13.4.06

CONTRE LA SUBVERSION ANTIJUIVE

Debriefing.org

’Guerre Psychologique Juive’ contre subversion antijuive, M. Macina

05/01/2004
19/09/04 : Update : Pour connaître les grandes lignes de l’initiative sous-jacente au texte qui suit, lire : "Prendre fait et cause pour Israël, Menahem Macina".

06/01/04

J’ai mis en ligne deux textes qui en ont perturbé plus d’un(e) - et je suis du nombre. Je veux parler de l’article récent de Caroline Glick (1), intitulé "De l’asservissement intellectuel", et de celui de David M. Jacobs – beaucoup plus ancien mais ô combien actuel ! -, intitulé "Guerre de propagande au Moyen-Orient".

J’ai reçu, les concernant, des courriers allant de l’incrédulité à l’inquiétude aiguë. Il n’était donc pas question pour moi de m’abstenir de commenter ces deux documents. Dans la Première Partie de cette étude, j’en ferai d’abord un résumé relativement bref, assorti d’une évaluation personnelle de leur recevabilité. Je consacrerai la Deuxième Partie à corroborer et illustrer le bien-fondé des craintes émises par nos deux auteurs. La Troisième Partie, enfin, esquissera les grandes lignes d’une stratégie d’action qui soit conforme à la spécificité du peuple juif et à son éthique multiséculaire.



I. Ces deux textes doivent-ils être pris au sérieux ?


Les universitaires idéologues de la Gauche israélienne, vus par Caroline Glick

Caroline Glick nous livre un témoignage inquiétant. Sans s’attarder sur le contenu de la conférence sur la guerre d’Irak, qu’elle venait de donner devant un public d’étudiants israéliens, elle relate les violentes réactions critiques de l’auditoire. Celles-ci portent, en apparence, sur les diverses perceptions du bien et du mal. Je dis en apparence, parce que la nature même des objections révèle vite le contentieux sous-jacent : la définition, par Georges W. Bush d’un "axe du mal" – notion qui fleure le fondamentalisme religieux.

De quel droit, estiment ces étudiants, quelqu’un - fût-il président des Etats-Unis -, peut-il oser définir qui est bon et qui est mauvais ? Ce qu’ont fait les Américains au Vietnam était-il bon ? Les Etats-Unis n’ont-ils pas soutenu des Etats et des dictateurs corrompus ? Comment peuvent-ils faire la morale aux autres ? Et ces jeunes de s’en prendre à la conférencière elle-même. Comment, alors qu’elle était elle-même journaliste "embarquée" au sein des troupes américaines, peut-elle être objective dans ses jugements ? Pour ces jeunes, pas le moindre doute : la journaliste a été manipulée, ou, du moins, est sous influence. On ne lui a montré que ce qu’on a bien voulu. Et puis, la camaraderie du front et les risques partagés sur le champ de bataille, ne sont-ils pas cause de ce que l’on prend instinctivement parti pour le camp auquel on appartient ?

A lire l’article de Caroline Glick, on perçoit nettement son trouble. Il est visible qu’elle fut alors déstabilisée, perturbée même. Car, enfin, l’auditoire auquel elle faisait face n’était pas composé de Palestiniens, ni de membres de quelque ONG inconditionnellement pro-palestinienne, mais d’Israéliens, étudiants d’une université israélienne ! Que se passait-il donc ?

Certes, on peut comprendre qu’un doute puisse effleurer l’Israélien, jeune ou adulte, sur le bien-fondé de la politique de son gouvernement et de sa gestion du conflit. Mais ce n’est pas ce qui s’exprime ici. Ce que remettent en cause ces jeunes Israéliens est beaucoup plus radical : c’est le fondement même - moral autant que philosophique – de la guerre contre le terrorisme qu’ils contestent. Et C. Glick s’en étonne, à juste titre :

"…il est difficile de croire que des étudiants israéliens - qui ont eux-mêmes servi dans Tsahal, et qui, en tant que civils, ont subi plus de trois ans d’attentats terroristes incessants contre leurs cafés, leurs boîtes de nuit, leurs campus, leurs routes et leurs autobus - puissent souscrire à de telles vues. Comment peuvent-ils croire qu’il est impossible de faire des distinctions morales entre ceux qui combattent le terrorisme et les régimes totalitaires, et ceux qui commettent des actes terroristes et dirigent de telles dictatures ?"

La journaliste attribue cet état d’esprit – que l’on peut qualifier de nihiliste et d’autodestructeur – à l’emprise de la majorité du corps professoral israélien, réputé totalement acquis aux thèses de la gauche. Elle donne ensuite les résultats de ses investigations en milieu estudiantin. Il en ressort l’image d’un comportement quasi-terroriste de certains enseignants. Aux dires des enquêtés, ces professeurs n’hésitent pas à pratiquer le chantage aux notes et à la promotion universitaire ; l’essentiel étant, pour eux, de faire barrage aux conceptions d’historiens et de chercheurs israéliens qui battent en brèche les thèses gauchistes, et qui, pour cette raison, sont réputées comme infectées par ce que les professeurs en place définissent comme l’idéologie nationaliste de la droite israélienne. Et pour illustrer les dégâts que causent, selon elle, les professeurs gauchistes, C. Glick évoque "un sondage sur l’attitude des Israéliens à l’égard de l’Etat, réalisé par l’Israel Democracy Institute - de la mouvance gauchiste - publié [le 25 décembre 2003] dans Haaretz. Selon ses résultats, seuls 58% des Israéliens sont fiers de l’être, alors que 97% des Américains et des Polonais sont fiers de leur identité nationale." Et la journaliste de conclure son article par une constatation consternante, suivie d’une question rhétorique qui ne laisse aucun doute sur l’identité de ceux qu’elle juge responsables de cette situation alarmante :

"Les Mexicains, les Chiliens, les Norvégiens et les Indiens ont tous un degré plus élevé de fierté de leur identité nationale que les Israéliens. Est-il possible que nos despotes universitaires soient pour quelque chose dans l’incapacité, où se trouvent 42% des Israéliens, de tirer de la fierté de ce qu’ils sont ?"


Brève évaluation de l’article de Caroline Glick

Je ne crois pas que l’accueil hostile réservé à C. Glick ait été une surprise totale pour cette dernière. Après tout, journaliste occupant un poste de responsabilité dans le journal israélien, noté plutôt à droite, qu’est le Jerusalem Post, C. Glick - qui vit en Israël depuis des années et connaît certainement fort bien l’état d’esprit des Israéliens - ne devait pas s’attendre à un accueil enthousiaste dans ce bastion de la gauche universitaire pacifiste qu’est l’Université de Tel Aviv. Ce qui semble l’avoir réellement perturbée, c’est, à mon avis, l’anti-américanisme militant de son auditoire, et le fait – au demeurant inquiétant – qu’il s’appuyait sur un relativisme moral outrancier, illustré par l’interpellation époustouflante de l’un des auditeurs : "Comment pouvez-vous dire que George Bush est meilleur que Saddam Hussein?".

Réputer responsables de ces aberrations de jugement les seuls enseignants me paraît faire bon marché du libre arbitre et de la conscience individuelle, dont tout individu – fût-il Israélien et de Gauche – est pourvu de naissance.

Je ferai part, plus loin, de mon analyse de ce phénomène.


La Guerre Psychologique antijuive, selon David M. Jacobs

Au moins aussi inquiétante que celle de C. Glick, la thèse de D.M. Jacobs expose crûment à celles et ceux qui en ignoreraient encore l’existence, la stratégie cynique de la Guerre Psychologique. A en croire l’auteur, le conflit irrédentiste qui oppose les Palestiniens à Israël est de nature essentiellement religieuse, mais les Palestiniens ont su persuader l’Occident et, dans une certaine mesure, un nombre non négligeable d’Israéliens, qu’ils menaient une guerre territoriale d’indépendance :

"…en créant un Etat juif dans cette région, après avoir défait plusieurs armées musulmanes, et en exerçant leur souveraineté sur des Musulmans, les Juifs ont abrogé leur statut de dhimmis, et donc déchiré le pacte d’Omar. C’est cela, et non le pourcentage de retrait israélien dans la Rive occidentale [Judée-Samarie], qui a provoqué le sentiment musulman de fureur et d’humiliation, et qui est le véritable moteur du conflit."

Dans la ligne de son analyse de la stratégie palestinienne de la guerre subversive qui, selon lui, est à l’oeuvre dans l’Intifada, D.M. Jacobs affirme donc :

"Le fait d’avoir convaincu le monde que les Palestiniens, ou les menus détails d’Oslo sont l’objet du conflit, est donc une excellente démonstration de la doctrine de la Dissimulation du Motif, qui ressortit à la Guerre Psychologique."

Si l’on peut légitimement éprouver des réticences face au caractère abrupt de telles affirmations, il semble difficile de nier la réalité de manœuvres telles que la récupération et l’infiltration d’organisations de bienfaisance et d’aide aux pays du Tiers-Monde, dont on peut constater les effets sur le terrain (2), et la floraison – qui est tout sauf accidentelle - d’organisations pro-palestiniennes à buts apparemment nobles. Ce que l’auteur résume ainsi :

"La Guerre Psychologique est mise en oeuvre par le truchement d’Organisations Frontales et d’Agents d’Influence. Il y a trois types d’Organisations Frontales. Premièrement les organisations ouvertes, tels le Comité pour le Progrès de la Compréhension Arabo-Britannique, ou la Société d’Amitié Soviéto-Britannique. Deuxièmement, les organisations qui donnent le change, telle que "Aide Médicale aux Palestiniens", dont le rôle semble être d’aider les Palestiniens qui souffrent, alors que son but véritable est de gagner des soutiens à la campagne arabe et palestinienne contre Israël. Le troisième type est l’infiltration d’organisations. Cela se produit lorsque des agents d’influence ont infiltré une organisation créée dans un autre but, et qu’ils l’utilisent pour promouvoir leur cause. Les Arabes ont parfaitement réussi à infiltrer un grand nombre d’associations de bienfaisance et de mouvements d’Eglises (3), de cette manière."


Brève évaluation de l’article de D.M. Jacobs

L’utilité de l’exposé sommaire, auquel procède l’article de D.M. Jacobs, des techniques de subversion dont est victime le peuple juif, en général, et l’Etat d’Israël, en particulier, n’est guère récusable. Ce qui, personnellement, me paraît beaucoup moins acceptable, par contre, c’est l’espèce de mise en demeure adressée aux Juifs, en ces termes :

"Dans l’hypothèse où la position diplomatique et stratégique israélienne à long terme ne soit pas encore davantage ébranlée – ce qui mettrait tout l’Etat en danger -, Israël et le peuple juif devront imiter le reste du monde et mettre en oeuvre leurs propres agences de Guerre Psychologique."

L’auteur lui-même est d’ailleurs conscient du fait que la chose ne va pas de soi, puisqu’il parle de la nécessité d’un "change[ment de] la mentalité juive et israélienne" :

"Cela promet d’être difficile, car des siècles d’une haine irrationnelle envers le peuple juif ont eu pour conséquence un désir d’être aimé. D’où l’accent mis sur les Relations Publiques, par opposition à la Guerre Psychologique. Certains problèmes de l’identité juive [jettent un doute sur] la capacité des Juifs de gérer leur blocage névrotique à l’égard de la Guerre Psychologique."

Jacobs a, sans aucun doute, raison de qualifier de "névrotique" le "blocage" des Juifs "à l’égard de la Guerre Psychologique", mais l’origine de cette névrose n’est pas celle à laquelle il pense.



II. Un "syndrome de Stockholm" politique à l’échelle du peuple juif



Les quelques réserves exprimées ci-dessus ne doivent pas servir d’alibi à une disqualification arbitraire des faits objectifs mis au jour par les auteurs cités, révélant une situation extrêmement préoccupante pour l’avenir d’Israël d’abord et, par voie de conséquence, pour l’ensemble du peuple juif. Ignorer volontairement l’avertissement que constituent ces analyses pessimistes, en traitant leurs auteurs de Cassandre ou de prophètes de malheur, serait aussi irresponsable que d’en faire un usage apocalyptique, dont les conséquences ne pourraient que discréditer la part de crédibilité que recèlent leurs mises en garde.

Ma position personnelle est qu’il faut prendre très au sérieux les avertissements de ces deux auteurs, sans forcément avaliser les incriminations qu’ils formulent, ni adopter les remèdes qu’ils préconisent, implicitement ou explicitement. Ce qui n’implique pas, bien sûr, de nous cantonner à des analyses abstraites, en nous retranchant derrière de grands principes pour suspendre notre jugement, et, en définitive, nous abstenir d’agir, voire de prendre position.

En ce qui me concerne – et je précise, une fois pour toutes, que j’écris ici en mon nom propre et que je ne prétends pas être le porte-parole de quelque faction du peuple juif que ce soit -, je considère comme crédibles les dangers révélés par les deux articles précités, et je prends ici le risque de proposer une stratégie concrète et argumentée, en vue d’y parer, au mieux des possibilités limitées de notre peuple, en ces circonstances qui sont parmi les plus difficiles auxquelles il ait été confronté.


De quel mal souffre la société israélienne ?

L’article de C. Glick révèle crûment, comme je l’ai souligné plus haut, le relativisme moral inquiétant qui semble être la norme au sein de la communauté estudiantine de l’Université de Tel Aviv – et probablement au-delà de cette dernière. Plus grave encore est la responsabilité – qui semble indiscutable - d’une partie non négligeable du corps professoral dans le délitement du jugement de cette jeunesse et dans la désaffection navrante dont elle fait preuve à l’égard de son identité nationale.

Si le mal est réellement aussi étendu et profond qu’il y paraît, la lucidité et le pragmatisme commandent de s’abstenir de n’y réagir que par des lamentations ou des invectives. Il est également évident qu’une telle situation n’est pas de celles que l’on peut réformer par voie d’autorité ou à coup de circulaires ministérielles.

La même analyse s’applique à l’article de David M. Jacobs, qui, après beaucoup d’autres auteurs, expose la situation catastrophique de notre Hasbarah à l’étranger et la détérioration, apparemment inexorable, de l’image d’Israël dans l’opinion publique internationale et ses médias.

Toutefois, à la différence de C. Glick, qui se contente de dresser un bilan catastrophique sans proposer la moindre mesure pour au moins tenter d’enrayer le processus, D.M. Jacobs, lui, n’y va pas par quatre chemins. Après avoir démonté le mécanisme de la subversion palestinienne, de type marxiste-léniniste - qu’il considère comme responsable de la déconfiture politico-médiatique d’Israël -, il nous engage, ni plus ni moins, à adopter la tactique de nos adversaires.

Pour mémoire, voici ce que j’écrivais, à ce propos, dans mon en-tête à l’article de Jacobs.

"J’avoue… qu’il ne me paraît pas possible que des Juifs – surtout s’ils sont croyants - ou au moins respectueux des valeurs traditionnelles du Judaïsme et de l’éthique qui en découle - soient capables de pratiquer cette "Guerre Psychologique" que préconise l’auteur. Elle implique, en effet, pour être efficace, une grande dose de cynisme et une aptitude peu commune au mensonge – toutes choses qui ne sont pas les caractéristiques majeures de notre peuple, et qui m’apparaissent personnellement comme répugnantes."

Mais raisonner ainsi, n’est-ce pas se forger une image idéalisée et des Juifs, en général, et des Israéliens, en particulier ? Sans entrer dans le détail de ce que j’avance – ce qui nécessiterait de longs développements pour nuancer mon propos -, il convient de ne pas perdre de vue que la mentalité des Israéliens de souche est, sur beaucoup de points, très différente de celle de leurs concitoyens juifs de la Gola. Les normes politico-culturelles et l’échelle des valeurs du monde moyen-oriental n’ont que peu de choses en commun avec celles de l’Occident. Il en est de même du contexte géopolitique respectif de ces deux parties du monde.

Et il va de soi que l’on ne tombera pas ici dans la vision - passablement romantique, voire mythique – d’une miraculeuse unité de vues entre les Juifs sur les grandes questions afférentes à leur peuple (4). C’est très loin d’être le cas. Et le débat – souvent douloureux – entre les Juifs de la diaspora et ceux de l’Etat d’Israël, à propos du conflit palestino-israélien, illustre, mieux que tout autre thème, les divergences de vues, aiguës et conflictuelles, qui divisent les deux communautés sur des sujets aussi cruciaux que la revendication de Jérusalem comme capitale d’Israël, le caractère juif de l’Etat, le bien-fondé de la politique de peuplement des territoires encore controversés, voire la politique d’autodéfense et de représailles anti-terroristes, mise en œuvre par le gouvernement israélien.


"Israël, laisse tomber ton épée" (N. Doidge)

Cet excursus – dont on voudra bien excuser la relative longueur – était indispensable pour faire mieux comprendre à celles et ceux qui me liront, que "l’éthique juive" - outre qu’elle n’est pas l’apanage de tout Juif, qu’il soit diasporique ou israélien – ne constitue nullement un empêchement dirimant à l’adoption, par des Juifs, des méthodes immorales de la Guerre Psychologique, décrites par Jacobs dans son article.

Si c’était le cas, l’opinion juive (israélienne) contesterait, comme un seul homme, les méthodes violentes de lutte anti-terroriste, utilisées par Tsahal et les différents corps israéliens de défense et de maintien de l’ordre, telle la Police – tous juifs, en l’occurrence.

Ces contre-exemples prouvent - sans conteste, semble-t-il -, que ce n’est pas l’éthique juive qui empêche les Israéliens de se défendre contre la subversion et la diffamation dont leur Etat et, par ricochet, le peuple juif tout entier sont la cible, et donc d’adopter les méthodes de la Guerre Psychologique pour les contrer. Et aussi douloureuse que soit l’hypothèse que je vais émettre à présent, il faut être prêt à l’envisager avec courage.

La vraie cause de l’impuissance, dont fait preuve le peuple israélien, à faire front à la diabolisation de son image, ne procéderait-elle pas, en fait, d’un sentiment dominant de culpabilité envers les Palestiniens ?

Et si l’on objecte que, justement, il s’agit là d’un succès de cette fameuse Guerre Psychologique qu’Israël, lui, ne mène pas – quel que soit le motif réel de cette inaction -, je répondrai que même ce constat est sans prise sur la réalité du phénomène. Le fait est, en effet, que les Israéliens - dans une proportion qu’il est, pour l’heure, impossible d’évaluer, mais dont les éléments objectifs dégagés par maintes enquêtes laissent à penser qu’elle est loin d’être faible -, semblent être atteints d’un mal que j’appellerai, conformément à l’analyse magistrale de Norman Doidge – dont un extrait suit -, un "’Syndrome de Stockholm’ politique" (5):

"Depuis Oslo, Israël a connu un sort malheureux. C’est à cette époque que la gauche israélienne réécrivit les livres d’histoire israélienne, laissant tomber les références à l’Holocauste et à son rôle dans la création de l’Etat, aux attaques arabes de 1948, 1967 et 1973, à l’impuissance totale des démocraties libérales, telle la France, à sauver leurs Juifs (ce qui devint une justification majeure du sionisme). Ces [nouveaux historiens] proposèrent un point de vue palestinocentrique aux adolescents israéliens, ceux-là mêmes qui allaient devoir servir dans l’armée… On demande maintenant aux Juifs vivant en Israël de ne pas se contenter d’abandonner des territoires géographiques. Nous devons aussi prévoir un redéploiement, ou même un retrait total de régions entières de notre âme… Lentement, sur un grand nombre d’années, nous découvrirons que nous sommes en train d’y renoncer […] Renoncer à la force comme valeur. Renoncer à l’armée elle-même comme valeur […] Renoncer au «Il est beau de mourir pour son pays», renoncer au «Tout ce qu’il y a de mieux pour l’armée de l’air» […] renoncer au «Après moi!» (la doctrine qui veut que l’officier qui commande soit le premier à faire face aux situations de danger). Et voici le message qui se répète au travers de ces incantations : Israël, laisse tomber ton épée. L’objectif est d’amener la population visée à une pensée déconnectée de la réalité : «Peut-être arrêteront-ils si nous accédons à leur demande. Peut-être le problème est-il imputable à notre manière de gérer la crise. Peut-être sommes-nous trop exigeants. Peut-être y a-t-il moyen de raisonner ces gens. Peut-être devrions-nous nous abstenir de réagir, afin de donner une chance à la paix. Les citoyens, devenus de plus en plus passifs et confus, aspirent avant tout à l’apaisement. Cette confusion est manifeste quand des bandits qui font l’apologie de la terreur, au lieu de mettre en cause ceux qui la perpètrent, la décrivent plutôt de manière abstraite comme un «cycle de la violence». Cette idée induit une équivalence morale entre le terroriste et ses victimes, en effaçant la réalité de la barbarie et de la psychopathie humaines."

A mon sens, tout est dit dans ce passage capital, qui constitue une sorte de diagnostic clinique incontournable du mal qui ronge la conscience israélienne et la laisse comme hébétée, face aux reproches de ses alliés et aux calomnies de ses ennemis.

Et pour ajouter encore à la débâcle psychologique des Juifs israéliens, leurs coreligionnaires de la Gola ont beaucoup de mal à les défendre, tant la propagande palestinienne – dont les méthodes subversives sont crûment décrites dans l’article de Jacobs – est parvenue à semer la confusion jusque dans les rangs des défenseurs, Juifs autant que non-Juifs, d’Israël, dont beaucoup, à l’évidence, ont perdu foi en la justesse de la cause de l’Etat juif, et même, pour certains, en la légitimité de tous les actes politico-juridiques – Déclaration Balfour, Partition de la Palestine, reconnaissance de l’Etat d’Israël par les Nations unies, etc. – qui ont permis son rétablissement national sur une partie du sol de ce qui fut la patrie ancestrale des Juifs.




III. Comment mener, avec sang-froid et efficacité, une ’Guerre Psychologique’ qui ne viole pas les préceptes de la morale juive ?



Après le constat qui précède, est-il raisonnable d’espérer inverser une tendance aussi défavorable ? En dehors des optimistes invétérés qui croient à l’indéfectibilité du soutien américain à Israël, et des adeptes de l’autosuggestion, dans le style méthode Coué - si soucieux de ne pas regarder la réalité en face, qu’ils préfèrent se projeter un "happy end" sur l’écran de leur illusion intérieure -, on serait presque tenté de souhaiter qu’Israël recoure au remède maléfique préconisé par Jacobs - la Guerre Psychologique. Et peut-être le fera-t-il, car, qui mieux qu’un Etat est apte à mettre en œuvre une stratégie aussi complexe et nécessitant des moyens considérables, tant en termes de budget qu’en termes de ressources et de compétences humaines ?

Mais même dans cette hypothèse, l’Etat d’Israël aura besoin de la collaboration des Juifs du monde entier. Reste à savoir si une telle collaboration est possible. En effet, un Etat n’est pas un conglomérat d’institutions. Il a un gouvernement, une ligne politique, des partis de coalition et d’opposition. On voit mal comment des institutions et des associations juives, si prestigieuses et si puissantes qu’elles soient, pourront apporter autre chose qu’une synergie extérieure et donc forcément limitée, sans parler du pouvoir de décision que même un Etat juif ne partagera certainement pas avec des Juifs qui ne vivent pas habituellement en Israël et n’ont aucune expérience de la politique de ce pays, de sa diplomatie, de la complexité de ses rapports avec les peuples de la région et ceux du monde entier, ni des rapports entre les dirigeants et le peuple, sans parler de défauts - rédhibitoires en Israël –, tels l’ignorance de la chose militaire – discipline capitale en Israël -, et le risque de divulgation -, volontaire ou non - d’informations sensibles, que ces militants inexpérimentés risquent de faire courir à un Etat sans cesse menacé tant par les ennemis de l’extérieur que par ceux de l’intérieur.


L’éthique juive condamne-t-elle notre peuple à une perfection irréaliste et suicidaire ?

Mais même à supposer que se mette en place – sous une forme ou sous une autre - une synergie entre l’Etat d’Israël et des organisations juives sérieuses, il faudra encore prendre en compte le fait que de très nombreux Juifs conditionneront leur engagement et leur militance à l’exigence que cette Guerre Psychologique ne porte pas gravement atteinte à l’éthique juive. Il serait, en effet, impossible de rallier de nombreux Juifs de la dispersion à un programme d’action faisant appel à des moyens déloyaux, subversifs, et, a fortiori, foncièrement immoraux.

Rappelons aussi que beaucoup de Juifs sont religieux, même s’ils ne sont pas tous pratiquants. Ceux d’entre eux qui connaissent la Thora savent qu’elle commande aux Juifs de "ne pas suivre les lois des nations", lorsqu’elles sont abominables (Lv 20, 23).

Aucun Juif croyant ne se laissera convaincre de pratiquer, même dans l’intérêt d’Israël, des actes que la morale juive réprouve, car il sait qu’il est écrit :
"Lorsque tu seras entré dans le pays que Yahvé ton Dieu te donne, tu n’apprendras pas à commettre les mêmes abominations que ces nations-là." (Dt 18, 9).

Il se souvient de ce que Dieu a prescrit à Moïse et à Son peuple, de génération en génération :
"Parle aux Israélites; tu leur diras: Je suis L’ETERNEL, votre Dieu. Vous n’agirez point comme on fait au pays d’Egypte où vous avez habité; vous n’agirez point comme on fait au pays de Canaan où moi je vous mène. Vous ne suivrez point leurs lois, ce sont mes coutumes que vous appliquerez et mes lois que vous garderez, c’est d’après elles que vous vous conduirez. Je suis L’ETERNEL votre Dieu." (Lv 18, 2-4).

Plus exigeants encore, les passages bibliques qui suivent s’imposeront à lui :
"Si tu rencontres le boeuf ou l’âne de ton ennemi, qui erre, tu dois le lui ramener." (Ex 3, 4).
"Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire…" (Pr 25, 21).

Est-ce à dire qu’il s’agit là d’une quadrature du cercle, ou tout au moins, qu’il y a une contradiction dans les termes ? Il semble impossible, en effet, de mener des actions telles que celles décrites par l’article de Jacobs, et de rester juste et moral.

Pourtant le Talmud est formel, qui énonce :
"Celui qui vient pour te tuer, devance-le, lève-toi plus tôt et tue-le".
Ce qui est de la légitime défense.

Or, en rigueur de termes, le peuple juif est mis en danger de mort par la Guerre Psychologique implacable que mènent contre lui ses ennemis. Ce dire talmudique semble donc bien s’appliquer au cas qui nous occupe. Ne pas s’opposer à ces actions de Guerre Psychologique ne revient-il pas à savoir qu’un ennemi vient nous tuer et ne rien faire pour sauver notre vie? Or, le respect même de notre vie implique que nous devons nous défendre, même s’il faut, pour cela, tuer notre assaillant.

Et pourtant, là encore, un distinguo s’impose. La comparaison souffre d’un défaut. Dans le dire talmudique, la menace de mort est immédiate et sans délai : nous devons tuer pour ne pas être tué. Ce qui n’est pas le cas de la Guerre Psychologique. Il faut donc proportionner l’action défensive à l’importance de l’agression. Et pour être précis : si notre ennemi utilise la propagande, ou infiltre des organisations, nous devons faire de même. Et ainsi également pour toutes les actions entreprises par l’ennemi.

Mais n’est-ce pas agir comme toutes les nations et adopter le principe immoral bien connu : "La fin justifie les moyens" ?

C’est là que doivent intervenir - pour faire la différence - l’esprit inventif et la remarquable faculté d’adaptation, dont a toujours su faire preuve notre peuple, au fil des siècles, et qui ont souvent concouru à préserver son existence.
A nous d’inventer notre propre Guerre Psychologique.


La "Guerre Psychologique Juive" : définition, esprit et modalités concrètes

Définition et esprit de cette sub-version juive de la subversion antijuive

Je suggère d’appeler "Guerre Psychologique Juive" l’ensemble des interpellations de l’opinion publique en vue de convaincre de la justesse de la cause du peuple juif et de celle de sa patrie ancestrale partiellement rétablie, ceux et celles dont la conscience sait encore distinguer entre le bien et le mal, et dont le sens de la vérité n’a pas été totalement perverti par la connivence volontaire avec le mal ou les séductions dont il se pare. Tout ce que font nos ennemis, nous le ferons, mais sans jamais mentir, sans jamais dissimuler nos objectifs ni nos intentions, sans jamais capituler non plus, ni laisser les arguments de nos adversaires sans réplique.

Mission-suicide, dérision assurée, ne manqueront pas de prédire nos détracteurs. Oui, si l’on estime que les oracles et les discours des prophètes d’Israël méritent ces qualifications. Tous, ou presque, ont objurgué ou menacé non seulement leur peuple, mais également les nations de leur époque. Ils se sont adressés, sans crainte et souvent avec une audace incroyable, tant à de grandes puissances redoutables, telles Babel ou l’Egypte, qu’à de petits royaumes belliqueux, tels Edom et Moab.

Sans doute suis-je fou à lier, ou incurablement irréaliste. Toujours est-il que je crois indéfectiblement dans la capacité de la conscience humaine à se déterminer pour le bien comme pour le mal, en toute liberté et en parfaite connaissance de cause, pour peu qu’elle ait été ’informée’ de la vérité. Ce qui ne peut se faire sans que quelqu’un ait proclamé le message aux oreilles ou à l’esprit du destinataire. (6)

Pour autant, je ne prétends pas que l’annonce suffit à transformer en adepte l’auditeur de la vérité. De manière apparemment paradoxale, l’Ecriture témoigne de ce que le messager est obligé de parler, même quand Celui qui l’envoie l’a averti de l’inefficacité de son message :
"Tu leur diras toutes ces paroles: ils ne t’écouteront pas. Tu les appelleras: ils ne te répondront pas." (Jr 7, 27).
Il ne doit pas se soucier davantage de l’insuccès de sa prédication, même quand lui a été annoncée d’avance l’incrédulité de l’auditoire :
"Tu leur porteras mes paroles, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas, car c’est une engeance de rebelles." (Ez 2, 7).

Ne seront qualifiés pour cette mission apparemment impossible que celles et ceux qui croient fermement que la parole, ’inséminée’ dans une conscience, y ’prend corps’, si elle est accueillie avec droiture et entretenue avec soin, comme le fœtus dans le ventre de la femme enceinte. Ce n’est qu’au temps de l’accouchement que l’on saura si l’embryon est devenu un être viable ou n’est qu’un rebut avorté (7). En attendant, rien ne nous autorise à déclarer a priori qu’il est inutile d’essayer de convaincre qui que ce soit de la justesse de notre cause. Ce n’est que parce que nous la croyons perdue, que nous nous taisons et que nous nous considérons comme vaincus d’avance.

Modalités concrètes de ce militantisme d’un nouveau genre

Pour autant qu’il soit possible d’anticiper les modalités d’application d’une réalité qui n’existe encore, pour l’instant, que sur le papier, je propose que celles et ceux qui voudront aider Israël à mener cette "Guerre Psychologique Juive" calquent leur organisation et leur action sur les Mouvements apolitiques volontaires existants, seuls capables de drainer un large soutien populaire autour d’un programme idéologique défini, sans être soumis aux contraintes et aux responsabilités sociopolitiques des institutions étatiques, ni à la lourdeur et à la méfiance prévisible des grandes organisations juives.

Dans un premier temps, seront rédigés, en termes clairs et simples, une Charte, un Programme d’action, et une liste de Réponses à des Questions susceptibles d’être fréquemment posées (FAQ), le tout figurant sur un site Internet accessible à tous.

Pour éviter l’anarchie et les ’combats de chefs’, un directoire sera élu par voie de cooptation entre les premiers volontaires, puis, par voie démocratique quand le nombre des adhérents et une certaine expérience de terrain le permettront.

Au stade embryonnaire actuel, il n’y a pas lieu de s’étendre sur des considérations qui, par la force des choses, ne peuvent être que spéculatives.

Par contre, nous invitons celles et ceux d’entre vous que l’aventure motive, à nous rejoindre et à nous faire part de leurs suggestions – pourvu que celles-ci soient non polémiques, concrètement réalisables et exposées avec clarté et brièveté.


Au terme de ce long document, je suis conscient de la difficulté qu’éprouveront nombre d’entre vous à prendre au sérieux son contenu. D’autant que je n’ai ni notoriété, ni appuis célèbres ou fortunés.

Il se pourrait même que ma proposition tombe dans le vide et ne retienne l’attention de personne. Pourtant, même cette perspective ne m’a pas retenu d’élaborer ce long texte, qui m’a coûté beaucoup de travail. Un tel échec ne provoquera en moi aucun découragement. Simplement, je ferai moi-même ce que je préconise à tous : proclamer sans relâche, sans me lasser ni me décourager - "qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas" -, la justice d’Israël.

Et si - D.ieu aidant - quelques-un(e)s d’entre vous, surmontant leur hésitation et leur scepticisme décident de faire bloc avec quelques autres pour constituer le Premier Cercle des pionniers de cette "Guerre Psychologique Juive", dont je viens d’exposer la genèse et les grandes lignes de prospective, je leur adresserai, en viatique, sans emphase mais avec conviction, la fameuse phrase de Théodore Herzl (8):



Im tirtsu, ein zu aggadah !
Il dépend de vous que ce ne soit pas un conte !




Menahem Macina

© upjf.org



Notes



(1) Rédactrice-en chef adjointe du Jerusalem Post, Caroline Glick, est née aux Etats-Unis. Elle a fait son aliya en Israël immédiatement après avoir pris ses grades à l’Université de Colombia. Après avoir accompli son service militaire dans Tsahal, C. Glick a gravi les échelons jusqu’à l’accession à une fonction importante dans les négociations d’Oslo au sein du cabinet de l’ancien Premier ministre Rabin. Après son retrait du monde politique, C. Glick est devenue journaliste, et a maintenant une chronique hebdomadaire en première page du Jerusalem Post. Pendant la récente guerre en Irak, C. Glick a été correspondante de guerre intégrée dans l’armée américaine, elle a fait partie de l’unité d’infanterie qui fut la première à atteindre Bagdad. Elle fait partie de l’association israélienne des porte-parole pour la Hasbara. E-Mail: director@israelactivism.com (Traduit du site israeloncampuscoalition.org/speakers/cglick.htm).
(2) Témoins les nombreuses actions anti-israéliennes lancées par des associations caritatives, aussi célèbres que méritantes, telle Oxfam, pour ne citer qu’elle. Voir, entre autres
- "Le Père Noël est-il une ordure? A propos d’un boycott indigne".
- "Boycott d’Israël par Oxfam, faiblesse de réaction du centre antiracisme belge".
- "Oxfam-Belgique relance son boycott anti-Israélien".
(3) Quelques exemples, qui se limiteront à Pax Christi, mais il y en a beaucoup d’autres :
- "Arrêtez l’invasion militaire": Communiqué de Presse de Pax Christi.
- "Pax Christi et le conflit israélo-palestinien, déclaration des évêques et Présidents".
(4) Loin que les non-Juifs aient l’apanage de cette unanimité idéalisée des points de vue juifs, quel qu’en soit l’objet, nombreux sont les Juifs de la diaspora qui tombent dans cette illusion d’optique.
(5) "Le syndrome de Stockholm n’est pas une tentative consciente de s’intégrer au monde du ravisseur, mais une réponse émotionnelle automatique, qui s’observe chez la plupart des captifs, si ce n’est chez tous. Par le truchement de la télévision, le terrorisme crée ce qu’on pourrait appeler un syndrome de Stockholm de second ordre, au niveau du monde politique." N. Doidge rappelle ce qu’est le véritable syndrome de Stockholm :
"L’exemple paradigmatique de ce mécanisme se produisit à Stockholm, en 1973, quand quatre caissiers furent tenus sous la menace d’armes à feu dans la chambre forte d’une banque, et ce, pendant 131 heures. Bientôt, les captifs firent preuve d’une plus grande crainte de la police, qui essayait de les tirer de là, que de leurs ravisseurs. Un prisonnier dit, par téléphone, au Premier ministre Olaf Palme : «Les ravisseurs nous protègent de la police». Après leur libération, les caissiers n’exprimèrent aucune haine pour leurs ravisseurs et ajoutèrent même qu’ils leur étaient émotionnellement redevables."
(6) Deux passages du Nouveau Testament illustrent fort bien ce point. Tout d’abord, la célèbre parabole du semeur (Mt 13, 3ss et parallèles) ; et l’exclamation de l’apôtre Paul : "Mais comment invoquer [D.ieu] sans d’abord croire en lui? Et comment croire sans d’abord l’entendre? Et comment entendre sans prédicateur?" (Rm 10, 14).
(7) Tant le Talmud que les Ecritures chrétiennes sont peuplés de paraboles sur l’efficacité du verbe, sur la puissance de la parole qui donne la mort ou qui fait vivre. Voir entre autres passages des deux traditions bibliques, la juive et la chrétienne :
"Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant L’ETERNEL ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui; car là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre que L’ETERNEL a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner." (Dt 30, 19-20).
"…moi je ferai de mes paroles un feu dans ta bouche, et de ce peuple du bois que ce feu dévorera." (Jr 5, 4)
"Qui me rejette et n’accueille pas mes paroles a son juge: la parole que j’ai fait entendre, c’est elle qui le jugera au dernier jour" (Jn 12, 48).
(8) Rappelons que le célèbre ’Père du sionisme’ dut subir bien des sarcasmes et des contradictions, tant la vision, qui l’habitait, d’un futur Etat Juif, non seulement paraissait ridiculement impossible, mais était même considérée comme indésirable par des Juifs émancipés et confortablement intégrés dans la société de l’époque, qui craignaient qu’une initiative aussi audacieuse et intempestive leur vaille l’hostilité des non-Juifs.


Mis en ligne le 06 janvier 2004 sur le site www.upjf.org