24.6.08
Le Grand rabbin de France confirme le caractère antisémite de l'agression de Rudy
Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a jugé mardi sur Radio J que l'agression contre un jeune juif de 17 ans survenue samedi à Paris était «notoirement antisémite» après avoir estimé la veille que le caractère antisémite était «probable» mais «pas certain».
«En un premier temps j'ai répondu probable, mais pas certain», a expliqué Gilles Bernheim, élu Grand rabbin de France dimanche, au lendemain de l'agression, en remplacement de Joseph Sitruk.
«Nous étions dimanche soir, je sortais d'une journée d'élection où rien n'avait filtré», a-t-il poursuivi. «On ne peut employer certains mots qu'en pleine connaissance de cause c'est-à-dire avec des communiqués du ministère de l'Intérieur», a-t-il estimé. «Aujourd'hui, cet acte est antisémite, cela a été confirmé hier soir lundi».
«Je voudrais que les choses soient parfaitement claires pour nos auditeurs ce matin, ce qui vient de se passer ce week-end est quelque chose d'immonde, notoirement antisémite, d'une rare violence», a martelé Gilles Berheim, qui a indiqué qu'il s'était rendu au chevet de la victime lundi après-midi.
Il a jugé que l'évocation du passé du jeune homme, interpellé «après des incidents à caractère intercommunautaire» le 9 décembre 2007, selon une source policière, n'avait «aucun rapport avec l'agression».
«Lorsque l'on veut tuer un juif, lorsqu'on veut le massacrer», a-t-il dit, «il n'y a aucune justification, aucune légitimation à cet acte».
«Je veux être d'une clarté absolue là-dessus, ce garçon était à terre, ce garçon a été non seulement frappé mais quasiment écrasé par des pieds, des coups de poing», a ajouté Gilles Bernheim, citant notamment la famille de la victime. «Ce garçon a protégé un ami, peut-être a-t-il commis une maladresse à ce moment là, peut-être dans un mouvement de foule s'est-il passé des choses qui dépassent le cadre de l'intention de ce garçon», a-t-il ajouté.
Le Grand Rabbin de France a dit «adresser des prières» pour qu'il n'y ait «pas de séquelles irréversibles chez ce garçon» et souhaiter que cet acte ne soit suivi «d'aucune autre violence» ou «vengeance».
Avec agence
20Minutes.fr, éditions du 24/06/2008 - 09h46