«L'avocat du diable», une originalité israélienne
01 avril 2006, (Rubrique International)
En Israël, les services de renseignements sont eux aussi tout-puissants, mais, contrairement à leurs voisins arabes, ils n'ont jamais constitué un frein à la démocratie. En leur sein, un homme jouit d'une attention particulière. On l'appelle l'«avocat du diable». Chaque semaine, cet agent d'Aman, le service de renseignement de l'armée, transmet un rapport de deux pages au premier ministre. Sa mission : démonter, contredire les analyses de sa hiérarchie sur les menaces contre son pays. Né après la guerre de Kippour en 1973, lorsque Tsahal sentit passer le vent du boulet, l'«avocat du diable» assiste à certains entretiens importants entre le premier ministre et ses interlocuteurs occidentaux. «Silencieux, il note tout», se souvient un spécialiste européen. Son existence contribue à la supériorité d'Israël sur ses voisins arabes en matière de renseignements. Contrairement à ces derniers, le Parlement de l'Etat hébreu contrôle les activités de ses différentes agences. Chaque semaine, le directeur du renseignement militaire fait la synthèse de leur travail devant la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset. Car – et c'est une autre particularité – en Israël, l'avis des renseignements militaires prime sur celui des renseignements intérieurs ou extérieurs.
G. M.
Texte repris du site du figaro