Selon le quotidien koweitien Al Siyassa, l’Arabie Saoudite aurait lancé une invitation à Khaled Mash’al, le chef du Hamas exilé à Damas ainsi qu’à ses hommes, de quitter la Syrie pour s’installer dans un pays arabe du Golfe Persique (confidentiellement il s’agirait de l’OMAN). L’information a été divulguée par un diplomate d’Abou Dhabi qui a précisé que Khaled Mash’al aurait accepté pour échapper aux pressions exercées par la république islamique.
Selon cette source, le régime des mollahs veut que le Hamas renonce à s’entendre avec le Fatah comme l’exige l’accord de la Mecque conclu sous l’égide de la médiation Saoudienne. En d’autres termes, le régime des mollahs souhaite que les tueries et l’instabilité se perpétuent dans la région et qu’il puisse devenir l’arbitre qui sifflera la fin des hostilités.
C’est dans ce cas précis que les mollahs peuvent espérer dicter leurs conditions aux Etats-Unis et obtenir d’eux des Garanties de « Sécurité Régionales » ou la reconnaissance par les Etats-Unis et la garantie d’un statu quo entre le régime des mollahs et les Etats-Unis. C’est un enjeu stratégique et géopolitique majeur qui a effrayé les Saoudiens au point de les faire sortir de leur réserve et opter pour une diplomatie plus offensive.
Dans un premier temps, ils ont adressé un message aux mollahs et plusieurs initiatives ont été prises dont une action pour provisoirement calmer le Hezbollah au Liban. Par la suite, le Hezbollah a même envoyé des signaux dans la direction des Saoudiens.
La seconde initiative a été de préconiser un arrangement entre le Fatah et le Hamas pour sortir le Hamas du giron des mollahs. Selon Al-Sharq Al-Awsat, les saoudiens auraient promis une aide d’1 milliard de $ en échange de la formation d’un gouvernement composé des deux partis palestiniens. Même si l’Arabie Saoudite a démenti cette rumeur, il est légitime de supposer que les Saoudiens devront concurrencer les millions déversés par les mollahs sur les milices islamistes dans la région. L’enjeu est de taille pour l’Arabie Saoudite car le régime des mollahs voit sa durée garantie par son engagement avec des mouvements islamistes et djihadistes qui eux voient l’Arabie Saoudite comme un allié des mécréants américains.
Il existe aujourd’hui une guerre en coulisse entre les émissaires de Téhéran et de Riyad. Officiellement les mollahs se réjouissent de l’accord de la Mecque mais en réalité, cet accord est mal vécu car il était inattendu et peut contrecarrer leur projet d’amplification parallèle de toutes les crises régionales. Cependant, il ne faut pas se méprendre sur le changement de propriété du Hamas et plus invraisemblablement du Hezbollah, selon le quotidien Al Hayat, Khaled Mash’al a de nouveau exprimé le 12 février 2007 sa foi en une victoire totale sur les juifs !
Le changement d’allié ne sera pas synonyme de la paix au Moyen-Orient. Et un accord de paix entre arabes et juifs n’est pas prêt d’être conclu mais ce changement peut y contribuer car il éliminera l’acteur occulte des tensions.
C’est l’enjeu de cette guerre en coulisse, éliminer celui qui a joué en coulisse depuis 1983 pour empêcher tout accord de paix (par des guerres, bombes, Intifada, prises d’otages...). C’est ce que nous n’avons cessé de dire pour mettre en garde les partisans Européens d’un accord de paix. La solution vient finalement d’un pays de la région qui a pris l’initiative d’affronter le régime des mollahs en coupant les bras de ce montre tentaculaire.
Evidemment, le Hamas négocie son ralliement à prix d’or et veut maintenant obtenir la levée des sanctions qui pèsent sur ce mouvement. C’est un trait commun à tous les alliés des mollahs, ils utilisent leur ralliement aux adversaires du régime à prix d’or : nous l’avons constaté en Amérique du Sud et ce sera le cas avec l’Algérie [1] ou l’Inde.
Au fond, qu’importe maintenant, au cours des 28 dernières années, l’Iran s’est considérablement appauvri à cause des mollahs et de leurs politiques agressives, mais si les Saoudiens arrivent à séparer ces milices arabes de leur commanditaire « iranien », le régime des mollahs perdra des alliés utiles à l’extérieur, quand au même moment le mécontentement à l’intérieur est à son comble. Et ce mécontentement est à son comble car les mollahs ont dépensé des fortunes pour ces milices au détriment du peuple.
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[1] Selon le quotidien Algérien la Tribune, citant l’ambassadeur américain, les Etats-Unis et l’Algérie signeront prochainement un accord nucléaire. Les Américains cherchent à limiter l’influence Russe dans ce pays afin de contrecarrer les plans de la Russie de créer une alliance avec les principaux états producteurs du gaz dans le cadre son offensive énergétique multilatérale.