19.2.09

Tournoi de Dubaï: un sponsor se retire


Shahar PEER
Par Thomas HETEAU


Le refus des Émirats arabes unis d'accorder un visa d'entrée à Shahar Peer, privant ainsi la joueuse israélienne de participation au tournoi WTA de Dubaï, a provoqué un tollé au sein du tennis mondial. Aujourd’hui, c’est le Wall Street Journal qui a décidé de rompre son contrat de parrainage.

"La sensibilité de l'opinion publique reste forte au Proche-Orient et nous pensons que la présence de Mlle Peer aurait été vécue comme une agression par nos supporteurs qui ont regardé en direct à la télévision l'offensive contre Gaza". Voilà comment les organisateurs du tournoi WTA de Dubaï ont tenté d’expliquer le refus des Émirats arabes unis d'accorder un visa d'entrée à la joueuse israélienne Shahar Peer. Depuis, les critiques fusent. Après les joueurs et les instances dirigeantes, c’est au tour des sponsors de réagir. L'édition européenne du quotidien économique Wall Street Journal vient, en effet, de rompre son contrat de parrainage avec le tournoi féminin.

"La philosophie du Wall Street Journal Europe repose sur le libre marché et la liberté des individus", a indiqué dans un communiqué le quotidien. Une décision qui fait suite à celle prise par la chaîne de télévision Tennis Channel de ne pas diffuser le tournoi, en signe de protestation. "C’est une décision évidente à prendre, qui se base sur ce qui est bien et ne l’est pas", a déclaré Ken Solomon, le directeur exécutif de la chaîne, ajoutant que si l’État d'Israël avait fait la même chose avec un citoyen arabe, il aurait "pris la même décision".

De son côté, Andy Ram, qui comme sa compatriote Shahar Peer, n'a pas reçu de visa pour Dubaï, en appelle directement aux responsables de l'ATP et de la WTA. "C'est l'un des plus grands événements du calendrier, il faut trouver un moyen d'y voir jouer des Israéliens", explique-t-il au micro de la BBC. "Les directeurs de l'ATP et de la WTA doivent assumer leurs responsabilités. Je ne sais pas ce qu'il doit être fait... Peut-être annuler le tournoi ou les sanctionner financièrement, ou autre chose. Mais quelque chose doit être fait pour s'assurer que la situation ne se répète pas l'année prochaine. C'est une situation compliquée avec la guerre... Je comprends la situation du gouvernement des Emirats arabes unis, mais s'ils n'acceptent pas les joueurs en fonction de leur classement, il y a un problème". Affaire à suivre…