21.2.09

Israël - La libération de Shalit serait “ imminente”


Philippe Cohen-Grillet

La bonne nouvelle est à prendre avec prudence – comme il est de tradition dans « l’Orient compliqué »–, elle n’en est pas moins crédible. Selon des informations receuillies vendredi par FranceSoir.fr, la libération de Gilad Shalit, ce jeune Franco-Israélien enlevé en juin 2006 par le Hamas et détenu depuis en otage dans la bande de Gaza serait « imminente » ou, à tout le moins, « une question de jours, sauf incident de dernière minute qui ferait tout échouer ». C’est en tout cas ce que nous confiait vendredi une source proche des négociations, jointe en Israël, et que nous confirmait sur place un autre interlocuteur bien informé. Plusieurs éléments viennent étayer la perspective de cet heureux dénouement. « En premier lieu, toutes les parties ont désormais un intérêt évident à la libération de Shalit, explique un fin connaisseur du dossier. Le Premier ministre israélien sortant, Ehoud Olmert, a désigné cet objectif comme une priorité nationale. Sa réalisation constituerait un premier succès de taille pour son successeur (NDLR : Benjamin Netanyahou, désigné officiellement vendredi). Enfin, ce geste est de nature à conforter le Hamas après le conflit de Gaza. »
Mille détenus libérés

Ce sont les substantielles concessions que s’apprêterait à annoncer l’Etat hébreu qui aurait emporté la décision du mouvement islamiste de relâcher son otage. En contrepartie, Israël pourrait élargir plus de 1.000 prisonniers palestiniens. Leader palestinien, Marwan Barghouti, ex-chef du Fatah en Cisjordanie, condamne à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir fomenté et participé à de sanglants attentats, pourrait, lui aussi, être libéré. Il s’agirait là d’un cadeau empoisonné pour le Hamas. Car Barghouti est un cadre du mouvement palestinien adverse et jouit d’une importante popularité. Gilad Shalit avait 19 ans lorsqu’il a été enlevé par le Hamas, alors qu’il participait à une patrouille de l’armée israélienne. Ce statut de soldat a entravé sa libération. Tout comme sa double nationalité, israélienne, mais aussi française, ce qui en faisait un « otage à haute valeur ajoutée ».

Curieusement, son sort n’a jamais mobilisé les autorités françaises, ni l’opinion. Aujourd’hui, la crainte des négociateurs est que « les grands absents, dont la France, ne décident de voler au secours de la victoire ». Bref, de tenter de recueillir les lauriers, au risque de tout compromettre.