selon un responsable de la défense cité par le Maariv, les Palestiniens ne respectent plus l’accord non écrit qu’ils avaient avec Israël selon lequel ils ne pénétraient pas dans un périmètre de 500 mètres de la clôture. Selon le journal, au sein des forces de sécurité israéliennes on craint que la fin de la trêve soit proche.
Diplomatie
Shimon Pérès à une conférence convoquée à l’initiative de l’Arabie saoudite
Le président de l’Etat, Shimon Pérès, et la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, ont participé hier à une conférence interconfessionnelle organisée au siège des Nations-Unies à New York à l’initiative du roi Abdallah d’Arabie saoudite. Dans son discours, rapporte le Yediot Aharonot, Shimon Pérès a adressé un message de paix, louant notamment l’initiative de paix saoudienne. En revanche, le roi Abdallah n’a lui évoqué ni Israël ni l’initiative de paix. Le souverain n’a pas non plus serré la main du président israélien lors du dîner organisé par le secrétaire général des Nations-Unies.
Le journal note toutefois que c’est la première fois que les représentants saoudiens ne quittent pas la salle de l’assemblée générale des l’ONU lors d’un discours d’une personnalité israélienne.
Intérieur
Les grands partis s’approprient la victoire au municipales
Le Maariv note que les trois grands partis, Kadima, le parti travailliste et le Likoud, affirment avoir remporté hier une victoire aux élections municipales et ce bien que le scrutin se soit déroulé majoritairement avec des listes indépendantes et des candidats qui tentent de se détacher des grands partis.
Kadima a gagné le plus grand nombre de mairies, 33, mais a perdu des villes importantes telles que Rishon Letzion ou Béer Shéva. Le parti travailliste n’en a remporté que 26 mais ses candidats ont gagné dans plusieurs grandes villes : Tel-Aviv, Holon, Rishon Letzion et Béer Shéva. Le Likoud a lui aussi conquis deux grandes villes : Ashdod et Modiin.
Mais la surprise de ces élections vient des partis Shas et Israël Béteinou qui se sont largement renforcés. Le parti orthodoxe séfarade Shas, qui jusque-là ne contrôlait que la ville ultra-orthodoxe d’Elad, a depuis hier quatre mairies dont Beit Shemesh où il a battu le Likoud.
Israël Béteinou, le parti russophone d’Avigdor Lieberman, n’a qu’un seul maire, celui de Dimona, mais a doublé sa présence au sein des conseils municipaux en obtenant des sièges dans 45 des 47 communes où le parti s’est présenté.
Le Haaretz affirme lui que, contrairement aux déclarations des responsables du ministère de l’Intérieur hier, le taux de participation aux municipales a été supérieur à celui d’il y a cinq ans. En effet, selon les estimations du ministère, la moyenne nationale de participation a été avant-hier de 55 %. Or, selon un statisticien cité par le journal, le taux de participation en 2003 était seulement de 50% et non de 60 %, comme l’affirme le ministère.
Premiers signes de récession en Israël
Les quotidiens israéliens consacrent une place importante à ce qui semble être le début d’une vague de licenciements au sein de différents secteurs de l’économie israélienne, un des premiers signes de la récession économique qui résulte de la crise financière globale.
Selon le Yediot, non moins de 900 personnes se sont trouvées hier sans emploi, avec notamment les 700 derniers employés de la société d’entretien et de surveillance Hamishmar, qui vient de faire faillite. Au total, écrit le journal, quelque 2.500 personnes ont perdu leur travail ces dernières semaines.
Les nouveaux licenciés ne viennent pas seulement de l’industrie High-Tech mais également de PME de tous les secteurs. Le journal fait aussi remarquer une différence importante entre les licenciements d’aujourd’hui et ceux des années 1980 : les nouveaux licenciés ayant été recrutés sur des contrats dits « personnels » et sans adhérer à aucun syndicat, ils ne bénéficient d’aucune assistance et aucune manifestation n’est organisée en leur faveur. Enfin, des professionnels cités par le journal estiment que l’année prochaine verra les licenciements d’encore 30.000 employés, ce qui fera grimper et le taux de chômage.
Dans ce contexte, les journaux se font l’écho des interventions du Premier ministre Ehud Olmert et du ministre des Finances Roni Bar-On, hier, lors de la séance de clôture de la Conférence du Premier ministre pour l’Export, durant laquelle ils ont lancé un appel au calme aux principaux acteurs économiques ainsi qu’au grand public. Ehud Olmert, rapporte le Haaretz, a appelé les employeurs à ne pas paniquer et à bien réfléchir avant de procéder à des licenciements, leur assurant qu’aujourd’hui plus que par le passé le gouvernement est capable d’aider les industriels à affronter la crise. Le ministre des Finances a annoncé que le gouvernement avait élaboré un plan de sauvetage pour dynamiser l’économie, plan qui sera déclenché si nécessaire./.
AMBASSADE DE FRANCE EN ISRAEL