6.3.08

LE HEZBOLLAH SE RENFORCE

Par Marie Meyer pour Guysen International News
Mercredi 5 mars 2008 à 16:02

Israël soutient que le Hezbollah dispose d’un nouvel arsenal composé de 10000 roquettes de longue portée et 20000 de courte portée déployées au sud de la frontière libanaise. Des allégations reprises dans le nouveau rapport du Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, transféré au Conseil de Sécurité, ce mardi 4 mars. Dans le document il attire l'attention sur la menace que représente la milice chiite libanaise pour la stabilité de la région.

Si Ban Ki-Moon n’a pas confirmé les allégations israéliennes sur l’éventuel réarmement du Hezbollah, il n’en est pas moins rassuré.

Avant la Seconde guerre du Liban, l’Etat hébreu estimait à 13000 le nombre de roquettes à disposition du Hezbollah.

Pendant la guerre, la milice chiite a lancé près de 4000 roquettes sur l’Etat hébreu, et depuis la fin de la guerre, Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, n’a cessé de répéter qu'il disposait de 33000 roquettes en réserve. Un arsenal dont la quantité a été confirmé par le gouvernement israélien.

Dans son dernier rapport publié en octobre dernier, Ban Ki-Moon avait également évoqué le réarmement du Hezbollah avec des roquettes de longue portée et un triplement de son arsenal de missiles C-802 'terre –mer' depuis la guerre de 2006.

Il avait également attiré l’attention du conseil sur le refus par la Syrie et l’Iran de respecter la résolution 1701 de 2006 qui interdit tout transfert d’armes à la milice chiite libanaise.

Aujourd’hui, le nouveau rapport de Ban-Ki-Moon évoque les récentes menaces de "guerre ouverte " formulée par Hassan Nasrallah à l’encontre d’Israël.
Le leader chiite accuse en effet Israël d’être responsable de la mort d’Imad Moughnieh, éliminé le 12 février dernier dans un attentat à Damas.

Mais c’est surtout le réarmement du Hezbollah qui occupe une grande partie du rapport. Bna Ki-Moon s’appuie ainsi sur de nombreux documents qui font état du non respect de l’embargo sur les armes mis en place par la résolution 1701.

Une violation qui d’après le Secrétaire général "constitue une réelle menace pour la stabilité et la sécurité du Liban, mais également pour la région ".
" Les rapports du Hezbollah sur son possible réarmement sont très inquiétants, et posent de sérieux problèmes à la souveraineté, la stabilité et l'indépendance du Liban ".

Pour lui, " tous les états membres de la région, et en particulier la république arabe syrienne et la république islamique iranienne, sont également responsables de ce réarmement".
Ce dernier a vivement déploré la détérioration permanente du climat politique et le blocage des élections présidentielles au Liban qui empêchent toute discussion sur le désarmement des milices.

Car, d’après le Secrétaire général, c’est bien au Liban de gérer ce désarmement afin de pouvoir restaurer l’autorité de son gouvernement dans le pays. Mais outre ce problème de désarmement, Israël a également soutenu que le Hezbollah construisait actuellement de nouvelles infrastructures dans la région encadrée par la FINUL.

Après la guerre de 2006, cette force de l’ONU a en effet été postée au sud du Liban, au sud de la rivière Litani, afin d’empêcher tout trafic d’arme du Hezbollah. Cependant, d’après Ban-Ki Moon, ni les Nations Unies ni les forces libanaises n’ont trouvé de preuves de ces nouvelles infrastructures du Hezbollah dans cette région.

Pourtant, la milice chiite libanaise ne nie rien. Le Hezbollah a en effet affirmé construire de nouveaux équipements au nord de la rivière Litani, et a publiquement annoncé qu’il utilisera son arsenal contre Israël si celui-ci le provoque.

Le Secrétaire général a donc appelé tous les parties en cause à redoubler d’efforts pour apaiser ces tensions et parvenir enfin à la libération des soldats israéliens capturés par le Hezbollah.