25.4.06

MOHAMED , UNE VICTIME DE LA BARBARIE

Pourquoi Mohammed Abou al Hawa est-il mort ? C. Glick
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Jerusalem Post, 18 avril 2006

Traduction française: Albert Soued.

Moh'amed Abou al Hawa, 42 ans, était père de 8 enfants lorsqu'il est mort mercredi dernier. Alors que les Juifs commençaient à fêter la Pâque, et racontaient l'histoire de l'exode d'Egypte ainsi que celle de la naissance d'une nation, Mohammed était torturé par des terroristes du Fatah. Pendant qu'on appréciait notre repas du Séder, il a été abattu par 7 rafales, et, alors que on clôturait notre soirée studieuse par "L'an prochain à Jérusalem!", le corps de ce pauvre homme flambait avec sa voiture.

Mohammed Abou al Hawa a été torturé et assassiné parce qu'on l'accusait d'un crime capital. Huit enfants sont devenus orphelins, mercredi dernier dans la nuit, parce que leur père avait, soit disant, vendu à des Juifs un bien immobilier situé à Jérusalem. L'immeuble est situé dans le quartier d'Al Tor, juste au-dessus du Mont du Temple, au Mont des Oliviers.

Mohammed Abou al Hawa a été enterré dans un cimetière improvisé, sur la route entre Jérusalem, où il vivait, et Jéricho, où il a été tué. Son corps a été enterré là, parce que le mufti de l'Autorité Palestinienne (AP), Ikrima Sabri, empêche tout musulman accusé d'avoir vendu un bien immobilier, ou un terrain, à un Juif, d'être enterré décemment dans un cimetière musulman.

Lorsque l'AP a été installée en 1994, le premier acte légal effectué par son président, Yasser Arafat, et son ministre de la justice, Freih Abou Madein, a été de déclarer nulle et non avenue toute loi en vigueur. Après avoir plongé la société palestinienne dans un chaos juridique, ces deux hommes ont remis en vigueur la loi jordanienne qu'Israël avait révoquée en 1967. Cette loi fait de la vente d'un terrain à un Juif un délit.

Depuis 1994, des dizaines d'Arabes israéliens et de résidents de l'AP, soupçonnés d'avoir vendu un terrain à des Juifs, ont été assassinés. Comme ceux qui l'ont précédé, le meurtre de Abou al Hawa nous donne un bon aperçu de la société palestinienne. Il nous dit que quelle que soit l'Autorité palestinienne, l'actuelle ou tout Etat qui lui succédera, sera raciste, ce sera un Etat pratiquant l'apartheid, où les lois seront promulguées sur base de la race et de la religion. On refusera aux Juifs tout droit de l'homme, et les Arabes qui voudront vivre en paix avec les Juifs seront accusés de trahison et seront des cibles de meurtre.

Samedi soir, le sheikh israélien, Raed Salah, ex-maire de Oum al Fah'm (Israël) et chef de la branche nord du Mouvement Islamique Israélien s'est adressé à 30 000 arabes israéliens dans le stade de Qafr Kana. Il a placé le meurtre de Abou al Hawa dans le contexte de la stratégie arabo-islamique de conquête de Jérusalem. Son discours, qui appelait à l'expulsion de tous les Juifs de Jérusalem, a été largement diffusé par Al Jezira. al Hawa a appelé ses frères arabes à sauver Jérusalem des mains des Juifs, leur promettant que, très bientôt, cette ville serait la capitale de la nation islamique et serait gouvernée par un calife ! Le discours de Salah le place au niveau de Sheikh Youssouf al Qaradawi, le chef religieux sunnite résidant au Qatar, autorité respectée tant par al Qaida que par le Hamas. Président de la Fondation al Quds (la Sainte, c-à-d. Jérusalem), en décembre dernier, à Sanaa (Yémen), Qaradaoui a donné l'ordre d'islamiser Jérusalem, de mettre fin à la coexistence avec Israël, et d'entamer un jihad civil, en parallèle avec la résistance armée.

Aujourd'hui, nul, dans le monde arabo-islamique, et encore moins dans l'AP, ne se lèvera pour défendre la mémoire de Abou al Hawa. Car pour, tout ces gens, ce meurtre servira de leçon et découragera toute velléité de relation pacifique ou commerciale avec les Israéliens. Aucune de ces victimes de l'apartheid contre les Juifs n'aura eu l'occasion de s'exprimer ou de se défendre. Selon les spécialistes de la vente de biens immobiliers palestiniens, dans la plupart des cas, ces Arabes punis pour avoir vendu un terrain à des Juifs ne l'avaient pas fait. Dans le pire des cas, ces gens, qui avaient simplement de bonnes relations avec des Juifs, ont été considérés, de ce fait, comme des "collaborateurs". Par ces méthodes, les dirigeants palestiniens sont assurés que les citoyens arabes auront trop peur d'entamer des relations de coexistence avec Israël.

Considéré comme un vendeur-traître, Abou al Hawa ne pouvait pas s'attendre à être protégé par les Palestiniens, mais en tant qu'habitant de Jérusalem, il aurait pu espérer une protection de la part des autorités israéliennes. Légalement, ce devoir incombe, en effet, à la Police d'Israël. Mais hélas, non seulement cette police ne l'a pas protégé, mais, à cause d'elle, il lui a été impossible d'échapper à la mort. Le mois dernier, le tribunal de Jérusalem a ordonné à la police de chasser des "squatters" arabes installés dans l'immeuble qui appartenait auparavant à Abou al Hawa. Selon nos sources, au lieu de mener cette opération délicate avec discrétion, dans un environnement arabe souvent hostile, la police en a informé la chaîne TV10 ! Celle-ci a diffusé l'opération à une heure de grande écoute, deux soirées de suite. Elle a montré la police en train de jeter les effets personnels des squatters. Le reporter, Assaf Zohar, a présenté ces squatters comme de pauvres victimes innocentes, et les nouveaux propriétaires juifs, comme des propriétaires arrogants, riches et fanatiques. Or, ils avaient acheté l'immeuble légalement, le faisaient garder légalement et voulaient y emménager légalement. Questionné par Zohar, Abou al Hawa a juré ses grands dieux qu'il avait refusé l'offre d'achat proposée par des Juifs, venus avec des sacs plein de billets et qui le le pressaient de vendre. Il a juré qu'il ne vendrait jamais à des Juifs. A aucun moment, Zohar n'a mentionné le fait que l'AP procédait régulièrement à l'assassinat extra-judiciaire de tous ceux qui sont accusés de vendre des biens à des Juifs.

On imagine mal al Jezira montrer des Juifs de manière plus ignominieuse que ne l'a fait la chaîne 10. Le fait que l'immeuble en question se trouvait à l'intérieur de la capitale d'Israël, à deux pas du Mont du Temple, n'a pas impressionné Zohar. Après l'émission de ce reporter, les clameurs d'incitation contre Abou al Hawa se sont amplifiées aux environs d'Al Tor et ailleurs dans l'Autorité Palestinienne. A en croire des sources fiables, avant l'émission, Abou al Hawa était harcelé mais pas condamné à mort. La diffusion des images de la chaîne 10 a mis sa vie en péril.

Cette affaire montre, d'une manière troublante, le niveau de compétence de nos élites, tant celles de la police que celles de l'information télévisée. A la police, on nous affirme que la protection de Abou al Hawa a été mal menée par l'équipe [qui en était responsable]. Si la police l'avait voulu, elle aurait pu dissuader les Arabes du coin et les intrus palestiniens de harceler cet homme, en tout cas elle aurait pu les persuader de le laisser tranquille, lui et sa famille. A cause de la diffusion des images de la chaîne 10, tuer Abou al Hawa était devenu une question d'honneur, les assassins devenaient des héros qui défendent la fierté palestinienne et la solidarité islamique contre les Juifs. Cette chaîne a non seulement transformé un citoyen arabe en cible de meurtre, mais elle a montré comment les élites de ce pays considèrent l'antisémitisme officiel palestinien. En diffusant la scène de l'éviction, soir après soir, pendant 7 longues minutes, en présentant les Juifs comme de riches exploiteurs et des intrus, la chaîne 10, ses reporters, ses producteurs, ses rédacteurs, acceptent de fait le fondement antisémite des griefs des Palestiniens contre Israël. C'est-à-dire que ces élites israéliennes pensent que l'objectif de la création d'un Etat palestinien annule le droit des Juifs de posséder des terrains dans les zones que les Palestiniens revendiquent.

Il ne fait pas de doute que l'action combinée de la police, de Tsahal et du Shin Bet, pourrait mettre un terme à ces assassinats qu'exécutent les Palestiniens pour empêcher des citoyens arabes de vendre des terrains à des Juifs. Cette action pourrait, en tout cas, faire comprendre aux Palestiniens et aux responsables arabes israéliens qu'ils n’ont d'autre choix que de s'en tenir à la loi israélienne dans la capitale israélienne, et que, dans cette lutte pour la survie, Israël a les moyens humains d'y parvenir.

Pour que cette bataille ne soit pas [l'équivalent d'un des] travaux d'Hercule, encore faut-il que nos élites reconnaissent notre droit de lutter et de nous défendre, sans adopter le point de vue raciste de l'adversaire, de surcroît en le présentant au public comme une vérité objective.

La torture et le meurtre de Abou al Hawa sont le résultat non seulement de la barbarie de société palestinienne, mais aussi celui du statut privilégié dont jouissent ces barbares au sein de notre pays.

Caroline Glick

© Jerusalem Post

Mis en ligne le 24 avril 2006, par M. Macina, sur le site upjf.org