Que font les représentants de nos démocraties aux côtés de ceux qui acceptent que des femmes soient lapidées, des enfants violées et asservies à vie ?
Ils écoutent. Ils écoutent courtoisement l'un des leurs, l’ambassadeur roumain Doru Romulus Costea, affirmer que ces crimes ne sauraient être blâmés.
Le 16 juin à Genève, devant le Conseil des Droits de l’homme de l’Onu, ce triste personnage a interdit toute critique de la lapidation et du mariage de fillettes. Il a affirmé son mépris de la vie, au nom du respect de la loi musulmane, dite charia. Soumission ou sympathie, qu’importe.
Un Européen accepte officiellement le meurtre des femmes. Etrangement ses fonctions obligent à l’appeler ‘excellence’. Y-a-t-il une excellence de la bassesse ?
L’Europe combat sur son territoire les violences faites aux femmes
Cette violence est pour elles - entre 16 à 44 ans - la première cause de mortalité, comme d’invalidité. La Roumanie, pays de monsieur Costea est celui où ces meurtres et ces agressions sont les plus fréquents. Y puiserait-il son indulgence ? Respect des assassinats en pays islamiques au nom des coutumes locales ?
Si la misogynie la plus meurtrière existe aussi dans nos démocraties, elle y est combattue. Elle y porte le nom de crimes. Ils n’y ont pas lieu au nom d’une morale pervertie, sur la place publique, devant une foule fanatisée de haine. Combien de femmes y cachent leur peur et l’horreur ressentie ces jours-là ?
Dans un état démocratique, ceux qui osent approcher une enfant pour abuser d’elle ne peuvent prétendre au nom d’époux, mais de violeur*. Leur place est dans les prisons où leurs codétenus les rejettent.
Pourtant, c’est dans un état démocratique que David Littman, rapporteur d’ONG a été interrompu par des cris de colère. Il dénonçait la lapidation des femmes adultères et le mariage des filles dès l'âge de 9 ans, pratiqués dans les pays ou règne la loi islamique.
Des représentants de l'Egypte, du Pakistan et de l'Iran sont immédiatement intervenus. Eux revendiquent le meurtre, l’asservissement des femmes. Ils ont fait suspendre le débat. Ils ont obtenu gain de cause.
Si les Droits de l’Homme ont pour eux une signification si brutale et si réductrice, que faisons-nous à leurs côtés ? Si un ambassadeur roumain admet la cruauté à l’égard des femmes, comment peut-il nous représenter ? Ou quelle Europe représente-t-il ? Celle que les peuples refusent car ils en ont une idée beaucoup plus exigeante ? Celle qui se soumet, de compromis en complaisances et renie tout ce à quoi nous tenons.
L’Europe doit combattre les violences faites aux femmes, à toutes les femmes.
Accepter que quiconque ait un droit de vie et de mort sur elles est barbarie. L’accepter au point de vouloir le taire c’est approuver un double effacement. C’est pourtant ce qui a eu lieu, avec la complicité officielle d’un Président du Conseil des 'Droits de l’homme'. A Genève, en juin 2008.
Bernadette Capdevielle © Primo, 19 juin 2008
* A l’exception de la Grèce. On y abandonne à leur sort des petites filles appartenant à la communauté musulmane de Thrace. Elles sont mariées à l’âge de 12 ou 13 ans. En violation de toutes les règles européennes de protection de l'enfance.
Auteur : Bernadette Capdevielle