5.5.08

REVUE DE LA PRESSE ISRAELIENNE

Les Titres
Haaretz (Le pays) :

Des membres des forces de l’ordre : D’ici quelques jours, nous déciderons s’il y a lieu d’inculper le Premier ministre

The Jerusalem Post : Le processus de paix pourrait être gelé jusqu’à ce que l’avenir du Premier ministre soit clarifié

Maariv (Le soir) :
Un membre de l’appareil judiciaire : Il faut agir vite, avant que l’enquête ne soit entravée

Yediot aharonot (Les dernières nouvelles) :
Shula Zaken se tait


Intérieur

L’enquête contre Ehud Olmert se poursuit

La police poursuit son enquête dans la nouvelle affaire judiciaire dans laquelle est impliqué le Premier ministre Ehud Olmert et, selon une personne proche de l’enquête citée par le Haaretz, « dans quelques jours, on pourra savoir s’il y a lieu d’inculper le Premier ministre ». Des sources au sein de la police affirmaient avant-hier que de toutes les affaires dans lesquelles est impliqué M. Olmert, celle-ci est la plus grave.

Pour l’heure cependant, la justice interdit toujours de divulguer le moindre détail concernant la nature des soupçons qui pèsent contre le Premier ministre. Dans un communiqué commun publié hier, le conseiller juridique du gouvernement, le procureur général et le chef du département des investigations de la police ont déclaré être conscients du caractère problématique de la situation actuelle dans laquelle le public ignore la nature de ce qui est reproché au Premier ministre. Il ont néanmoins justifié l’interdiction actuelle qu’ils estiment essentielle pour la bonne tenue de l’enquête. Les trois hommes ont affirmé qu’ils prenaient en compte le droit à l’information et qu’il suivraient le cours de l’enquête afin de permettre la publication d’informations le plus rapidement possible

L’ancienne directrice administrative du cabinet du Premier ministre, Shula Zaken a été entendue hier par la brigade nationale de lutte contre la fraude et ce, pour la troisième fois en une semaine. Mme Zaken qui, depuis mardi dernier est placée en résidence surveillée, a choisi de garder le silence. Ehud Olmert pourrait, lui, être entendu à nouveau par les enquêteurs dans les prochains jours. Lors de son interrogatoire vendredi, le Premier ministre a collaboré avec les enquêteurs mais ne serait pas parvenu à réfuter les soupçons qui pèsent contre lui.

Ehud Olmert, ajoute le journal, a réagi hier pour la première fois aux derniers développements : « depuis mercredi dernier, des rumeurs parcourent le pays, certaines mal intentionnés. Je vous promets que lorsque les choses seront clarifiées, les soupçons seront levés et les nuages se dissiperont », a-t-il déclaré dans une annonce faite en préambule du conseil des ministres. Le Premier ministre a également affirmé qu’il continuerait à travailler normalement.

Malgré cela, selon des responsables politiques israéliens cités par le Maariv, à Washington on s’inquiète des répercussions que pourrait avoir l’enquête sur l’avenir du processus de paix. Les Américains craignent en effet qu’Ehud Olmert perde la légitimité nécessaire à promouvoir le processus ou même qu’il soit poussé à la démission.

Le nouveau parti des retraités s’affilie au parti d’Arcadi Gaydamak

Les députés Elhanan Glazer et Sarah Marom-Shalev, du parti des retraités, ont fait part avant-hier de leur décision de rejoindre Moshé Sharoni, qui avait annoncé il y a une semaine son départ du parti. Les trois députés dissidents formeront un nouveau groupe parlementaire : « Tzédek la-Guimlaïm » (Justice pour les retraités) qui sera affiliée au parti Justice Sociale, créé récemment par l’homme d’affaires d’origine russe Arcadi Gaydamak. Ce dernier, qui a annoncé son intention d’être candidat à la mairie de Jérusalem, obtient ainsi, pour la première fois, une représentation à la Knesset.

Ce départ, écrit le Haaretz, réduit à quatre membres le groupe parlementaire du parti des retraités et à soixante-quatre députés la coalition gouvernementale. M. Sharoni a en effet fait savoir que le nouveau groupe parlementaire ne faisait pas parti de la coalition gouvernementale. « Si Olmert veut de nous, qu’il négocie », a-t-il déclaré. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue hier en compagnie des trois députés, Arcadi Gaydamak a notamment fait savoir qu’il serait heureux d’être nommé ministre chargé de la Diaspora.

Selon le journal, les députés dissidents ont obtenu d’Arcadi Gaydamak la promesse d’occuper trois des cinq premières places de la liste que présentera Justice Sociale aux prochaines législatives. Par ailleurs, le nouveau groupe parlementaire recevra dès à présent de la Knesset 244 000 shekels par mois (46 000 euros) au titre du financement des partis.

Le Yediot Aharonot note que si Arcadi Gaydamak entre au gouvernement, il devra alors faire une déclaration de patrimoine détaillée et devra renoncer à tout rôle actif dans la direction de ses sociétés. Sur le plan politique, ajoute le journal, les dirigeants du nouveau parti ont déclaré qu’ils étaient opposés à un retrait israélien du plateau du Golan et au partage de Jérusalem. Concernant un éventuel accord avec les Palestiniens, le parti prendra position en fonction de la nature de cet accord.

Israël-Palestiniens

Poursuite des tirs de roquettes sur l’ouest du Néguev

Après un week-end plutôt calme, rapporte le Maariv, neuf roquettes Qassam se sont abattues hier sur la ville de Sdérot, causant des dégâts matériels mais ne faisant pas de victime.

Un supermarché où se trouvaient au moment de l’attaque quelques dizaines de clients a reçu une frappe directe, mais en raison du toit blindé, la roquette n’a pas pu pénétrer dans l’enceinte du magasin. Plusieurs personnes ont néanmoins été prises de panique.

Une autre roquette a gravement endommagé un immeuble à Sdérot, prenant de panique une habitante de la ville. D’autres roquettes ont explosé à proximité des Kibboutz Nir-Yitzhak et Kfar-Aza.

Selon le Yediot, plusieurs obus de mortier ont été tirés hier sur le terminal pétrolier de Nahal-Oz et sur le point de passage Karni, juste au moment où des livraisons de carburants et de denrées alimentaires envoyés par Israël devaient y transiter.

Le Hamas aurait fait du Sinaï égyptien sa base d’entraînement

Un quart de siècle après la retrait de la péninsule du Sinaï dans le cadre du traité de paix israélo-égyptien, le Hamas aurait fait de cette région son refuge, rapporte le Yediot.

Selon le journal, les militants du Hamas traverseraient souvent la frontière entre la bande de Gaza et le Sinaï, où ils s’entraînent, testent de nouvelles sortes d’armement et accumulent des munitions, hors d’atteinte de l’armée de l’air israélienne. Il s’agit notamment de la zone de Jabel Halal, dans le centre-nord de la péninsule, habitée par des tribus bédouines qui collaborent avec le Jihad mondial. Dans ce secteur, à neuf cents mètres d’altitude, le Hamas aurait bâti une base d’entraînement pour ses combattants, indique le journal.

Visite de Condoleezza Rice dans la région

La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, actuellement en visite en Israël et dans les territoires palestiniens, a tenu hier une conférence de presse conjointe avec Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères, à l’issue de leur entretien à Jérusalem. Selon le Haaretz, la ministre Livni a déclaré qu’Israël ne tentait pas d’agrandir les colonies en Cisjordanie afin de modifier la situation sur le terrain dans la perspective d’un futur retrait.

Peu avant, Mme Rice a déclaré lors d’une rencontre avec Mahmud Abbas à Ramallah, qu’il ne fallait pas qu’Israël prenne des initiatives qui pourraient influer sur l’accord permanent avec les Palestiniens, laissant entendre son opposition à la poursuite des constructions dans les colonies. Elle a également appelé à faciliter la vie des Palestiniens de Cisjordanie. « Il faut examiner les gestes israéliens sur le plan qualitatif et pas uniquement sur le plan quantitatif », a-t-elle déclaré, faisant référence aux allégations palestiniennes, selon lesquelles Israël n’avait levé en Cisjordanie que des barrages routiers ayant peu d’effets sur la vie de ses habitants.

Mme Rice a par ailleurs précisé que selon l’administration américaine, il était toujours possible de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien dans le courant de l’année 2008./.

AMBASSADE FRANCE EN ISRAEL