Le Parisien rapporte qu'en janvier 2007, à Illkirch (Bas-Rhin), un jeune homme de 27 ans a, avec l'aide d'un complice, brûlé son amie par jalousie.
Les deux hommes ont été écroués il y a une semaine et mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente", et "acte de barbarie". La jeune fille est toujours à l'hôpital où elle est soignée pour des brûlures du troisième degré sur une grande partie du corps.
Selon le quotidien, le jeune homme a expliqué aux enquêteurs qu'il voulait la "purifier" des relations qu’elle aurait eues, d’après lui, avec d'anciens petits amis.
Il lui aurait dit : "je vais te nettoyer" avant de l'asperger d'alcool à brûler et de mettre le feu, tandis que son camarade maintenait la victime, a-t-on indiqué au parquet.
Sans profession
Deux médias insistent sur le fait que les auteurs de cette barbarie étaient au chômage. Etre sans travail devient maintenant une circonstance atténuante voire une justification aux violences contre plus faible que soi. Cette précision, nous le verrons plus loin, n’a rien à voir avec l’affaire et si elle s’avère pertinente, c’est uniquement pour éclairer l’état d’esprit des auteurs de ces articles.
Un état d’esprit voisin de celui qui fait “expliquer” le meurtre de deux inspecteurs du travail par le fait que l’auteur des coups de feu, un agriculteur, était en proie à des difficultés financières...
Cette façon d’expliquer et d’excuser systématiquement la violence, outre qu’elle la banalise, crée un effet d’exemple : il suffirait d’être confronté à des difficultés pour qu’attenter à la vie et à la dignité d’autrui devienne, sinon excusable, tout au moins compréhensible.
Amoureux éconduits dans le cas de Sohane et Shérazade, cocu potentiel aujourd’hui, un chômeur peut désormais se voir offrir, es qualité, par les médias bien intentionnés, un blanc seing s’il veut attaquer son prochain. Un prochain qui est dans la plupart des cas une prochaine car s’ajoute aux circonstances précitées le vieux fantasme que la femme est par définition impure et qu’elle contamine l’homme par simple contact, voire par un regard.
Quelle société peut engendrer de telles violences sinon celle qui a érigé en idéaux le risque zéro, la souffrance zéro et l’assistanat maximal? Apprendre à ne plus souffrir enseigne à ne plus rien surmonter !
Combien de meurtres encore ?
Il faut se préparer à un assassinat en masse des femmes de France. Voici donc les 3 millions de chômeurs officiels excusés par avance de battre leur femme ou de la massacrer. Certains se laisseront aller à l’atmosphère de compassion qui les entoure et ne met aucun frein à leurs pulsions. Les autres resteront humains.
Dans tous les cas de figure, cette circonstance atténuante préalablement accordée ne rend service à personne: ni aux victimes (rappelons que l’on évoque là les femmes assassinées), ni aux coupables (rappelons que l’on évoque là ceux en qui nos médias compassionnistes voient des victimes ontologiques), ni à la société.
De toute façon, ce chiffre est faux. Sur ces 3 millions de chômeurs, 65 % au moins sont des femmes.
Discrimination à l’embauche, dans les salaires, dans les responsabilités, voilà que se lève le dernier tabou. Depuis plusieurs années, les organisations féminines et féministes tirent la sonnette d’alarme : les violences conjugales tuent une femme tous les 3 jours. En 1999, c’était tous les 5 jours.
On les met sous bâche dans les piscines, on les emmure vivantes sur les plages italiennes et sous les burkas. Maintenant, on les brûle pour les purifier. Le Moyen-Âge refait surface.
Allo ?
L’actualité offre parfois des raccourcis cyniques. Ce drame particulièrement horrible intervient au moment ou le gouvernement inaugure le 3919, numéro de téléphone d’urgence dédié aux femmes victimes de violence sous leur propre toit.
D’après un rapport du professeur Henrion, sur 652 femmes victimes d'homicides entre 1990 et 1999 à Paris et dans sa proche banlieue, 50% (325 personnes, quand même!!) ont été tuées par leur mari ou leur compagnon. Un chiffre terrifiant mais qui n’étonne que ceux qui ont désiré se voiler la face depuis trop longtemps !
L'équipe du professeur a interrogé au hasard un échantillon de 7000 femmes, âgées de 20 à 59 ans, habitant la capitale et sa petite couronne. Il ressort que 10% d'entre elles ont subi des violences conjugales au cours des douze derniers mois. Insultes, harcèlement moral, agressions physiques, viols, la liste est longue de ces sévices commis dans l'intimité des couples.
"Parmi les victimes présentées dans le rapport, 30 % ont été poignardées, 30 % ont été abattues par arme à feu, 20 % ont été étranglées et 10 % ont été rouées de coups jusqu'à la mort", précise le professeur Henrion.
Les auteurs, selon ce rapport ? « Il s'agit en majorité d'hommes bénéficiant par leur fonction professionnelle d'un certain pouvoir. On remarque une proportion très importante de cadres (67%), de professionnels de la santé (25%) et de membres de la police ou de l'armée ». Ils ne sont donc pas tous chômeurs?
Si de surcroît le fait d’être sans emploi est présenté comme une excuse par les médias, le 3919 a de fortes chances de connaître un plein succès.
Rajoutons à cela l’influence de dogmes religieux d’un autre âge (chrétien il y a quelques décennies, musulman aujourd’hui) et l’on voit que les Chiennes de Garde, Ni Putes Ni Soumises, Regards de femmes et toutes les coordinations féminines ont du pain sur la planche de leur militance.
Crétins d’hommes, tellement convaincus que l’Autre, le Différent(e), l’Etranger(e), l’Impur(e), l’Infidèle leur sont irrémédiablement soumis(es).
Ces hommes là, qui prêchent la violence et la pratiquent, ne méritent de côtoyer ni la beauté, ni la bonté.
Cela tombe bien, quand ils les croisent, chez le sexe dit faible, ils les détruisent.
Pierre Lefebvre & Liliane Messika © Primo Europe, 14 Mars 2007
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Auteur : Pierre Lefebvre & Liliane Messika
Date d'enregistrement : 15-03-2007