9.3.07
BARRE ET GOLLNICH DEFRAIENT LA CHRONIQUE
Raymond Barre témoigne au procès Papon. Detail d'un dessin de RISS extrait de son livre "Le procès PAPON" - Hors série Charlie Hebdo.
(Revue de Presse), Roseline L.
Nos internautes auront sans doute remarqué le retour fréquent de la signature Roseline L., dans les textes mis en ligne depuis un mois environ. C'est que cette internaute, dont l'expérience professionnelle en matière de presse constitue un atout majeur pour le survol et l'analyse de l'actualité, nous signale régulièrement des flashes, documents et analyses, qu'elle a repérés dans l'ensemble de la presse, pour le plus grand avantage de notre site et de ses internautes. Aujourd'hui, elle nous adresse la revue de presse qui suit. Nous la reproduisons telle quelle tant elle se passe de commentaires.
(Menahem Macina).
09/03/07
Déjà en 2005 Raymond Barre affirmait:
www.amnistia.net http://www.amnistia.net/news/articles/negdoss/golbarre/golbarre_212.htm
Raymond Barre, ancien maire de Lyon: "Gollnisch est sympathique"
Vendredi 4 fév. 2005
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Quelques minutes avant la reprise des cours de Bruno Gollnisch à l'université Jean Moulin de Lyon, un groupe de crânes rasés a commencé à sillonner les abords des amphis.
Plusieurs dizaines de militants anti-fascistes, qui considèrent qu'un militant d'extrême-droite minimisant la réalité des exterminations nazies n'a rien à faire dans cette enceinte, manifestaient pacifiquement quand la garde rapprochée de Bruno Gollnisch les a violemment agressés sans même se soucier de la présence des caméras de télévision. Des injures antisémites ont été proférées, des coups assénés, et quatre étudiants ont porté plainte contre les nervis.
Suite à ces incidents, le ministre de l'Education Nationale a décidé de suspendre les cours du numéro 2bis du Front National, et celui-ci a fait appel au Conseil d'Etat.
Le recteur d'Académie, monsieur Morvan avait récemment renouvelé son appel à des sanctions effectives contre Gollnisch, mettant ainsi en lumière l'attentisme de la direction de la faculté qui rechigne à prendre la mesure de la gravité des faits (voir aussi notre édition du 28 octobre 2004).
Car Bruno Gollnisch n'est pas dépourvu de réseaux dans les sombres couloirs de la société lyonnaise. On se souvient qu'il a pu bénéficier pendant plus de dix ans d'une adresse fictive, pour se présenter aux élections: l'adresse même du siège de l'Université (voir notre édition du 21 février 2004). Ce n'est que très récemment, suite aux protestations du Cercle Marc Bloch, que le préfet l'a rayé des listes électorales. Ce qui, normalement devrait conduire à sa déchéance de ses mandats électifs et au remboursement des sommes indûment perçues (voir notre édition du 29 novembre 2004).
Aujourd'hui, c'est l'ancien maire de Lyon, Raymond Barre qui vient au secours de Gollnisch.
Il vient en effet de déclarer que Bruno Gollnisch est "quelqu'un de bien".
"C'est un homme sympathique", a-t-il précisé alors qu'on l'interrogeait sur la suspension du dirigeant frontiste de son poste d'enseignant à l'université Lyon 3 pour ses propos sur les chambres à gaz.
"Il est parfois emporté par un langage outrancier. Mais c'est quelqu'un de bien". Quant à ces propos, "ça lui échappe" et "au fond, je ne crois pas qu'il y croit", a estimé M. Barre.
Monsieur Barre est un habitué du jugement hâtif. Dans les heures qui suivirent l'attentat meurtrier contre la synagogue de la rue Copernic, en 1982, il avait cru bon de dénoncer: "Un attentat odieux qui a voulu frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et a frappé des Français innocents (nous soulignons, NDLR) qui traversaient la rue".
Rappelons qu'en 1978, Raymond Barre n'hésita pas à faire appel à Maurice Papon pour occuper, c'est le mot, un poste au gouvernement.
Raymond Barre témoigna au procès de son ancien collaborateur, à Bordeaux. Voici ce qu'il tint à faire savoir:
"Raymond Barre né le 24 avril 1924, ancien Premier ministre, député-maire de Lyon. Je connais M. Papon depuis 1976. Je savais avant sa réputation de grand commis de l' Etat. Je l'ai rencontré quand j'étais Premier ministre; il était rapporteur du Budget. J'ai pu bénéficier de son concours dévoué et efficace. En 1978, j'ai proposé au Président, pour le Budget, M. Papon. M. Papon a été ministre du Budget de 1978 à 1981. Cette période a été très difficile à cause du deuxième choc pétrolier. M. Papon a apporté un concours tout à fait efficace. Il m'a aidé à faire que les finances de la France soient sauvegardées. Il a fait preuve d'une très grande loyauté. Je lui en sais gré".
A une question sur le passé de Papon, il répond:
"Il est toujours nécessaire pour un Premier ministre de s'informer sur les hommes qui lui sont proposés. Je n'avais pas à me poser beaucoup de questions, car en 1976, la réputation de M. Papon était excellente".
Rappelons seulement que quelques mois plus tard, cette excellente réputation se verra récompensée par une condamnation pour complicité de crime contre l'humanité.
Mais c'est seulement en 2007 que ses propos semblent choquer!
Accueil du site > Les magazines > Lyon Mag’ > Articles >
Antisémitisme :
Gollnisch défend Barre
http://www.lyonmag.com/spip.php?article10053
Lors d’une conférence de presse à Lyon jeudi, le numéro 2 du Front national a estimé que Raymond Barre "n’est pas antisémite, pas davantage" que lui-même.
Et Bruno Gollnisch, qui a été condamné à 3 mois de prison avec sursis début janvier pour négationnisme, d’ajouter : "Raymond Barre est victime comme Jean-Marie Le Pen et comme moi-même de tentatives de diabolisation".
L’ancien maire de Lyon avait créé la polémique pour avoir défendu Bruno Gollnisch, mais aussi Maurice Papon, dans une interview diffusée le 1er mars sur France Culture. Raymond Barre avait également dénoncé le "lobby juif capable de monter des opérations indignes".
SOS Racisme réclame des poursuites contre Barre
Lanzmann accuse Barre "d’être antisémite"
... Et le feuilleton continue :
Barre: Papon, «un grand commis de l’Etat», Gollnisch, «un homme bien»
Interviewé jeudi sur France Culture, l’ancien Premier ministre a tenu des propos qui ont «scandalisé» le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Par Catherine COROLLER
LIBERATION.FR : mardi 6 mars 2007
http://www.liberation.fr/actualite/societe/238408.FR.php
Maurice Papon - condamné pour complicité de crime contre l'humanité - a été «un grand Commis de l'Etat», Bruno Gollnisch - condamné pour négationnisme - est «un homme bien» et «un bon conseiller municipal», et l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic de 1980 qui visait «des Juifs coupables» a tué «trois Français, non juifs». Interviewé le jeudi 1er mars sur France Culture dans l'émission «le rendez-vous des politiques», Raymond Barre a tenu des propos qui ont «scandalisé» le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Sur le même sujet
* J'accuse Raymond Barre d'être un antisémite
* Raymond Barre: une «clique» tente de «me faire apparaître comme antisémite»
L'ancien Premier ministre a pris la défense de Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans la déportation de Juifs sous l'Occupation alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde. Papon aurait-il dû démissionner? A cette question, l'ancien Premier ministre répond par une autre question : «Est-ce que tous les fonctionnaires de l'Etat qui étaient en fonction à l'époque auraient dû abandonner leurs responsabilités?» Pour lui, la réponse est non : «Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu'il s'agit vraiment d'un intérêt national majeur». Et tel n'était pas le cas «car il fallait faire fonctionner la France». Le fait que les fonctionnaires soient alors restés en place a eu, selon lui, une vertu: «ils ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu'a été la persécution des Juifs». «Et n'oublions pas quand même qu'en France, c'est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé», poursuit l'ancien Premier ministre. Se doutant que ces commentaires vont susciter des réactions scandalisées, Raymond Barre prend les devant : «Je vous ai parlé très franchement. Que vous me fassiez passer pour un antisémite, pour quelqu'un qui reconnaît pas la Shoah, j'ai entendu cela cent fois et cela m'est totalement égal».
De la même façon, Raymond Barre refuse de retirer les propos qu'il avait tenus après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en 1980, à Paris. Il avait alors déploré que des «Français innocents» - sous-entendu non-juifs - aient été tués. Jeudi, il est revenu sur ce qualificatif. Selon lui, ceux qui ont commis l'attentat voulaient «châtier des Juifs coupables», malheureusement, «des Français qui circulaient dans la rue (…) se trouvent fauchés parce qu'on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s'en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et il y a trois Français, non juifs». A l'époque, Raymond Barre avait été vivement critiqué pour avoir parlé de «Français innocents». Sur France Culture, il s'est dit victime d'une «campagne qui a été faite par le lobby juif le plus lié à la gauche». Explication: la France était alors en campagne électorale, et la gauche aurait voulu ainsi lui faire perdre des voix.
Interrogé sur ses relations avec Bruno Gollnisch condamné pour propos négationnistes, l’ancien Premier ministre se drape de nouveau dans la posture de victime. «Vous revenez aujourd'hui avec toutes les petites critiques sordides que j'ai entendues». Pour lui, Gollnisch a été un bon conseiller municipal à Lyon, où Raymond Barre était maire de 1995 à 2001. Pour le reste, «je suis quelqu'un qui considère que les gens peuvent avoir leur opinion», déclare l'ancien Premier ministre. Certes, «je blâmais les propos de M. Gollnisch, admet-il, mais j'ai tellement entendu les propos de M. Gollnisch à Lyon que cela finissait par ne plus m'émouvoir. Quand on entend à longueur de journée tout ce qui se dit à droite et à gauche, à la fin on n'y porte plus attention».
*
Ecoutez l'émission de France Culture avec Raymond Barre
.... Et les surfeurs s'en mêlent:
Bonfils Jean Pi NA
MonsieurRaymond Barre a eu le courage de dire tout haut ce que de nombreux francais pensent tout bas. La pensee unique, cela suffit. Il faut savoir combattre les citations tronquees, et eviter de por... Mercredi 07 Mars 2007 - 10:56
neness la honte
les collabos sont toujours là et prêts à signer un pacte avec le diable. il n'y a pas et il n'y aura jamais de vrais patriostisme en france car dès qu'il y a un conflit beaucoup sont prêts à se ... Mardi 06 Mars 2007 - 21:48
uzan-sarano dan reponse à senestre sur Barre
ne melez pas la justice et la vertu à la gauche ,par pitié!Mr Barre n'est pas Gateux mais outrecuidant .Et Mitterrand,vous l'avez oublié?la fausseté ,l'hypocrisie et un passé douteux?ils s'aimaie... Mardi 06 Mars 2007 - 21:24
uzan-sarano dan reponse à adrien sur barre
pourquoi melez-vous François bayrou à cette histoire?ce n'est pas sa faute si un vieux gateux dit des choses qui devraient dresser toute la classe politique.Reproche-t-on à Segolène Royale les din... Mardi 06 Mars 2007 - 21:24
lebreiz-chicago Degout,Tristesse et deshonneur. Assez de paroles steriles! des actes!
Je voudrais solennement appeler tous les participants a l'Action. Les paroles sont steriles face aux propos deplaces de monsieur Barre. Monsieur Barre n'est pas antisemite. La France n'est pas antise... Dimanche 04 Mars 2007 - 09:26
jerome le meilleur economiste
Barre possede une villa à st jean cap ferrat (le + bel endroit de la cote d azur):,avec un salaire de prof de fac ou meme de premier ministre ,c est impossible sauf d avoir obtenu des largesses pas... Samedi 03 Mars 2007 - 20:33
Senestre @ Salomon
Votre jugement est célèbre, et nous reconnaissons assez les vertus de l'âge. Si le gâtisme est de tous les âges, il faut rappeler qu'à 7 ans déjà, l'enfance aussi a son franc-parler. On dit bi... Samedi 03 Mars 2007 - 16:52
Salomon Des vertus de l'âge
L'âge a un avantage, il permet un parler libre. Libre d'ambition, donc libre de compromission. Libre du jugement des autres, donc libre également de la nécessité de bien-pensance. Bravo donc à c... Samedi 03 Mars 2007 - 15:55
Marco Econo-maître
Oui, oublions cet homme qui a bien profité du système et qui n'a plus rien à dire...Pour les personnes comme Papon qui n'ont pas su désobéir, il y a plus un manque de courage, de la lâcheté, ... Samedi 03 Mars 2007 - 13:38
FLOGIL LYONNAIS
Quand je pense que ce type a été adopté par les lyonnais qui en ont fait leur maire. Maire de Lyon, ville résistante, à laquelle sont attachée les noms de Jean Moulin, Lassagne et d'autres......... Samedi 03 Mars 2007 - 13:22
Voir toutes les réactions
Mais Raymond Barre est soutenu par certains medias qui parlent de démonisation...
Raymond Barre, un homme de courage
Classé en:
* Général
http://fr.altermedia.info/general/raymond-barre-un-homme-de-courage_10395.html
Dans une interview diffusée le 1er mars dans l’émission « le rendez-vous des politiques » sur France Culture, l’ancien premier ministre dénonce « la campagne qui a été faite par le lobby juif le plus lié à la gauche » en 1980 et considère qu’on a fait de Maurice Papon un « bouc émissaire ».
Ci-dessous, l’intégralité des propos de l’ancien Maire de Lyon sur Papon, l’attentat de Copernic et Bruno Gollnisch.
Maurice Papon était le Ministre du Budget de Raymond Barre de 1978 à 1981. Est-ce qu’aujourd’hui vous ne regrettez pas ?
Raymond Barre : Premièrement, je ne le regrette pas, parce que je sais dans quelle condition, j’ai proposé au président de la République de nommer Papon, ministre du Budget.
C’était un grand Commis de l’Etat. Je savais qu’à Bordeaux, c’est le Général de Gaulle qui l’avait maintenu. Il avait été préfet, notamment en Algérie. Très courageux. Il avait été préfet de police à Paris pendant 10 ans. D’ailleurs il a payé surtout à cause de Charonne - entre nous. Le reste c’était un alibi. Moi je suis convaincu qu’il paye la remise en ordre qu’il fait, l’ordre qu’il maintient, au moment de Charonne.
Il est ensuite à l’Assemblée nationale où il est un parlementaire tout à fait raisonnable. Il est à la Commission des Finances, je le connais, il est rapporteur général à la Commission des finances. Et quand en 1978, je suis renommé premier ministre et que je veux diviser ce bastion qu’était le ministère de l’économie et des finances. Entre un ministère de l’économie et un ministère des finances, du Budget, je choisis M. Monory pour l’économie car je savais qu’il était comme moi, partisan de la libération des prix et je choisis M. Papon parce qu’il est un modéré de l’UDR - je ne sais pas encore si le RPR le supportait.
Que saviez-vous de son rôle à la préfecture de Gironde ?
RB : Mais personne n’en parlait. A aucun moment ! Cela n’a paru qu’en 1981. Certes, le jury d’honneur que M. Papon avait réuni a dit qu’il n’avait rien fait de contraire à sa responsabilité de grand Commis de l’Etat mais qu’il aurait pu, le cas échéant, abandonner ses fonctions. Alors nous nous trouvons devant un phénomène essentiel : est-ce que tous les fonctionnaires de l’Etat qui était en fonction à l’époque auraient dû abandonner leurs responsabilités ? Ou au contraire rester, pour essayer de limiter la casse – si vous me permettez cette expression- et de préparer l’avènement de la République qui suivrait.
Est-ce que vous comprenez, M. le Premier Ministre qu’on puisse être coupable de ne pas désobéir ?
RB : Personnellement j’ai plutôt le tempérament à la désobéissance. Mais quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu’il s’agit vraiment d’un intérêt national majeur.
Ce n’était pas le cas ?
RB : Ce n’était pas le cas car il fallait faire fonctionner la France.
Chirac a reconnu que la France devait se regarder en face, c’est considérer que l’Etat comme Etat avait participé à la Shoah et donc invoquer la close de conscience qui existe dans certaines professions. Est-ce qu’on ne devrait pas introduire une close de conscience dans l’Etat ?
RB : Mais vous avez toujours le droit de faire jouer la clause de conscience et à tout moment. Mais je reviens à ce qu’était la France en 1944-1945. Pensez au nombre de fonctionnaires qui étaient en place qui ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu’a été la persécution des Juifs et n’oublions pas quand même qu’en France c’est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé. Et qu’est-ce qui se passe à la Libération, ce pays ne peut pas s’effondrer, il faut bien que l’administration demeure, sauf ceux qui ont été manifestement des serviteurs de l’ennemi. Je pense à Bousquet et M. Mitterrand n’a pas été d’une sévérité extrême à l’égard de M. Bousquet.
Alors a surgi cette affaire et M. Papon est devenu un bouc émissaire. Je ne porte pas un jugement moral sur l’attitude que l’on devait avoir à l’égard des déportations de Juifs ou non. Mais je considère qu’il y a dans ce pays une hypocrisie fondamentale à chercher quelques boucs émissaires alors qu’il faut bien le reconnaître : si le pays a continué à fonctionner, c’est parce que le général de Gaulle a maintenu ceux qui étaient en place quand il le pouvait et ceux qui s’étaient trop manifestés dans les voies de la collaboration, il les a envoyés en Allemagne. N’oubliez pas cela, tout le personnel français qui est allé gérer la partie de l’Allemagne occupée par la France est composé en grande partie de fonctionnaires de grande qualité qu’il aurait peut-être été nécessaire d’éliminer sur le plan national mais qui devaient continuer à servir le pays au plan international.
Je m’excuse, je vous ai parlé très franchement. Que vous me fassiez passer pour un antisémite, pour quelqu’un qui ne reconnaît pas la Shoah, j’ai entendu cela cent fois et cela m’est totalement égal. Mais ce que je viens de dire, je le répète. Et comme M. Papon avait été un ministre parfait, quand il y a eu à Bordeaux son jugement, nous avons été deux hommes politiques à aller porter témoignage : Olivier Guichard qu’on ne peut pas soupçonner et moi-même comme ancien Premier Ministre. Alors je voudrais que cela soit clair.
Pourquoi Papon n’a-t-il pas exprimé des regrets ?
RB: M. Papon a pu expliquer qu’il s’est retrouvé dans beaucoup de cas dans l’obligation - soit du fait de Vichy soit du fait des autorités allemandes - de se livrer à des actes répréhensibles et qu’il était resté pour essayer de limiter la casse, mais il lui a manqué la phrase disant que ce qui avait été fait sous son autorité était quand même regrettable et qu’il l’avait fait parce qu’il pensait que c’était son devoir de le faire. Je crois que c’est cela et il n’a jamais rien dit ensuite, parce que M. Papon était un homme fier. C’est un homme qui exerçait de grandes responsabilités, ce n’était pas quelqu’un à dire : « je regrette ce que j’ai fait ».
Regrettez-vous d’avoir eu ce mot lors de l’attentat de la rue Copernic: « un attentats odieux qui voulait frapper les Juifs se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic ». ?
RB: Non, je me souviens très bien du climat dans lequel j’ai dit cela. N’oubliez pas que dans la même déclaration, je dis que la Communauté juive ne peut pas être séparée de la Communauté française. Quand on cite on cite en entier. Et la campagne qui a été faite par le lobby juif le plus lié à la gauche, venait du fait que nous étions en climat électoral et moi cela ne m’a pas impressionné et ils peuvent continuer à le répéter.
Mais pourquoi « Français innocents » ?
RB: Mais oui parce c’était des Français qui circulaient dans la rue et qui se trouvent fauchés parce qu’on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s’en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et y a 3 Français, non juifs, c’est une réalité, non juifs. Et cela ne veut pas dire que les Juifs, eux ne sont pas Français.
Oui mais « Innocents » ?
RB: Parce que ce qui était la caractéristique de ceux qui faisaient l’attentat c’était de châtier des Juifs coupables.
A leurs yeux !
RB: A leurs yeux mais bien sûr. Aux miens, les Français n’étaient pas du tout liés à cette affaire. Non, je suis très clair sur ce point. D’ailleurs, aucun de mes amis juifs – et j’en compte – ne m’a fait grief là-dessus. Là, je tiens à vous dire que sur cette affaire, je considère que le lobby juif – pas seulement en ce qui me concerne – est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement.
Bruno Gollnisch, conseiller municipal de R. Barre à Lyon pendant 6 ans. Après sa condamnation vous avez dit que c’était quelqu’un de bien alors qu’il venait d’être condamner pour propos négationnistes. Le regrettez-vous ?
RB: Voilà, vous revenez aujourd’hui avec toutes les petites critiques sordides que j’ai entendues. Et je vais mettre les choses au point. Gollnish était mon collègue à Caen, il est universitaire, je le connaissais, je ne le fréquentais pas pour la raison bien simple qu’il n’était pas de mon bord. Il est élu car il y avait à Lyon, au moins 15 à 20% de la population qui votait FN. Il est élu, il devient membre du conseil municipal. Il se conduit correctement. Toutes les fois où il veut introduire des considérations qui lui sont propres dans les débats du Conseil municipal, je lui demande de se taire et il le fait. Pour le reste, pour tout ce dont il est chargé, comme conseiller municipal, il fait les choses d’une manière tout à fait correcte. Moi je suis quelqu’un qui considère que les gens peuvent avoir leur opinion, c’est leur opinion et par ailleurs, quand je les ai vu fonctionner dans un climat particulier, je reconnais leurs qualités. Et ce que j’ai dit simplement c’est que certes, je blâmais les propos de M. Gollnisch, mais j’ai tellement entendu les propos de M. Gollnish à Lyon que cela finissait par ne plus m’émouvoir. Quand on entend à longueur de journée tout ce qui se dit à droite et à gauche, à la fin on n’y porte plus attention. Et j’ai dit en parlant de Gollnisch que je blâmais ce qu’il avait dit, mais que pour le reste je l’avais connu et que c’était un homme bien. C’était un bon conseiller municipal et que ceux qui ne sont pas satisfaits de cela pensent ce qu’ils veulent.
(A suivre)
Roseline L
Mis en ligne le 09 mars 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org