A la veille du deuxième anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri et alors qu’un optimisme irrationnel semblait toucher le Liban concernant le procès international des assassins de Rafic Hariri, un attentat sans précédent touche gravement deux autobus.
Douze personnes ont été tuées et dix blessées dans deux explosions qui ont visé mardi deux bus de transport en commun dans la montagne chrétienne au nord de Beyrouth.
Les explosions se sont produites peu après 09H00 locales à l'intérieur des deux bus dans la région chrétienne résidentielle de Ain Alak, dans le Metn Nord, à deux km de Bickfaya.
Bickfaya est le village natal du ministre de l'Industrie Pierre Gemayel, assassiné en novembre, et de son père, l'ex-président Amine Gemayel, chef du parti Kataeb (phalanges).
Le député Ibrahim Kanaan, du Courant patriotique libre (du général chrétien Michel Aoun, opposition), qui s'est rendu sur place, a affirmé qu'il était "inadmissible de viser des citoyens innocents".
"Sans unité des rangs, nous ne pourrons pas surmonter cette phase", a-t-il dit, ajoutant que "tout le Liban est visé".
Bien entendu, c’est la douche froide : Le secrétaire général de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais et un responsable du Hezbollah avaient exprimé tour à tour il y a deux jours, un optimisme nouveau quant aux chances de mise sur pied d'un tribunal international pour juger les responsables présumés de l'assassinat de Rafic Hariri.
Amr Moussa, qui joue les médiateurs entre les deux camps a déclaré lundi après avoir été reçu à Damas par le président Bachar al Assad. Il avait bon espoir de trouver un terrain d'entente à brève échéance.
"Tout le monde, que ce soit en Syrie ou en Arabie saoudite, travaille pour résoudre cette question, ce qui donne bon espoir qu'elle le sera", a-t-il dit.
"La composition de la cour et les modalités de fonctionnement font l'objet de désaccords qui devraient être réglés bientôt. Ces désaccords tournent autour de certaines formulations et paragraphes. Mais je n'anticipe pas de gros problèmes."
Pas de gros problème ?
A chaque fois que l’horizon se ternit pour la Syrie, un évènement grave surgit. Ce ne peut être un hasard. Les capacités de nuisance de cette dictature ne semblent pas encore tout à fait amoindries.
Il importe maintenant de connaître la réaction du peuple Libanais devant cette tuerie.
© Primo, 13 Février 2007