11.2.09

L’Occident « inquiet » des résultats des élections



Cela devient une habitude. A chaque fois que des élections amènent une majorité de gauche ou de centre gauche en Israël, c’est un « ouf » de soulagement à peine déguisé dans les pays occidentaux, et l’on salue « la grande et mûre démocratie israélienne ». Et lorsqu’au contraire se profile à l’horizon gouvernement de droite, les inquiétudes s’éveillent presque simultanément : « Mais que va devenir le processus de paix ? » En Amérique comme en Europe on aime les Juifs dociles.

Les médias étrangers relèvent tous la complexité des résultats du scrutin d’hier, et surtout le « rôle clé » d’arbitre détenu par « le leader de l’extrême droite, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman ». « Libération » va très loin en dénonçant un « repli » israélien face à la paix, et « une poussée de l’ultranationaliste Lieberman, l’ex-videur de boîte de nuit moldave, dont le programme consiste en seul slogan : l’expulsion des Arabes israéliens, accusés de soutenir le Hamas et d’être les agents d’un soit disant «terrorisme intérieur» ?

Commentant l’équilibre des forces politiques, le « Guardian » britannique souligne « la défaite des partisans de la paix avec le monde arabe », et prévoit que le « prochain gouvernement sera faible et incapable de prendre des décisions, tout comme l’Autorité Palestinienne » Pour son éditorialiste, « Israël entre maintenant dans une période chaotique, davantage préoccupé par la situation politique intérieure que par les problèmes de la région ». Le « Telegraph » préfère se concentrer sur la déroute des « colombes » et des Travaillistes, « parti de Ben Gourion et de Rabin », et table sur « une rébellion à venir contre le leadership d’Ehoud Barak ».

La BBC craint que « ces résultats indécis ne se révèlent dangereux à terme pour la démocratie israélienne, et que l’instabilité ne s’installe pour une longue période en Israël ». Le « Spiegel » allemand évoque quant à lui « les relations difficiles qui pourraient voir le jour entre Jérusalem et Washington », après les déclarations du Président Barack Obama sur une « politique étrangère volontariste et agressive » sur le terrain du Proche Orient. Le « Washington Post » allant jusqu’à titrer : « Les élections en Israël, un obstacle pour Barack Obama » !

Cela devient une habitude : lorsqu’on est content d’Israël en Occident, il y de quoi s’inquiéter ici. Et vice-versa !

par Shraga Blum