Des images satellites montrent un renforcement des installations nucléaires de l'Iran
Yael Ancri
dimanche 16 avril 2006 - 18:58
L'Institut pour la Science et la Sécurité Internationales (ISIS), une cellule de réflexion, située aux Etats-Unis, a révélé à diverses agences de presses, à travers un email, auquel étaient jointes des photos satellites, que l'Iran avait construit un nouveau tunnel d’entrée au complexe iranien de conversion d’uranium, à Isphahan. Il a indiqué qu’en février, il n’y avait que deux d'entrées possibles.
"Cette nouvelle entrée indique l’existence d'une nouvelle installation souterraine ou d'une expansion du complexe déjà existant," a ajouté l’ISIS, dirigé par l'ancien inspecteur des Nations-Unis et expert nucléaire, David Albright.
L’ISIS a également fourni quatre images satellites prises entre 2002 et janvier 2006, montrant deux halls souterrains de la cascade de Natanz, enterrés sous des couches successives de terre, de dalles en béton apparentes, de terre à nouveau, puis d'autres matériaux.
On peut maintenant voir que les toits de ces halls font huit mètres de profondeur, a indiqué l’ISIS.
Ces révélations parviennent une semaine après que la déclaration du Président iranien, selon laquelle son pays avait réussi pour la première fois à enrichir de l'uranium, pour l'utiliser dans des centrales électriques, provocant les soupçons de l’occident, quant à l’éventuelle intention de l’Iran de produire une bombe atomique.
Le Conseil de sécurité de l'Onu, menaçant l'Iran de sanctions, a invité Téhéran à arrêter l'activité d'enrichissement d’uranium.
Cependant, le Président George W. Bush a écarté les rumeurs selon lesquelles les Etats-Unis attaqueraient l'Iran, en déclarant qu’il s’agissait de "spéculations sauvages."
Mais de nombreux spécialistes font remarquer que l’Iran ne prenait aucun risque.
"L’Iran prend des précautions extraordinaires pour essayer de protéger ses capitaux nucléaires. Mais de plus en plus de rumeurs parlent de projets d’élimination du programme nucléaire de l'Iran, "a ajouté Albright.
En dépit du démenti de George Bush, l'ancien Président iranien, Akbar Hashemi Rafsanjani, a déclaré que Téhéran ne pourrait pas ne pas tenir compte de la possibilité d'une frappe militaire des Etats-Unis. "Nous considérons cependant que cela ne serait pas dans l'intérêt des Etats-Unis, ni dans le nôtre," a ajouté Rafsanjani, qui dirige un conseil arbitrant les conflits législatifs iraniens. Le mal engloutira non seulement la République islamique de l'Iran, mais la région et tout le monde. Je pense toujours que la meilleure solution est la négociation et je ne vois pas ce qu’une opération militaire résoudra," a-t-il ajouté.
Texte repris du site arouts7