Par Sacha Goldberg
pour Guysen International News
La Chambre des Représentants vient d’approuver une loi sans précédente reconnaissant le statut de réfugiés aux Juifs qui ont été expulsés des pays arabes. C’est un combat de longue haleine que mène depuis longtemps différentes organisations juives. En effet, de très nombreux pays arabes ont chassé leur communauté juive lors de la création de l’Etat d’Israël, mettant fin parfois à des liens fraternels très forts. C’est cette histoire, trop souvent méconnue, qu’a consacré la loi américaine, mardi 1 avril dernier.
Les responsables américains, impliqués dans les négociations de paix au Moyen-Orient, "doivent aussi inclure une référence explicite, dans la résolution, sur la question des réfugiés Juifs des pays arabes" lorsque le problème des réfugiés palestiniens est évoqué.
C’est, en parti, ce que prévoit la loi votée mardi 1 avril dernier, à la Chambre des Représentants américains.
Alors que les Palestiniens réclament le "droit au retour" pour leurs réfugiés, une question centrale dans les négociations de paix, et souvent même un obstacle, la résolution américaine cherche également à prendre en compte la condition des réfugiés juifs.
Certains pourraient y voir alors un nouveau point de divergence entre Israéliens et Palestiniens, ce qui freinerait encore les pourparlers. Mais d’autres s’y refusent et considèrent, au contraire, un élément indispensable pour construire une paix solide et durable.
"Ce n’est pas un obstacle" a déclaré Malcolm Hoenlein, vice-président de la Conférence des Présidents des Principales Organisations Juives Américaines. Pour lui, mettre la lumière sur les réfugiés juifs créera une base plus solide et plus crédible pour les futures négociations.
Toutefois, les institutions arabes ne l’entendent pas de la même manière. En effet, l’Institut Arabe Américain affirme que la résolution adoptée par la Chambre des Représentants était inutile et "détourne l’attention" des autres réfugiés.
Pourtant, la loi précise que les responsables américains doivent s’assurer que toutes les résolutions internationales relatives aux "problèmes des réfugiés palestiniens doivent contenir une référence explicite sur la question des Juifs, des Chrétiens, et des autres réfugiés expulsés des pays arabes."
"Le monde a besoin de comprendre que ce ne sont pas seulement les Arabes et les Palestiniens, mais également les Juifs qui ont été dépossédés de leurs maisons, qui ont été victimes d’actes terroristes et de meurtres" à déclaré Joseph Crowlew, Représentant démocrate de New York.
"Les réfugiés juifs sont bien plus nombreux que les réfugiés Palestiniens, et leur exil forcé des pays arabes ne doit pas être oublié du processus de paix" a défendu Jerrold Nadler, également Représentant démocrate de New York.
Enfin, un député républicain de l’Etat du New Jersey voudrait donner une dimension plus internationale cette décision : "La réticence des Nations Unies à reconnaitre le sort des réfugiés juifs est complètement inacceptable".
C’est donc, une étape supplémentaire dans la reconnaissance du statut des juifs expulsés des pays arabes, qui vient d’être franchie.
Regina Bubil-Waldman, ancienne réfugiée juive qui a fui la Libye enfant, se dit déjà très satisfaite de la résolution. "Cela me touche profondément, et je ne peux exprimer mon émotion" déclare-t-elle. "C’est seulement avec la vérité historique que l’on peut construire un futur meilleur, et aujourd’hui, c’est ce que nous sommes en train de faire."