10.4.06

L'OPTION D'ISRAEL....

Iran: le “Projet Daniel”, l’option d’Israël au cas ou…

Le 09 / 04 / 2006 @ 21:53:32 · Catégorie : A LA UNE, Nucléaire

En cas d’attaque nucléaire sur Israël, il existe une solution déjà prête depuis des décennies et régulièrement mise à jour : l’option Samson. Aujourd’hui face à la menace iranienne, le dispositif de réplique s’appelle “Projet Daniel”, il est issu des limiers du Ministère de la Défense Israélien.

Par Jean-Paul Ney

Les experts du domaine s’accordent à dire que quelques 20 têtes nucléaires sont braquées sur Israël en permanence. Les sites islamistes aux origines de l’internationale terroriste Al-Quaïda avancent aussi ces chiffres. Quels sont les pays qui braquent leurs armes nucléaires sur Israël ? « Le Pakistan, avant tout, pour les autres, nous avons de sérieux doutes, mais la menace existe bien » confirme un expert gouvernemental proche du dossier et de passage en France « de toutes façons ce n’est un secret pour personne, les pays arabes savent que si nous identifions une menace, nous prendrons les mesures nécessaires, voire une option définitive en cas de lancement nucléaire contre Israël ».

Qu’on le veuille ou non, la fondation de l’état hébreu est étroitement liée à la recherche du nucléaire, c’est un fait historique, tactique et géostratégique avéré. Dès 1949, soit presque une année après la création d’Israël, les savants atomistes israéliens collaborent avec leurs homologues français et se mettent à fouiller le désert du Néguev pour y trouver de l’uranium, une entre aide qui va durer jusqu’à la fin des années 60. C’est en partie grâce à la France que se construiront les bases du programme nucléaire israélien, civil et militaire. En 1952 est créé le CEA israélien sur le modèle français. Son président Ernst David Bergmann s’est toujours déclaré favorable à l’arme atomique. Dès 1953, Israël produit alors de l’uranium métal et de l’eau lourde ce qui permet de faire fonctionner le premier réacteur nucléaire. Eisenhower alors président des Etats-Unis (1952-1960), s’est opposé à toute prolifération nucléaire en refusant de vendre des armes conventionnelles à Israël, c’est clair, les Etats-Unis ne veulent pas d’autres puissances nucléaires et il n’est donc pas question qu’ils aident Israël dans son programme nucléaire. C’est Lewis Strauss, Président de la Commission américaine pour l’énergie atomique qui aidera presque en secret Israël pour la construction du premier réacteur de recherche de Dimona. Celui-ci entre en service deux ans plus tard, en 1955. En Novembre 1956 est passé un accord secret entre la France et Israël pour la construction d’un nouveau réacteur plus puissant à Dimona (24 MW). Les deux négociateurs français sont le ministre de la Défense, Bourges Maunoury et le Ministre des Affaires étrangères, Christian Pineau. Un accord qui sera complété par une disposition non écrite autorisant Israël à retraiter les combustibles du réacteur pour en extraire le plutonium nécessaire à la fabrication de la bombe. Pendant que la construction du réacteur se poursuit en 1958, la France et Israël sont à l’apogée de leur coopération et de leurs échanges, ainsi des techniciens français travaillent à Dimona alors que leurs homologues israéliens travaillent à Marcoule où un réacteur similaire à Dimona est installé par le CEA !

La suite nous la connaissons tous, Charles De Gaulle prend le pouvoir et écarte les hommes politiques français fidèles des israéliens, sa campagne de dénigrement commencera le jour de son arrivée au pouvoir. Bien que les experts israéliens soient invités aux premiers essais atomiques français en plein Sahara, le gouvernement français, toujours via De Gaulle, commence à « s’inquiéter » officiellement de la production d’armes atomiques par Israël. La politique et la haine congénitale du vieux général envers Israël et le sionisme fera le reste.

Le droit avéré pour les pays arabes
Arrive l’affaire Vanunu, qui dure encore et toujours, une affaire largement récupérée par les pays arabes, les islamistes, les gauchistes mais aussi l’extrême droite. Acteurs de la vie politique qui ne se privent pas de dénoncer le « danger israélo-nucléaire ou israélo-sioniste ». Israël est alors fustigé à travers tout le monde pour avoir enlevé ce pauvre chercheur qui n’avait pas à trahir son pays, et on oublie que n’importe quel autre pays fait de même avec ses traîtres. Puis la goûte qui fait déborder le vase vient depuis la France, cette même France qui aida jadis Israël à devenir une puissance nucléaire : Quelques jours après le 11 septembre 2001, le député européen Paul Marie Coûteaux suggère une livraison d’armes nucléaires aux pays arabes pour faire plier Israël. N’en étant pas à son premier coup d’essai, cet ancien collaborateur de Michel Jobert, de Jean-Pierre Chevènement, de Boutros-Ghali et de Philippe Seguin justifie la livraison par la France de la centrale nucléaire d’Osirak par Jacques Chirac en 1976. Il est clair qu’aujourd’hui le nucléaire israélien, civil ou militaire fait plus peur que le nucléaire sauvage et incontrôlé du Pakistan, de l’Iran, de la Syrie et de la Corée du Nord…
« Certains pays arabes n’ont toujours pas digéré les multiples défaites que leur a infligé Israël, de grands dirigeants aujourd’hui décédés, et qui ont laissé leurs fils trôner, leur ont fait promettre de ne jamais faire la paix avec Israël, et de tout faire pour, le jour venu, obtenir des armes nucléaires et détruire les juifs quoi qu’il en coûte » peut-on entendre de la bouche d’un expert israélo-américain proche de la gauche israélienne. Et c’est là tout le problème, plus le temps passe, et plus la technologie nucléaire exportée par Abdul Kadeer Khan - le père pakistanais de la bombe islamique - (voir le numéro 44 page 24-27) se retrouve entre des mains plus hostiles que l’état démocratique israélien. Pendant que le monde vomit des insanités sur Israël et ses bombes, un arsenal estimé selon la CIA à pas plus de 200 têtes, certains pays arabes dont l’Iran en tête progressent dans la course aux armements et à la déstabilisation du Moyen-Orient. Face à ces faits récents, l’option Samson n’a jamais été aussi d’actualité (voir encadré)

Le Projet Daniel
Selon des ‘sources israéliennes’, cités dans un article du Sunday Times daté du 18 juillet 2004 « Israël a achevé ses répétitions pour une frappe contre l’Iran et ne permettra en aucun cas que des réacteurs iraniens - notamment celui de Bushehr, en construction avec l’aide des Russes - atteignent le niveau critique. Dans le pire des cas, si les efforts internationaux échouent, nous sommes tout à fait confiants que nous pourrons démolir d’un coup les aspirations nucléaires des ayatollahs ». Cet article a fait ainsi mention du Projet Daniel : l’avenir stratégique d’Israël. Ce rapport appelle l’Etat hébreu à adopter une politique de frappe préemptive contre tous les pays, et particulièrement l’Iran, avant qu’ils ne se dotent d’armes nucléaires, et à se munir d’une capacité de deuxième frappe permettant de détruire entre « dix et vingt » grandes villes arabes et iraniennes. Par ailleurs, le 21 juillet, l’Aman (le service du renseignement militaire israélien) a présenté au cabinet de Sécurité dirigé par Sharon son estimation nationale de la situation. Selon le quotidien Ma’ariv, ce rapport affirme que « le développement d’armes non conventionnelles au Moyen-Orient constitue la plus importante menace pour l’existence d’Israël ». Il avertit que l’Iran pourrait produire des armes nucléaires dès 2007. Il faut comprendre qu’aujourd’hui la communauté internationale ne fait absolument rien pour endiguer le programme nucléaire iranien - déjà très avancé - que les mollah cachent sous le prétexte fumant d’une utilisation nucléaire civile et pacifique. Que ce soit l’AIEA, qui au passage n’a aucun pouvoir, les services de renseignement occidentaux et même des experts reconnus, tout le monde s’accorde à dire que la technologie iranienne a déjà atteint le point de non retour. Toujours selon ces mêmes sources, l’Iran, après des estimations récentes, pourrait avoir une bombe opérationnelle sur des missiles de type Chahab-3 dans moins de deux ans.

« Nous pouvons atteindre Israël »
« Aujourd’hui, notre peuple et nos forces armées sont prêts à défendre leurs objectifs, où que ce soit, un moment clé dans la défense de la cause palestinienne » a affirmé en juillet de cette année l’ayatollah Ali Khamenei lors de la cérémonie de livraison d’un nouveau type de missile capable d’atteindre Israël, le Chahab-3. « La force divine a répondu à toutes les menaces, et nous voyons aujourd’hui que cette force divine est en train de faire la même chose pour les peuples libanais et palestinien », a-t-il ajouté. La télévision iranienne a montré Khamenei aux côtés d’officiers des Pasdaran, les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique et fer de lance du régime, ainsi qu’au moins 1.000 soldats en tenue de cérémonie célébrant tous ensemble le passage de trois missiles Chahab-3 montés sur rampes de lancement mobile. La télévision a précisé que les Gardiens de la révolution avaient également reçu de nouveaux hélicoptères de transport et de combat, dont le type n’a pas été indiqué, ainsi qu’un nombre non précisé d’avions de combat Sukhoï-25 de fabrication russe. Yahya Rahim-Safavi, chef des Gardiens de la révolution, a déclaré dans son discours que sa force était désormais « prête à défendre l’Iran contre quelque danger que ce soit ». Plus discrètement, certains services de renseignement ont rapporté que le 7 juillet, l’Iran avait confirmé avoir procédé à un dernier essai réussi de son missile Chahab-3 d’une portée de 1.300 kilomètres capable donc d’atteindre Israël depuis le territoire iranien, certains officiers se seraient félicités de pouvoir atteindre enfin « le petit Satan ». Selon les experts occidentaux, le Chahab-3 serait une variante améliorée du missile sol-sol nord-coréen No Dong-1, capable de transporter une charge utile de 800 kilogrammes, et contrairement à ce qui a été affirmé, ce missile peut embarquer facilement une voire trois têtes nucléaires.

QUID: L’OPTION SAMSON
C’est Ariel Sharon qui a résumé jadis cette situation apocalyptique en une courte seule et courte phrase « Les arabes peuvent bien avoir le pétrole, nous nous avons les allumettes ! ». L’option Samson est exposée par le journaliste Seymour Hersh dans un livre qui lui a valu le prix Pulitzer : « les dirigeants israéliens n’ignorent pas que l’exiguïté de leur territoire ferait de leur population une victime d’une frappe nucléaire sur un pays arabe voisin menaçant car même en l’absence de riposte militaire immédiate l’effet destructeur de l’explosion et la contamination radioactive ne s’arrêteraient pas à la frontière israélienne (…) ». L’option Samson est, en référence au personnage biblique qui se suicide avec ses ennemis, ni plus ni moins que la dernière terrible et fatale solution, une seule fois, Israël était à un doigt de presser le bouton, c’était en 1973 pendant la guerre du Kippour. Israël, attaqué par surprise par ses voisins arabes, déclenche immédiatement l’alerte nucléaire et se déclare prêt à frapper. Aussitôt les Etats-Unis interviennent et déploient leurs forces nucléaires stratégiques dans la région. L’alerte nucléaire israélienne est alors suspendue mais reprise lorsque l’URSS annonce elle aussi l’envoi de troupes dans la région. Passé l’effet de surprise, l’armée israélienne regagne du terrain mais les Etats-Unis lui imposent d’accepter un cesser le feu…