12.1.09

Les pires défenseurs des Palestiniens


LE CHIFFON DE LA HAINE

Par Ivan Rioufol

Le Parti socialiste sauve l’honneur de la gauche. Il a refusé, une nouvelle fois, de s’associer, samedi, aux manifestations de soutien au Hamas et aux Palestiniens. Pour autant, le PS se garde de critiquer l’alliance entre l’extrême-gauche et les islamistes, telle qu’elle s’est encore affichée lors de la manifestation parisienne, où des slogans antisémites ont à nouveau été entendus


Alors que Libération a fait sa une, samedi, sur une prétendue "polémique" née du choix de Rachida Dati de ne pas prendre de congés de maternité après la naissance de sa fille, le quotidien de gauche reste étonnamment discret, ce lundi, sur la caution apportée par les communistes et les gauchistes (qui emploient les mêmes mots que le Front national) au déferlement de haine contre Israël.

Il est légitime de critiquer l’option militaire israélienne à Gaza, qui a pris le risque de tuer des civils dans une opération ciblée visant les militants du Hamas, les tunnels d’approvisionnement en armes et les bunkers abritant les munitions. Si les médias relaient les informations palestiniennes qui font état de près de 900 morts, ils ne disent rien, néanmoins, des informations israéliennes qui assurent qu’une majorité de ceux-ci sont des combattants en uniforme, tués à l’issue de plus de 800 raids de l’aviation. L’humaine émotion suscitée à la vue d’enfants tués est universelle. Mais elle est, en l’occurrence, instrumentalisée : qui par exemple, parmi les manifestants de samedi, s’est ému des 300.000 victimes du Darfour, tuées par les milices islamistes de Khartoum ?

L’extrême-gauche a choisi son camp, en défilant avec ceux qui brûlent hystériquement les drapeaux israéliens ou y dessinent des croix gammées et qui brandissent les drapeaux des régimes islamistes et des autocraties arabes. "Allez donc vivre là-bas !", leur a lancé, furieux, Farid, ancien boxeur, qui regardait avec moi, samedi, devant Le Gibraltar, boulevard du Temple, ces soutiens aux tyrannies. "Nos frères de Gaza nous ont libéré ici ; nous sommes plus libres qu’avant", disaient les manifestants, qui s’exprimaient parfois en arabe. "Nous, peuple de France et de Paris, peuple de la résistance, nous sommes tous des Palestiniens !". Les Palestiniens ont, là, leurs pires défenseurs.