1.12.07

IRAN - RUSSIE : DU NOUVEAU POUR BOUCHEHR ?

En 1995, la Russie avait signé un contrat pour terminer les travaux de la centrale électrique (nucléaire) de Bouchehr. Elle devait livrer la centrale en fonctionnement en juillet 1999. Depuis les retards s’accumulent, s’évanouissent et réapparaissent au gré des variations de la qualité de l’alliance Iran-Russie.

Cette alliance est vitale pour la Russie, mais utile pour les mollahs. Quand ces derniers abusent de la situation, les Russes retardent la livraison en inventant des excuses sans logique ; ainsi récemment ils évoquaient des retards de paiements et par la suite ils ont déclaré qu’en raison des retards accumulés (par leur faute), la technologie initiale était désormais dépassée et qu’il fallait tout reprendre à zéro. Ces propos étaient en totale contradiction avec d’autres déclarations de l’année 2006, où ils affirmaient que les travaux étaient achevés à 95% et qu’il ne restait qu’à livrer le combustible pour faire les réglages nécessaires avant la livraison définitive de la centrale.

Après avoir laissé entendre qu’il fallait tout reprendre à zéro, la Russie fait mine de vouloir livrer ce combustible fabriqué depuis des lustres pour cette technologie vieillissante qu’elle voulait abandonner sans l’accord même du client ! C’est ainsi que les russes ont demandé à l’AIEA de contrôler le combustible. Du 26 au 30 novembre, une délégation de l’AIEA s’est rendue à l’usine de Novossibirsk pour inspecter les conteneurs de combustible nucléaire qui ont été scellés en sa présence.

Plus que le combustible, Téhéran attend la livraison de la centrale : il compte sur le fonctionnement de Bouchehr pour bifurquer sur la nécessité nationale de la production de combustible par ses propres moyens comme justification de son programme nucléaire d’enrichissement.

Evidemment, les russes connaissent les mollahs et ont deviné cette ruse et savent que dès la livraison de Bouchehr, Téhéran sera moins dépendant d’eux et commencera à leur créer des problèmes en les lâchant notamment sur un sujet aussi vital que leur commune opposition à un pipeline subaquatique reliant l’Asie centrale à l’Azerbaïdjan et la Turquie. En étant moins dépendant de la Russie, Téhéran cesserait d’être l’allié vital des russes pour leur projet de contrôle des pipelines d’approvisionnement d’Europe. Dans ce cas, l’Asie Centrale s’échappera du contrôle de la Russie et deviendra un concurrent du Gazprom, la tête de bélier de l’économie russe…

Certes Moscou a scellé les conteneurs, mais il laisse planer le doute sur la date de livraison, En fait aucune date de livraison n’a été évoquée ! Le message est clair : si vous voulez ce que j’ai, il faut me donner ce que je veux ! Moscou veut que Téhéran cesse de l’utiliser comme un allié utile anti-sanctions, et qu’il le considère comme son allié vital. Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki est attendu à Moscou les 13-14 décembre pour discuter de Bouchehr, a annoncé une source diplomatique russe.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG