Lundi 3 décembre 2007
Miguel Garroté, journaliste
http://monde-info.blogspot.com
L’article ci-dessous, se divise, en trois parties. La première partie, revient, sur une série de malentendus, entre Juifs et Chrétiens, survenus, le jour anniversaire (de la résolution des Nations Unies, pour partager la bande de terre entre la Méditerranée et le Jourdain, un endroit connu de nous comme étant la terre d’Israël), jour anniversaire du jeudi 29 novembre dernier (la résolution de l’ONU date du 29 novembre 1947).
La deuxième partie de l’article ci-dessous, présente ‘Houdna’, un livre sur Israël, récemment publié, chez Underbahn, par notre ami le Professeur Guy Millière qui, comme d’autres et comme moi-même, est un ami déclaré des Juifs.
La troisième et dernière partie de l’article ci-dessous, essaye, de clarifier, les prises de positions, de l’Eglise catholique, sur Israël. Le présent article, peut-être lu et/ou reproduit, en entier ou en partie, avec mention http://monde-info.blogspot.com
PREMIERE PARTIE : baston et réconciliation.
Comme c’est amusant. Le jour anniversaire (de la résolution de l’ONU qui à ensuite abouti à la création de l’Etat d’Israël), jeudi 29 novembre dernier, Houmous publiait, non pas un article plein d’espérance sur Israël. Maisau contraire, Houmous publiait, un article plein de désespérance, non pas sur Israël, thème du jour par excellence, mais sur les propos ambigus et maladroits, d’un cardinal parmi tant d’autres, propos ambigus et maladroits sur le futur statut des réfugiés palestiniens.
Le titre de l’article, publié sur Houmous, le jour anniversaire de la résolution de l’ONU qui à ensuite abouti à la création de l’Etat d’Israël, jeudi 29 novembre dernier, laissait entendre, que l’Eglise catholique, veut la destruction d’Israël. Le titre susmentionné, laissait entendre cela, en raison des propos, d’un cardinal, sur le droit au retour, hypothétique, de certains réfugiés palestiniens.
Résultat : au lieu de célébrer ensemble, Juifs d’une part, et amis des Juifs d’autre part, cette date anniversaire ; au lieu de cela, nous nous sommes disputés, les cathos sionistes de leblogdrzz et les Juifs du blog Houmous, via une bonne centaine de commentaires, échangés sur le blog Houmous essentiellement. Commentaires que j’ai certes lus, mais dont j’ai surtout décidé d’oublier le contenu, sur le champ, sans rancune et sans amertume.
Pourquoi, ce grand bazar, inutile de surcroît, s’est-il produit, précisément, en ce jour anniversaire, jeudi 29 novembre dernier ? Parce que diabolos, le diviseur, avait décidé, de ficher le bazar, entre nous, ce jour-là. Et nous – pauvres naïfs – nous sommes presque tous tombés dans le piège. C’est un grand classique, dans le combat, entre les Anges fidèles et les Anges déchus. Et c’est pourquoi, nous ne devons pas, maintenant, regretter, ce qui est arrivé. En 2008, nous tâcherons tous, de ne pas retomber, dans le même piège. Car les Anges déchus, eux, feront tout, pour nous piéger, une deuxième fois, le 29 novembre 2008. Et même en d’autres dates.
DEUXIÈME PARTIE : ces non-juifs qui aiment les Juifs.
Le lendemain, l’orage a passé. Eli, sur Houmous, écrit, le vendredi 30 novembre 2007, un article, dont voici quelques extraits : « Aujourd’hui, je vous propose un achat. J’ai reçu il y a quelques jours, des éditions Underbahn, le dernier livre de Guy Millière : Houdna (ndlr trêve). Pour ceux qui ne connaissent pas l’auteur, Guy Millière est géopolitologue, historien et professeur d’université. J’ai souvent le plaisir de découvrir ses textes sur la Mena (ndlr Metula News), dans le cas de ce livre, c’est une apothéose. Surpris que Guy ne soit pas juif ? Je l’aurais dit il y a quelques jours, mais après les premières pages, je serais gêné de jouer le même jeu que nombre d’antisémites qui prennent ce défenseur d’Israël, des USA, pour « un de chez nous ». Non, Guy n’est pas juif mais fait partie de ces « lumières » qui éclairent encore le monde du dehors, ce monde que nous considérons souvent comme perdu. Son livre est instructif pour nous, qui nous intéressons un minimum à cette nouvelle guerre mondiale, ce livre est aussi une arme à mettre dans les mains des ignorants, volontaires ou non. Un livre pour les juifs, pour les non-juifs, à mettre entre toutes les mains, pour peu qu’elles soient reliées à un cerveau ». Rendez-vous ICI Houdna, essai de Guy Millière
Ofek, responsable de ‘Sur l’Autre Rive’, écrit, sur Houmous, le 30 novembre 2007 : « C’est le livre de l’année. Guy Millière fait aussi partie de ces non-juifs philosionistes qui ont compris que la défense des juifs et d’Israël c’est la défense du genre humain dans ce qu’il a de plus cher. Son combat est d’autant plus remarquable qu’il doit faire face à de nombreux alterjuifs qui, en tant que juifs se croient habilités à se dire ouvertement antisionistes et qui représentent par la même occasion la tête de pont de tous ceux qui veulent la destruction d’Israël même si cette haine de soi s’habille souvent derrière une volonté de disparition progressive et démographique, comme par exemple, en réclamant le retour des ‘réfugiés’ palestiniens. Pour ce qui concerne le reste de la communauté juive de la diaspora, ils n’ont juste qu’à nier haut et fort, en tant que juifs, l’augmentation des actes antisémites, et le reste se fera tout seul ».
Frédéric Valandré, avait déjà écrit, sur chatborgne, le 29 octobre 2007, un article, dont voici quelques extraits : « Guy Millière souhaitait publier un ouvrage sur le conflit israélo-arabe. Eh bien, c'est désormais chose faite : Houdna (trêve) vient de paraître aux éditions Underbahn. Le livre est d'abord un coup de gueule virulent contre l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui, et fortement teinté de passages autobiographiques. A titre d'exemple, Guy Millière nous rapporte les propos violemment anti-israéliens que lui ont tenu certaines personnes ; exemple : un employé haut placé du Ministère des Affaires étrangères qui lui a affirmé qu'Israël est ‘une erreur grave’, une erreur de l'histoire (p. 72). Mais l'ouvrage est aussi l'occasion pour son auteur de citer des faits peu connus du public français, tel l'existence de ces tunnels reliant l'Egypte à la bande de Gaza qui "servaient à la contrebande d'armes et d'explosifs et à de nombreux autres glauques trafics" (p. 83). Il remet également les pendules à l'heure concernant certains aspects du conflit israélo-arabe : la création du concept de "peuple palestinien" (p. 116), la corruption généralisée au sein de la clique qui entourait Arafat (pages 129-130). Mais surtout, un rappel de très bonne facture sur l'apparition du mythe Arafat, qui ne fut rien d'autre que "Le résultat d'une entreprise de marketing lancée (...) par le KGB" (p. 109). En clair, ce cher Yasser a été mis sur orbite par l'Union soviétique. Houdna plaira aux lecteurs habitués à la plume mordante et vivante de Guy Millière. Quant à ceux et celles qui ne connaissent pas encore ladite plume, je les invite à la découvrir ».
TROISIÈME PARTIE : Eglise, que fais-tu d’Israël ?
Avant de commenter les propos du cardinal sur les réfugiés palestiniens, j’aimerais citer le même cardinal, s’exprimant sur la légitime diversité des options des chrétiens en politique. Concrètement, il s’agit du Cardinal Renato Raffaele Martino, qui a souligné, dans un document cité (par l’agence catholique Zenit basée à Rome) le 8 octobre 2007, l’importance de la diversité légitime, des options des chrétiens en politique. Le Cardinal Martino, a lu un document, à l’Université catholique de Salta, en Argentine, dans lequel il déclare : « La foi chrétienne ne pourra jamais se traduire par une seule position politique. Prétendre qu’un parti ou une option politique coïncident avec les expériences de la foi et de la vie chrétienne serait une équivoque dangereuse (…) L’Eglise sait qu’il n’est pas de sa compétence de faire valoir sa doctrine politiquement, puisque son but est de servir la formation des consciences en politique et de contribuer à la croissance de la perception des vraies exigences de la justice ».
Concernant les propos, du même cardinal, sur les réfugiés palestiniens, j’aimerais rappeler, quelques réalités, propres au fonctionnement de l’Eglise catholique. Il y a l’Eglise, l’Etat du Vatican et le Saint-Siège. Le Pape est ainsi à la fois chef de l’Eglise, chef de l’Etat du Vatican et chef du Saint-Siège, c’est-à-dire chef du Gouvernement de l’Eglise et de son Etat, le Vatican. En outre, un Cardinal au poste de Secrétaire d’Etat du Vatican officie comme ministre des Affaires étrangères de l’Eglise. Enfin, ni l’agence de presse catholique Zenit, ni même le journal catholique L’Osservatore Romano, n’engagent, de façon irréversible, le Pape et l’Eglise. Le seul organe officiel de l’Eglise – et encore – c’est la « Salle de Presse du Vatican ». Vu sous cet angle, les propos ambigus et maladroits, du cardinal, propos ambigus et maladroits sur le futur statut des réfugiés palestiniens, n’engagent pas le Pape et ne remettent pas en cause, la reconnaissance officielle, de l’Etat d’Israël, par le Saint-Siège.
Pour conclure, j’ajoute, que l’Eglise universelle, ne peut pas, pour des raisons bibliques et théologiques, adhérer à l’antisémitisme. Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches ne doivent pas être ingrates envers la racine (…) les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques avec le judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes (Encyclique Nostra Aetate de Jean-Paul II). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des juifs » (Jn 4, 22).
Si malgré cela, certains clercs, tiennent parfois, des propos jugés ambigus et maladroits, c’est, souvent, parce qu’ils ont de la peine, à s’y retrouver, dans l’imbroglio proche et moyen oriental. Le fait qu’il y ait des catholiques d’Orient, chaldéens, melkites, maronites, syriaques et le fait qu’il y ait des palestiniens catholiques, ces deux faits, compliquent, encore davantage, la compréhension, des questions proche et moyen orientales. Dans ce contexte, la tentation de quitter la dimension verticale, à travers laquelle nous sommes aspirés par Dieu vers le haut, pour sombrer dans la dimension horizontale, qui nous rabaisse à un niveau trop politicien et souvent pseudohumanitaire, cette tentation est bien réelle. Qui oserait dire que cela ne lui est jamais arrivé ?
Concernant l’eschatologie, le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers, je crois fermement que Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des nations. Un seul peuple sur toute la terre. Tels le monde et l’Eglise jugeront Israël, tel Dieu jugera le monde et l’Eglise. Shema Israël, Adonaï élohénou, Adonaï éhad.