25.4.09

La « révolution foncière » se précise


Comme l’annonçait depuis longtemps Binyamin Netanyahou, l’une des grandes réformes à laquelle il va s’atteler est celle du tentaculaire et mythique « Minhal Mekarke’ei Israel », l’Office National Foncier, qui gère depuis des décennies près de 93% des terrains dans le pays, au nom de l’Etat, du Fonds National Juif (K.K.L.) et de l’Office du Développement.

Cela fait des années que l’actuel Premier ministre accuse cet organisme « d’être complexe, lourd et bureaucratique, et qu’il faudrait un jour s’attaquer à ce dragon ». Fidèle à ses conceptions libérales, Netanyahou désire « privatiser le domaine foncier, alléger considérablement les processus d’achat de terrains et d’obtention de permis de construire, afin de faire baisser notablement les prix de l’achat de terrains et redonner ainsi un essor au domaine immobilier en Israël ainsi qu’aux infrastructures » Il reconnaît que c’est la seule réforme parmi les quatre prévues qu’il n’avait pas réussi à mettre en œuvre lorsqu’il fut ministre des Finances, les trois autres ayant été celle du système bancaire, du système de retraites et celle de l’Administration portuaire. Il est vrai que toutes les tentatives de réforme de ce « monstre bureaucratique » ont échoué depuis quelques décennies.

Parmi les mesures prévues pour atteindre cet objectif ambitieux, la réduction de certains privilèges de cadres de cet Office, suppression de nombreux postes superflus, libéralisation large d’achats de terrains pour les privés autant que pour l’installation d’entreprises, incitations à l’achat de terrains dans des zones de la périphérie pour les soldats libérés etc. Ces mesures, si elles sont effectives, permettraient alors à de nombreux citoyens d’acquérir des terrains et de construire à moindre coût. Ce système relancerait la branche du bâtiment, qui comme chacun le sait et selon un vieil adage, est le baromètre de la santé économique d’un pays.

Parallèlement aux mesures financières ou fiscales, le ministre des Finances, Youval Steinitz a légalement annoncé « un allègement considérables des processus administratifs afin d’augmenter en efficacité et en rapidité ». Le Premier ministre, jeudi, lors de la présentation de son plan économique a rappelé « qu’en l’état actuel des choses, l’Office Foncier est géré comme une entreprise monopolistique, ce qui maintient des prix trop élevés et empêche des jeunes couples d’acquérir des terrains et y construire leur maison ».

Netanyahou a réaffirmé sa volonté d’opérer cette réforme « en concertation avec les employés de l’Office ainsi qu’avec la Histadrout » mais selon les témoignages de fonctionnaires de l’Office, « il y règne une ambiance fébrile, car on sait que Netanyahou compte bien réaliser ce qu’il annonce, et qu’un certain nombre d’employés vont se retrouver à la porte ! »

Cette réforme présente apparemment de nombreux avantages et elle s’avère hautement nécessaire. Mais comme dans toute libéralisation, il faudrait que l’Etat maintienne quelques garde-fous et empêche des excès. Certains craignent en effet que cette libéralisation du domaine foncier permette également à des groupes étrangers d’acquérir des terres d’Etat à des fins de spéculation, ce qui contreviendrait grandement aux objectifs de cette réforme.

par Shraga Blum
http://www.actu.co.il/2009/04/revolution-fonciere/