20.4.06

LA PROPAGANDE DES MOLLAHS

Les dessous du lobbying des mollahs au pays de l’Oncle Sam

20.04.2006


L’administration Bush ne soutient pas l’appel lancé par plusieurs personnalités politiques américaines à l’ambition débordante (involontairement enrôlés dans le lobby des mollahs) en vue d’entamer des négociations directes entre les Etats-Unis et l’Iran, notamment sur le problème nucléaire.


Les presses américaine et iranienne ont annoncé que le secrétaire adjoint du Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, Mohammad Nahavandian, ainsi que le Mohammad Rafsandjani (le frère cadet de l'autre) ont été dépêchés aux Etats-Unis pour faire du lobbying et «convaincre» les partisans de l’apaisement de tenter des actions favorables au régime des mollahs.

Dimanche dernier, le président de la commission sénatoriale des affaires étrangères, le républicain Richard Lugar, avait approuvé l’appel à entamer des négociations directes avec l’Iran sur le dossier nucléaire et d’autres problèmes. Le sénateur démocrate Evan Bayh, membre de la commission pour les forces armées, avait fait de même.

Evan Bayh est un possible candidat aux élections de 2008 et pense se faire un peu de publicité en prônant l’apaisement avec les mollahs, sans aucune considération pour le soutien des mollahs aux groupes terroristes comme le Jihad Islamique, le Hezbollah et le Hamas. Evan Bayh est en concurrence avec Hillary Clinton et doit absolument se faire connaître et apprécier par un électorat qui le connaît peu.

Cet appel à des négociations directes avec les mollahs lui a semblé une bonne opération médiatique. De nombreux hommes politiques des Etats-Unis, dévorés par des ambitions personnelles, se laissent embobiner par les envoyés spéciaux des mollahs (comme le frère de Rafsandjani) aux Etats-Unis. Les motivations d’Evan Bayh sont uniquement d’ordre électoral, nous rappelons qu’en janvier 2006, il était à l’origine d’un projet de loi qui demandait à l’administration Bush d’imposer de lourdes sanctions à l’Iran quand il était de bon ton d’être dans une posture de fermeté avec l’Iran !

Idem pour Richard Lugar qui avait demandé à l’ONU d’adopter des sanctions contre l’Iran et son argument était que « Créer un précédent d’inaction dans ce cas accroîtrait grandement les chances d’un conflit militaire et pourrait déclencher des courses aux armements régionales ». Le revirement de Lugar a également des motivations politiques, son nom avait été cité au moment où Bush songeait à nommer un nouveau Secrétaire et comme on le sait Condoleezza Rice a remplacé Colin Powell.

Malgré sa fidélité au Parti républicain, Lugar multiplie les initiatives concernant l’Iran. Dans un premier temps, il avait appelé à la plus grande fermeté pour saboter les efforts de Rice à construire une ligne d’attaque concertée avec les Européens, et maintenant, il déclare qu’il « serait trop tôt pour appliquer des sanctions contre l’Iran » ! Le tout sur un fond de guéguerre avec sa rivale au Département d’état. Il faut croire que les mollahs suivent avec intérêt les tribulations politiques Américaines et savent faire un lobbying efficace et sans bavure au pays de l’oncle Sam.

Le Cas Armitage. Dans un article publié la semaine dernière dans le Financial Times, l’ancien premier sous-secrétaire d’Etat dans la première administration Bush, Richard Armitage, avait appelé son pays à entamer des pourparlers directs avec l’Iran. On se souvient de lui comme un farouche adversaire d’un changement de régime en Iran et comme le seul responsable américain de haut rang à avoir déclaré en 2003 que la république islamique était une vraie démocratie. Une petite phrase qui n’en finit pas de remuer la communauté iranienne en exil. De son côté, Armitage est devenu une des cibles des lobbyistes de Rafsandjani aux Etats-Unis, bien qu’il en existe d’autres comme le groupe mené par Ron Paul et Bob Ney [1].

En 2003, le régime des mollahs a réprimé avec la plus grande sévérité les manifestations nocturnes qui avaient menacé sa sécurité, on estimait à plus de 80,000 personnes le nombre des jeunes qui manifestaient tous les soirs à Téhéran aux cris de «mort à la république islamique». Les autres habitants descendaient dans les rues avec leurs voitures pour créer des embouteillages afin d’empêcher la libre circulation des forces anti-émeutes et le monde avait les yeux rivés sur l’Iran.

CNN montrait les images de l’espoir, seule la télévision française faisait barrage à la libre circulation des images, de peur que les Français ne soutiennent les Iraniens. Malgré les précautions prises, les clameurs des iraniens manifestant contre les mollahs ont gagné Paris, et nous nous souvenons d’un article de Claude Allègre dans l’Express qui a qualifié les jeunes Iraniens révoltés d’une «poignée de voyous à la solde de la CIA».

Le Département d’état a rejeté cet appel de «Lugar-Bayh–Armitage», estimant que le régime des mollahs devait appliquer les conditions qui lui avaient été proposées par la communauté internationale avant de tenter de restaurer la confiance qui en réalité s’est totalement dissipée.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

[1] Ron Paul, congressman républicain isolationniste américain qui a lancé le concept de la Bourse Iranienne du Pétrole (Iranian oil bourse ou IOB). Dans un discours datant de février 2006, Ron Paul s’est adressé aux autres élus expliquant que Saddam Hussein avait le même projet de la Bourse pétrolière en Euro, ce qui avait causé sa perte. Enchaînant sur le fait que Hugo Chavez y avait travaillé, ce qui lui avait valu également la haine de Bush, le sénateur citait la république Islamique comme le dernier exemple de ce projet d'émancipation monétaire. Ron Paul appartient à un groupe de politiciens américains qui font du lobbying pour le régime des mollahs et pour son allié Chavez en stigmatisant la guerre en Irak afin d’encourager l’opinion américaine à ne pas soutenir une intervention en Iran qui serait motivée par des raisons totalement indépendantes de la sécurité des Etats-Unis (Pétrole, capitalisme & dollar). Lobby Ron Paul : le groupe comprend 30 congressmen et 12 sénateurs. Les personnalités les plus réputés de ce groupe sont : Amo Houghton, Patrick Kennedy, Edward Kennedy, Bob Ney, Jopseh Biden. John McCain est lié à ce groupe sans en faire partie.