Par Mona Charen
Adaptation française de Sentinelle 5768 ©
Soixante ans est joliment vieux pour un pays. Songez qu’au moment où les Etats-Unis avaient 60 ans (en comptant depuis la conclusion de la Guerre d’Indépendance en 1783), nous étions en 1843. Nous avions déjà eu 10 Présidents, nous avions presque quadruplé la dimension de la nation, et nous étions en voie de devenir une puissance mondiale.
Et comme l’histoire de toutes les nations, notre naissance ne fut pas dénuée de pêchés et de crimes. Les Indiens payèrent un prix élevé pour notre expansion, de même les esclaves. Mais cela ne délégitime pas (en dépit des professeurs gémissant des collèges) la totalité de l’entreprise appelée les Etats Unis d’Amérique. En fait, notre capacité à reconnaître nos fautes est un aspect de notre honneur national.
Israël célèbre son 60ème anniversaire, mais c’est la seule nation dans le monde, dont la légitimité et le droit à l’existence continuent de prêter à débats. Israël, comme les Etats-Unis, veut être autocritique (parfois de façon excessive), mais un état d’esprit équilibré semble flotter sur un plan différent de la vitupération et de la diffamation dont Israël est accablé depuis tant de directions.
En 2001, la majorité des nations du monde s’est réunie en conférence sur le racisme en Afrique du Sud. Les Etats-Unis se sont retirés après qu’il soit devenu évident que la conférence sur le racisme était elle-même raciste. Les condamnations d’Israël ont dominé les présentations, et les prospectus disponibles à l’accueil représentaient des caricatures dignes du ‘Sturmer’* : Des juifs au nez crochus avec du sang palestinien sur leurs mains, entourés de sacs d’argent.
Ainsi, même maintenant, même après avoir triomphé de tant d’adversité au cours de ses 60 premières années trop pleines d’évènements, Israël n’est pas considéré comme un pays normal. La campagne de délégitimation lancée par ses ennemis a obtenu un immense succès en persuadant les gens ordinaires qu’Israël a été conçu dans le pêché. Ce pêché a été la dépossession des Palestiniens, les habitants légitimes du pays maintenant appelé Israël. Venant seulement après la prétention que l’Iran recherche la puissance nucléaire avec des objectifs pacifiques, voilà le plus sinistre des mensonges en circulation.
Il y a eu une population juive en Israël depuis les temps bibliques. Il y a eu des difficultés pour maintenir une présence juive importante à Jérusalem à travers les millénaires - il y a eu par exemple, beaucoup de dissensions avec les Romains autour de l’année 70. Mais Jérusalem a été une ville à majorité juive depuis les années 1860. En 1914, les Britanniques estimaient que la ville comprenait 45.000 Juifs sur une population totale de 65.000.
Quand l’ONU a fait la partition du Mandat britannique en un Etat juif et un Etat arabe en 1947, la partie juive comptait 538.000 Juifs et 397.000 Arabes.
Jérusalem, avec ses 100,000 Juifs, ne comptait pas, car l’ONU proposait d’en faire une cité internationale séparée de l’Etat juif. Comme Alan Dershowitz l’a souligné, ceux qui prétendent qu’Israël a été créé à partir d’une région à majorité arabe comptent les Arabes qui vivaient dans ce qu’on appelait alors le Transjordanie, ainsi que la rive Occidentale et Gaza.
Le plan de partition de l’ONU donna aux Arabe plus de terres arables qu’aux Juifs, et donna à l’Etat juif une douloureuse taille de guêpe gracile de 15 km de large. Néanmoins, les Juifs acceptèrent la partition. Les Arabes la rejetèrent et partirent en guerre pour extirper la présence juive.
Dans la guerre qui s’ensuivit, l’Egypte s’empara de Gaza, et la Jordanie prit la Rive Occidentale. Il n’eut pas de pourparlers pour céder ces territoires au peuple « palestinien » pour un nouvel Etat arabe. Ils étaient simplement appelés réfugiés arabes et, contrairement au nombre égal de réfugiés juifs qui fuirent vers Israël depuis des pays arabes, leurs frères arabes leur refusèrent la citoyenneté, les droits et les libertés. Ils furent abandonnés à s’envenimer dans des camps surveillés par l’ONU.
Les Juifs s’enfuirent des nations arabes à cause des persécutions. Pourquoi les Arabes se sont-ils enfuis du nouvel Etat juif ? (A noter que beaucoup restèrent et devinrent citoyens d’Israël).
Ecrivant dans le numéro le plus récent de ‘Commentary’, Efraim Karsh* passe en revue certaines des nouvelles preuves découvertes sur les évènements de 1948. Non seulement les Juifs n’ont pas chassé les Arabes de leurs foyers, mais ils firent beaucoup de vains efforts pour les persuader de rester. Les 6.000 Arabes de Tibériade, exemple typique, furent obligés de partir par leurs propres chefs, contre les objections énergiques des chefs juifs.
Il se peut que les Arabes locaux aient incité leur population à fuir pour leur épargner la déroute génocidaire qu’ils attendaient pour les Juifs. Fawzi Qawuqji, un chef de ‘l’Armée de Libération Arabe’, jura de « mener tous les Juifs dans la mer ». Après avoir essayé et échoué à plusieurs reprises d’annihiler les Juifs (un idéal auquel les Palestiniens doivent toujours renoncer), ils ont œuvré puissamment à discréditer l’Etat d’Israël : en cela, il faut y penser avec tristesse, ils ont eu un immense succès.
http://jewishworldreview.com/cols/charen050908.php3