Selon une source policière, Rudy n’appartiendrait ni au Betar ni à la Ligue de défense juive, contrairement à ce qui avait été dit dans la presse. Le jeune homme n’a toujours pas été auditionné par la police car ses médecins s’y opposent.
L’information judiciaire ouverte mardi après l’agression d’un jeune juif samedi à Paris, vise les chefs de «tentative de meurtre aggravée par le caractère antisémite» de l’agression et de «violences en réunion avec circonstances aggravantes», a annoncé mardi le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, lors d’un point presse. Il a précisé que le «caractère antisémite» avait été retenu car les affrontements ont opposé deux communautés rivales, «africaine ou noir d’un côté…juive de l’autre» et qu’il y avait eu des insultes antisémites et racistes.
Le procureur a exposé la chronologie des faits qui ont mené à l’agression du jeune homme. Il y aurait eu trois épisodes de violences samedi. Un premier vers 16h30, où un jeune homme aurait été attaqué. Il aurait perdu sa chaîne dans la bagarre et serait retourné la chercher une demi-heure plus tard avec trois amis. Une nouvelle altercation a alors eu lieu, et deux jeunes ont été blessés. Ils ont décidé de porter plainte.
Rudy isolé de son groupe
L’agression de Rudy a eu lieu lors d’un troisième affrontement vers 19h30. Il aurait été isolé de son groupe, la bande rivale en profitant pour le rouer de coups. Les témoins parlent de «lynchage», et affirment que certains jeunes lui ont «sauté dessus à pieds joints».
Le procureur a profité du point presse pour préciser certaines informations. Les cinq mineurs déférés «âgés de 14 ans et demi à presque 18 ans», ne peuvent pas être accusés car leur participation active à l’agression n’est pas avérée. Les auteurs de la deuxième agression encourent jusqu’à dix ans de réclusion, et ceux de l’agression de Rudy encourent la réclusion criminelle à perpetuité.
KG avec Sandrine Cochard
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Selon la police, Rudy a été interpellé «après des incidents à caractère intercommunautaire» le 9 décembre 2007. Son nom «apparaît plusieurs fois dans le champ pénal». Mis en examen pour violence «avec arme par destination», il était depuis placé sous contrôle judiciaire. «Le fait de l’avoir mis sous contrôle judiciaire l’avait sensibilisé au fait qu’il devait se tenir tranquille», a déclaré à l’AFP, son avocate Francine Berrebi-Freoa.
Une information sans «aucun rapport avec l'agression», selon le Grand rabbin de France. «Je veux être d'une clarté absolue là-dessus, ce garçon était à terre, ce garçon a été non seulement frappé, mais quasiment écrasé par des pieds, des coups de poing», a ajouté Gilles Bernheim, citant notamment la famille de la victime. «Ce garçon a protégé un ami, peut-être a-t-il commis une maladresse à ce moment-là, peut-être dans un mouvement de foule s'est-il passé des choses qui dépassent le cadre de l'intention de ce garçon», a-t-il ajouté.
Selon une source policière, Rudy n’appartiendrait ni au Betar ni à la Ligue de défense juive, contrairement à ce qui avait été dit dans la presse