18.2.09

Les raisons dissimulées de la condamnation d'Israël dans la guerre contre le Hamas


Efraim Karsh


Avec une unanimité devenue trop familière, les politiciens, les médias, les ONG et les églises à travers le monde se sont alignés pour dénoncer l’acte de légitime défense d’Israël contre une organisation terroriste extrémiste. Ce chœur de désapprobation est en opposition flagrante à l’indifférence totale sur les conflits armés les plus meurtriers du monde.
Pourquoi des citoyens des démocraties embrassent-ils avec enthousiasme un groupe islamique radical qui vise non seulement la destruction d’une autre démocratie mais est engagé ouvertement à la mise en place d’un califat islamique mondial qui substituera l’ordre international existant ?
La maltraitance des Palestiniens par les Etats arabes durant des décennies est passée pratiquement inaperçue. Ce n’est que quand Israël est impliqué que les Palestiniens gagnent l’attention du monde.
Le fait que la couverture internationale du conflit israélo-arabe reflète depuis toujours un certain degré d’intensité et d’implication émotionnelle, au-delà du niveau normal, semble indiquer qu’il s’agit bien d’une manifestation de préjugés qui a débuté depuis le déclenchement du conflit en 1947.

Dés la décision de mettre un terme aux attaques du Hamas contre sa population civile, et après plusieurs années de retenue imposée, Israël s’est vu confronté à une vague d’indignation internationale.
Qu'en est t-il des conflits sanglants, celui du génocide, d'une durée indéterminée au Darfour, où au moins 400,000 personnes ont été tuées, selon les estimations avec 2.5 millions de réfugiés. Pourquoi le mutisme sur la guerre au Congo, qui a causé la mort et la chasse de leur foyer de plus de 4 millions de personnes. Et la Tchétchénie avec ses 150,000-200,000 tués et plus d’un tiers de la population déplacée par les soldats de l’armée russe. Aucune de ces tragédies n’a provoqué des troupeaux de manifestants dans les rues de Londres, Paris, Berlin, Milan, Oslo, Dublin, Copenhague, Stockholm, Washington etc.….. Dans le cas Gaza, les Occidentaux se comportent différemment. Deux poids deux mesures!

Entre 1949 et 1967, l’Egypte et la Jordanie ont gouverné sur les Palestiniens de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie. Non seulement ils ont échoué à diriger ces populations vers la création d’un Etat indépendant, mais ils ont montré peu d’intérêt pour protéger les droits de l’Homme ou même pour améliorer la qualité de vie. C'est l'une des raisons, d'ailleurs, pour laquelle les 120,000 citoyens de la Cisjordanie se sont déplacés vers l’Est et se sont installés en Jordanie et quelques 300,000 autres ont émigré à l’étranger entre les années 1947 et 1967.

Il n’y a eu aucun tollé international lorsque les pays arabes ont massacré des Palestiniens à une grande échelle. En 1970, le roi Hussein de Jordanie a ordonné des bombardements sur les camps de réfugiés dans le but de mettre un terme à l’insurrection palestinienne « Septembre Noir ». Cela a causé la mort de 3000 à 5000 réfugiés palestiniens. Mais le fait que le roi Hussein a tué plus de Palestiniens au cours d’un seul mois qu’Israël ne l’ait fait pendant des décennies n’a jamais été retenu contre lui ni la perception largement répandue qu'il représente un véritable homme de paix.
Abou Iyad, l'ancien numéro 2 de l’OLP, a déclaré publiquement que les crimes du gouvernement syrien contre le peuple palestinien « ont dépassé ceux de l’ennemi israélien ». Alors qu’à la suite de la libération du Koweït en 1991, les Koweitiens n’ont pas puni l’OLP pour leur soutien à l'occupation de leur pays par Saddam Hussein, ils n'ont pas coupé leur soutien financier à Yasser Arafat, mais ont perpétré un massacre contre les Palestiniens vivant au Koweït.
Cette vengeance contre des travailleurs innocents palestiniens dans les Emirats du Golfe était si grave qu’Arafat lui-même a reconnu que : "Ce qu’a fait le Koweït au peuple palestinien est plus grave que ce qu’a fait Israël aux Palestiniens dans les territoires occupés » Pourtant, les médias occidentaux se sont tus et personne n'a convoqué des réunions urgentes de l’ONU. C'est clair, le monde ne porte attention que lorsqu’il s’agit d'Israël face aux Palestiniens.
En d’autres termes, la préoccupation internationale sur le sort des Palestiniens est un corollaire de leur interaction avec Israël, avec l'Etat juif.
Soixante ans après sa création, par un acte internationalement reconnu, il est triste de constater qu'Israël reste le seul Etat au monde, soumis à des théories les plus bizarres de conspiration et de diffamations et dont sa politique et ses actions sont condamnées obsessionellement par la communauté internationale, et où le droit d’exister est constamment débattu et contesté par non seulement le monde arabe mais aussi par des leaders d’opinion du monde occidental moderne et éclairé.

JCPA Lecape