Récemment, les médias iraniens ont cité des sources occidentales sur l'accélération des activités nucléaires iraniennes. Il convient de noter que jusqu'à présent, le régime syrien n'a ni confirmé, ni nié ces rapports.
Les neuf tonnes de gaz UF6 amenées à Natanz pourraient être utilisées pour une bombe atomique
Le 20 février 2007, l'Agence de presse conservatrice iranienne Aftab a déclaré, dans un rapport attribué à des sources occidentales, que l'Iran avait "au début du mois, transféré un container de neuf tonnes de gaz UF6 aux installations nucléaires de Natanz. S'ils le souhaitent, les Iraniens peuvent [à présent], en se servant de ce gaz, faire fonctionner plusieurs centrifugeuses… Si les neuf tonnes d'UF6 dans ce container sont soumises à l'enrichissement, il sera possible de produire un seule bombe atomique." (1)
Le 20 février 2007, l'agence de presse ISNA rapporte que selon des sources diplomatiques à Vienne, "début février 2007, l'Iran aurait transféré neuf tonnes d'UF6 des installations nucléaires d'Ispahan aux installations nucléaires souterraines de Natanz, où l'installation des centrifugeuses a débuté, le mois dernier." (2)
Le 22 février 2007, le quotidien réformiste en ligne Rooz a écrit que c'était là la bonne nouvelle que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait eu l'intention d'annoncer lors de célébrations consécutives aux "10 jours de Fajr", début février.
Kayhan : Avec "un pas de plus dans son programme nucléaire", l'Iran "forcera le monde à le traiter comme il veut."
Depuis début février, plusieurs rapports parus dans les médias iraniens évoquent une accélération des activités nucléaires. Dans un éditorial du 4 février 2007, le quotidien iranien Kayhan, proche du Guide suprême Ali Khamenei, a affirmé que la nucléarisation de l'Iran était un fait accompli et que l'Occident devait accepter l'idée d'un Iran nucléaire : "Après une période de calme relatif, le dossier nucléaire iranien va connaître des modifications importantes qui ne tarderont pas à influer sur le destin de plusieurs problèmes, avec des résultats déterminants, différents de ceux obtenus dans le passé. L'Iran est sur le point de franchir une nouvelle étape dans son programme nucléaire… [ce qui] obligera le monde à voir l'Iran d'un tout autre œil et à traiter [l'Iran] comme il le souhaite…
Le Conseil de sécurité [de l'ONU] a demandé à l'Iran de suspendre toutes ses activités liées à l'enrichissement, mais les ingénieurs iraniens des [installations nucléaires] souterraines de Natanz s'apprêtent à installer 3 000 centrifuges. Quelle que soit la réaction occidentale, dans quelques mois [le programme nucléaire iranien] sera finalement couronné de succès…
L'Iran va imposer ses aspirations nucléaires aux Occidentaux [qui veulent avoir l'exclusivité des programmes nucléaires]. Avec un tant soit peu de logique, les Occidentaux s'apercevront qu'au bout du compte, ils ne peuvent rien et que l'Iran nucléaire est déjà né… Pas un seul commentateur occidental ne croit qu'une attaque militaire pourra complètement stopper le programme nucléaire iranien… [Une telle attaque] ne pourrait qu'encourager Téhéran à poursuivre son programme [nucléaire], avec plus de détermination… L'Occident n'a d'autre choix que d'envisager la vie aux côtés d'un Iran nucléaire…" (3)
"Un Iran nucléaire… est un fait… que les autres doivent accepter afin de sauvegarder leurs intérêts légitimes"
Dans un article du 5 février 2007 paru dans l'hebdomadaire Sobh-e Sadeq, porte-parole du Guide suprême d'Iran Ali Khamenei lu dans le milieu des Gardiens de la Révolution, Yadollah Javani, directeur général du Bureau politique des Gardiens de la Révolution, a évoqué les progrès nucléaires de l'Iran : "…Malgré le succès imaginaire des Américains, remporté avec le renvoi du dossier [nucléaire de l'Iran] au Conseil de sécurité et l'adoption des Résolutions 1696 et 1737, l'inutilité de cette résolution devient plus évidente jour après jour, face à l'opposition de l'Iran et à la poursuite de ses activités nucléaires […] Ainsi, l'Iran nucléaire, puissant et influent parmi les pays de la région […] est un fait et une vérité vivante qui les autres doivent accepter s'ils veulent protéger leurs intérêts légitimes." (4)
(1) Aftab, Iran, le 20 février 2007
(2) ISNA, Iran, le 20 février 2007
(3) Kayhan, Iran, 4 Février 20007
(4) Sobh-e Sadeq, Iran, le 5 février 2007
TEXTE REPRIS DU SITE MEMRI