8.1.09

L'Egypte propose, le Hamas s'oppose



Le leader du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh.
Photo: AP , JPost
Par JPOST.FR


Selon des officiels du Hamas, le groupe a rejeté la proposition du Caire de placer le point de passage de Rafiah sous l'autorité des forces de sécurité du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Le leader du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh.
Photo: AP , JPost

De même, la solution avancée par l'Egypte de déployer des troupes internationales dans la bande de Gaza dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu avec Israël a également été refusée par le mouvement islamiste.

Parallèlement, les officiels du groupe terroriste continuent d'émettre des déclarations contradictoires quant à leur volonté de parvenir à un accord de trêve avec l'Etat hébreu.

En effet, en Syrie et au Liban, les responsables du Hamas affirment qu'ils n'accepteront jamais un accord de cessez-le-feu sur le long terme. La raison étant qu'ils veulent "conserver leur droit de répondre aux agressions israéliennes."

Dans la bande de Gaza l'opinion est moins optimiste. Ahmed Youssef, conseiller du Premier ministre du Hamas Ismaël Haniyeh, a affirmé ne pas exclure la possibilité d'atteindre un accord de cessez-le-feu "d'ici 48 heures". Il explique que le groupe terroriste cessera les attaques de roquettes sur Israël une fois que Tsahal aura arrêté ses opérations militaires dans l'enclave palestinienne. Selon Youssef, un accord de trêve avec l'Etat hébreu doit inclure la réouverture des points de passage et la fin du blocus imposé sur la bande de Gaza.

Au Caire, le chef des renseignements militaires égyptiens Omar Souleiman a rencontré des représentants du mouvement terroriste pour discuter des propositions énoncées plus haut, et de la manière de mettre fin à la violence à Gaza.
Selon plusieurs sources égyptiennes, Souleiman a informé la délégation du Hamas - composée entre autres d'Imadal Alami et de Mouhammad Nasser - que l'Egypte n'avait pas l'intention de rouvrir Rafiah, à moins que les forces de sécurité d'Abbas ne soient autorisées à y retourner.

Le point de passage est tombé entre les mains du Hamas au cours de l'été 2007. Des membres de l'organisation terroriste étaient alors parvenus à en expulser les forces de police de l'AP.

Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a affirmé que son mouvement s'opposait au retour des partisans du Fatah à Rafiah, comme prévu selon l'accord signé en 2005 : après le retrait israélien de la bande de Gaza, le point de passage devait être géré par l'AP, sous surveillance internationale. D'après Barhoum, Rafiah doit passer sous le contrôle exclusif des Egyptiens et des Palestiniens.

Des sources proches du groupe terroriste dans la bande de Gaza ont exprimé leur déception quant à l'attitude de l'Egypte. Elles accusent le Caire d'occulter le rôle du Hamas en tant qu'"acteur majeur" dans la région. Au Liban, le représentant du Hamas Osama Hamdan a pour sa part déclaré qu'un déploiement de troupes internationales dans la bande de Gaza visait à "protéger Israël."

La branche armée du groupe terroriste, Izzadin Kassam, a également rejeté la proposition égyptienne, affirmant que le Hamas considérerait ces forces internationales comme des troupes d'occupation hostiles. De fait, le groupe lancerait des attaques contre elles.